Journal C'est à dire 220 - Avril 2016

V A L D E M O R T E A U

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Villers-le-Lac Le chantier naval franco-suisse fait mouche à Saint-Point

L’entreprise travaille depuis quelques semaines à la fabri- cation d’un bateau à passagers électro-solaire qui navi- guera cet été sur les eaux du lac Saint-Point.

Visite commentée et navette inter-rives Le bateau à passagers naviguera cet été avec au program- me des visites découvertes du plan d’eau et des navettes entre les plages de Malbuisson et Saint-Point. Explications.

C e nouveau bateau à passagers puisqu’il faut l’appeler ainsi, pour- ra battre sans complexe pavillon Haut-Doubs. L’occasion d’abord de saluer l’audace et la ténacité de David Jeannerod son futur propriétaire persua- dé qu’il existe largement de quoi valoriser une telle activité tou- ristique au lac Saint-Point. “J’y pense depuis 2010. Une telle affaire suppose de pouvoir navi- guer toute l’année sur un lac de moyenne montagne. La solu- tion passe par un bateau à pas- sagers couvert et chauffé” , explique celui qui exploitait jus- qu’à présent un parc de jeux aquatiques basé Saint-Point en se diversifiant ensuite dans la location de pédalos et de petits bateaux électriques. Autant dire qu’il connaît bien son affaire. Saint-Point en y intégrant un chapitre lié au transport de pas- sagers. Ce travail de longue haleine est piloté par la sous- préfecture de Pontarlier qui agit en concertation avec le comité de suivi autour du lac. La démarche sert à déterminer le cadre à respecter en terme de dimensions, motorisation, nombre de passagers. “On est parti sur un bateau de 24 places, couvert et chauffé à énergie élec- tro-solaire et équipé de panneaux photovoltaïques. Ce qui nous per- mettra d’avoir 10 % d’autono- mie supplémentaire.” Après la technique, reste à réunir les fonds nécessaires. Conscient de l’intérêt touristique d’un tel équipement, la Région et le Département ont donc lancé un appel à projet. La candidature de David Jeannerod a été rete- Mais un tel projet n’est pas sans contrainte puisqu’il suppose de modifier le règlement de navigation du lac

nue. “J’ai été très bien soutenu et j’en profite pour remercier tous ceux qui ont cru en moi.” Res- tait à trouver le constructeur. Sans trop se poser de questions, David Jeannerod s’est tourné vers le chantier naval du Haut- Doubs. L’entreprise créée par Raymond Michel en 1983 a déjà plus de 80 bateaux à passagers à son actif. De toutes tailles et qui naviguent aujourd’hui un peu partout en France sur voies navigables et plans d’eau. “La construction représente en moyen- ne 50 % de notre chiffre d’af- faires” , souligne Raymond Michel en prenant aussi en compte l’ac- tivité de la société des vedettes panoramiques du Haut-Doubs. Originaire de Villers-le-Lac, cet ancien ingénieur en chimie avait dû revenir assez vite reprendre l’entreprise familiale alors spé- Saut du Doubs attirait chaque année 300 000 à 400 000 visi- teurs. On gérait alors une flot- te de bateaux assez vieillissants. D’où l’idée d’essayer d’en construi- re un neuf.” Pour ce faire, il récu- père les plans de M. Durig, constructeur de bateaux aux Brenets. Lui qui pensait inau- gurer sa première construction sur place est contraint de la vendre à une société de navi- gation lyonnaise. “La meilleure chose qui pouvait m’arriver” , reconnaît avec le recul Raymond Michel qui venait sans l’avoir fait exprès de s’offrir une vitri- ne sans comparaison possible avec les eaux calmes et peu fré- quentées du lac des Brenets. “C’était une super-promotion. Comme on était le seul chantier français à faire des petits bateaux, on nous en a commandé cialisée dans le trans- port de marchandises et les bateaux prome- nades en saison esti- vale. “À l’époque, le

C’ est à dire : Êtes-vous prêt pour cette nou- velle aventure ? David Jeannerod : Je viens d’obtenir mon permis de navi- gation. Le bateau sera basé à Malbuisson. C’est la seule pla- ge autour du lac qui puisse être facilement labellisée Tourisme et handicap. On arrête les acti- vités aqua-ludiques pour se concentrer sur la navigation. Pour ce faire, on a créé la socié- té les bateaux du lac Saint-Point. Càd : A quoi servira ce bateau à passagers ? D.J. : On va développer deux formules. La première comprend des visites commentées du lac avec des départs matin, midi et soir. Soit une heure de navi- gation sans escale. On organi- sera aussi des navettes inter- rives entre Malbuisson et Saint- Point où l’on conserve le pon- ton. Ce produit devrait notam- ment permettre d’attirer à nouveau les familles qui avaient délaissé le sentier pédestre autour du lac. Elles pourront désormais effectuer des demi- boucles d’1 h 30 ou 2 h 30 sans être contraintes d’avaler 20 km avec les bambins. On fera l’al- ler-retour plusieurs fois par jour. Càd : Vous fonctionnerez tou- te l’année ? D.J. : On a prévu de travailler mercredi, samedi, dimanche et pendant les vacances scolaires. Tout dépendra bien sûr des conditions météo. Càd : Vous arrêtez aussi les pédalos et les bateaux élec-

Dans l’atelier, Antoine Michel travaille à la fabrication du bateau à coque métallique qui naviguera cet été sur les eaux du lac Saint-Point.

tiplication des loisirs et des autres sites de navigation. Il pointe aussi du doigt le désin- térêt des décideurs vis-à-vis du développement touristique. “Ici, ce n’est pas une priorité même si des travaux ont quand même été entrepris au niveau du Saut du Doubs” , poursuit celui qui a transmis il y a une dizaine d’années les rênes de l’entre- prise à ses enfants Antoine et Murielle. Issu d’une formation technique, le premier gère le chantier naval et sa sœur s’occupe de l’accueil et de la partie administrative. Tous les deux sont aussi déten- teurs du certificat de capitai- ne mécanicien, le diplôme requis pour piloter des bateaux à pas- sagers. Dans l’atelier, le bateau de Saint- Point commence peu à peu à prendre forme. Il a été dessiné par Antoine Michel. Comme pour une construction, le dossier tech- nique a été obligatoirement vali- dé par un architecte naval. Si tout va bien, le navire sera ache- vé en juin. n F.C. L a commune des Fins a renouvelé son partena- riat avec l’opérateur G.R.D.F. (Gaz Réseau Distri- bution France), le service public de distribution de gaz natu- rel sur son territoire par le biais d’un contrat de concession qui a été signé vendredi 8 avril der- nier dans les locaux de la mai- rie. Ce renouvellement de contrat de concession conforte une rela- tion durable entre la commu- ne des Fins et G.R.D.F., son concessionnaire. Depuis plus de 30 ans, la commune délègue à G.R.D.F. la construction, l’ex- ploitation et le développement des réseaux de distribution de distribution de gaz naturel. “La commune avait signé en mai 1990 un contrat sur 30 ans. Nous avons souhaité anti- ciper le renouvellement du contrat quatre ans en avance, cela nous a permis d’écono- miser plusieurs milliers d’eu- ros, ce qui n’est pas négligeable en ces temps de restriction bud- gétaire” note Bruno Todeschi-

un autre, puis un autre, puis un autre…” Certains modèles sortis des ate- liers de Villers-le-Lac ont été reproduits en une vingtaine d’exemplaires, d’autres seule- ment à l’unité. Le chantier naval franco-suisse construit unique- ment des bateaux métalliques en acier ou en aluminium. Ray- mond Michel a souvent été pré- curseur notamment au niveau des motorisations. Le premier bateau français à propulsion électro-solaire est sorti des ateliers de Villers-le- Lac. Il lorgne désormais sur la pile à combustible. “Sur le plan technique, c’est déjà au point mais il faut adapter les régle- mentations et cela risque de prendre encore deux ans. C’est toute une affaire que d’installer un réservoir d’hydrogène sur un bateau.” L’entreprise familiale a eu bon vent de se diversifier dans la construction car la fré- quentation du Saut du Doubs a fortement chuté. “De six com- pagnies de navigation, il n’en reste plus que deux. Aujourd’hui, on fonctionne avec quatre bateaux contre 14 dans les années quatre- vingt.” Raymond Michel explique cette désaffection par la mul-

triques ? D.J. : Non, on maintient cet- te activité et ils seront toujours basés sur le site de Saint-Point. Pour le bateau passager, la billetterie et l’accueil se feront à la nouvelle base nautique de Malbuisson. Càd : Vous avez embauché ? D.J. : On a recruté un capi- taine en second, une person- ne à l’accueil et un guide tou- ristique en apprentissage pour les visites commentées. Càd : Ce bateau, il a déjà un nom ? D.J. : On hésite encore et on tient à garder la surprise jus- qu’au jour de l’inauguration prévue en juin. n Propos recueillis par F.C. dans la chaîne touristique du Haut-Doubs”, estime David Jeannerod. “Ce bateau à passagers est un maillon essentiel

Un bateau de 24 places.

Signature Entre les Fins et G.R.D.F., ça gaze

ni. “En tant que concession- naire au quotidien et parte- naire de long terme, engagé dans la transition énergétique, nous nous réjouissons de pour- suivre notre coopération avec la commune des Fins” com- mente Gladys Montagnole.

Aux Fins, 600 clients sont rac- cordés au réseau de gaz natu- rel. Cela représente 33 km de réseau sur la commune. Sur le territoire franc-comtois, G.R.D.F. dessert 225 communes en gaz naturel ou en électrici- té. n

“L’attrait du site reste important mais l’environnement général de Villers-le-Lac ne reflète pas une station touristique”, regrette Raymond Michel qui a transmis le gouvernail de l’entreprise familiale à ses deux enfants.

Bruno Todeschini, le maire des Fins et Gladys Montagno- le, la directrice territoriale G.R.D.F. Franche-Comté ont signé ce renouvellement de contrat le 8 avril en mairie.

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