La Presse Bisontine 67 - Juin 2006

L’ INTERVI EW DU MOIS

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Éditorial

P OLITIQUE

Les années Chirac à la loupe

Franz-Olivier Giesbert : “Le rôle de Villepin est trouble dans l’affaire Clearstream”

Sage Sagesse, lucidité, raison, abnégation, appréhension… Qu’importe le motif de la décision prise par le maire de Besançon de ne pas briguer un nou- veau mandat de député l’an prochain, elle est tout à son honneur. Sur le plan de la communication, elle tombe à point nommé alors que la fonction du politique est de plus en plus discré- ditée aux yeux d’une opinion plus que jamais dégoûtée par les abus des diri- geants nationaux. Jean-Louis Fous- seret souhaite certainement montrer que le fondement de la fonction d’élu réside dans son souci de proximité. Naturellement, si le maire de Besan- çon était quasiment certain de battre à plates coutures la députée sortan- te Françoise Branget, il n’aurait peut- être pas pris cette décision. Aussi craint-il peut-être de devoir ferrailler dur pour décrocher un deuxième man- dat de maire de Besançon, lui qui a peiné quelque temps avant de prendre de l’ampleur dans cette fonction. Mal- gré cela, on ne peut que saluer cette sage décision qui tranche - pour une fois - avec la course à la fonction à laquelle se livrent les membres de la classe politique, toutes couleurs confon- dues. “L’avenir de Besançon et du Grand Besançon se construit chaque jour et nécessite une implication tota- le” estime Jean-Louis Fousseret pour justifier sa décision. Cette dernière est à mettre en perspective avec l’attitu- de d’un Raymond Forni, certainement nostalgique des ors parisiens, qui se bat encore comme un beau diable pour que lui soit attribuée une cir- conscription en 2007. Enfin, le dis- cours de M. Fousseret vient donner un net démenti à l’excuse souvent sor- tie du chapeau des cumulards de la politique qui estiment être meilleur pour une ville que son maire ait aus- si une attache parisienne en étant député. Les liens Paris-Besançon seront aussi aisément tissés par Pau- lette Guinchard, laquelle doit consti- tuer avec le maire le vrai ticket gagnant pour Besançon. Là encore, le raison- nement suivi par M. Fousseret est louable. On applaudira totalement le choix qu’il a fait de ne pas s’aligner à la course aux législatives si le maire de Besançon ne revient pas sur cet- te décision et si, d’aventure, il ne lui venait pas l’idée de briguer un plus sûr fauteuil aux prochaines élections sénatoriales… J ean-François Hauser

“La tragédie du président”, son récit décapant des vingt dernières années de la carrière de Jacques Chirac, vient de s’arracher en quelques semaines à plus de 300 000 exemplaires. Pour Franz-Olivier Giesbert, journaliste et directeur du magazine “Le Point”, l’affaire Clearstream n’a pas profondément bouleversé la classe politique française.

L a Presse Bisontine : Vous attendiez-vous au succès de votre livre, “La tragédie du président” ? Franz-Olivier Giesbert : Non, hon- nêtement, je ne m’y attendais pas. J’ai été dépassé par l’am- pleur que cela a pris. Le livre s’est arrachédans lespremières semaines à tel point qu’on ne pouvait plus le trouver nulle part. Mon éditeur a été obligé de lancer une réimpression en urgence. Ce succès n’était pas programmé.Mais celamontre que contrairement à ce que l’on pense, les Français s’intéres- sent à lapolitique.Avec ce livre, c’estune sortedebilandurègne qui s’achève. Faire le point sur ce qu’ont été ces 20 dernières années, à travers les person- nages qui ont compté, c’est ce que j’essaie de faire. Et c’est ce qui explique le succès de ce livre, je pense. absurde qu’il le fasse. Je pen- se en tout cas qu’il est assez lucide pour savoir que ce serait une erreur monumentale de sapart. Désormais, il a fait son temps et il le sait. L.P.B. : Vous décrivez ses deuxman- dats de façon assez critique. Que retiendra-t-on de lui ? F.-O.G. : Ce quimarque sonpas- sageà l’Élysée, c’est toutd’abord lediscoursduVel d’Hiven1995 sur la reconnaissance de l’im- plicationde l’État françaisdans la déportation des juifs pen- dant la seconde guerre mon- diale. Il y a aussi la fin du ser- vice militaire. Et bien sûr ses propositions et sa position sur la guerre en Irak récemment. Et on a fait le tour. Je ne pen- se pas que ce soit un bilan qui soit très étoffé. En douze ans, cela fait un peu pâlichon. L.P.B. : Vous avez particulièrement la dent dure vis-à-vis de Dominique de Villepin. Quel avenir lui voyez- vous ? F.-O.G. : Je ne lui vois pas un très grandavenir. Il n’apas fait L.P.B. : Justement, dans votre livre, vous décrivez l’Élysée sous une atmo- sphèredefinderègneavec unprésidentfatiguéetusé. Pour vous, il ne se repré- sentera pas en 2007 ? F.-O.G. : Ça paraîtrait

avec le président de la République ? F.-O.G. : Comme tous leshommes politiques auxquels je m’inté- resse, je l’ai suivi de très près. J’écris sur lui depuis 1982, cela fait près de 25 ans que j’étu- die le casChirac. Nos relations ont été celles de journaliste et d’homme politique. Avec des hauts et des bas, mais souvent cordiales. L.P.B. : Avez-vous percé totalement sa personnalité au cours de ces 25 ans ? F.-O.G. : Je suis obligé de recon- naître que non. Il reste encore beaucoup de mystère autour de sa personnalité. Il y a des partiesde lui-mêmeauxquelles on n’accède pas. Tous les hommes politiques comparti- mentent leur vie.Mais Jacques Chirac est certainement celui qui pousse l’exercice leplus loin.

le cursus nécessaire pour deve- nir un homme politique. Il a plus la stature d’un directeur de cabinet. D’où son incapaci- té à négocier, comme on a pu le voir récemment avec la cri- seduC.P.E., et ses déclarations péremptoires. Il faudrait qu’il fasseencoreunlongstageavant de prétendre le devenir. Il a du talent, peut-être, mais il n’a pas la manière. L.P.B. : Sarkozy, au contraire, a vos faveurs… F.-O.G. : Je pense qu’il s’impo- se comme l’homme de la droi- te, tout comme François Bay- rou à l’U.D.F. sur lequel il faudra compter en 2007. Car même si je ne pense pas que Bayrou puisse arriver en tête, il peut très bien réaliser un bon score et créer la surprise. En tout cas, c’est un homme avec lequel Nicolas Sarkozy devra composer. Maismis àpart Sar- kozy, à l’U.M.P. il y a aussi d’autres figuresqui émergent et qui peuvent être amenées à jouer un rôle. Je pense notamment àFran- çoisFillon,mais aussi audépu- té Laurent Wauquiez. L.P.B. : L’actualité politique en ce moment est dominée par l’affaire Clearstream. Est-ce que ce scanda- le est de nature à bouleverser pro- fondément la classe politique ? F.-O.G. : Je ne pense pas en fait que Clearstream va tout bou- leverser. Parce que tout est déjà presque réglé. Ce scan- dale ne fait que précipiter un peu les événements et accélè- re la décomposition du systè- me qui est en place. Mais il ne change pas la donne. Avant l’affaire, Dominique de Ville- pin était déjà au plus bas des sondages. Clearstreamest une mauvaise affaire de plus pour lui, ça ne fait qu’accentuer sa dégringolade. @Je n’ai pas envie d’épiloguer encore sur cette affaire. Mais c’est évident, lorsqu’on regar- de le déroulé de cette affaire, que son rôle est pour le moins trouble.

Avec la “Tragédie du président”, Franz-Olivier Giesbert raconte les coulisses de l’Élysée et certains aspects de la vie intime du président. “Je crois savoir qu’il est furieux. Mais je ne fais que mon travail de journaliste”, dit-il.

dent livreque je lui avais consa- cré, on est resté brouillé pen- dant troismois. Sonattaché de pressem’avait fait comprendre que je ferais mieux d’éviter de croiserChiracpendantquelques mois parce qu’il voulait me tordre le cou. Et puis au bout de troismois, j’ai reçuune invi- tation de sa part. Propos recueillis par S.D.

L.P.B. :Vousnevousêtesjamaisfâché avec vos amis politiques ? F.-O.G. : Officiellement pour ce livre, je n’ai pas eu de réaction officielle. Je crois savoir qu’il est furieux.Mais je ne fais que mon travail de journaliste, de façon sérieuse. Certes, le livre n’est pas très câlin, je donne des coups.Mais ce n’est pas un livre combatif, ni unpamphlet pour autant. Juste un récit et des faits. Lors de mon précé-

“Villepin n’a pas un très grand avenir.”

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L.P.B. : Quelles ont été vos relations

Biographie D irecteur du magazine “Le Point” depuis 2000, le journa- liste Franz-Olivier Giesbert vient de publier “La Tragé- die du président”, un livre d’anecdotes sur les coulisses des dernières années Chirac. Il avait déjà consacré en 1987 une première biographie à Jacques Chirac et une autre à Fran- çois Mitterrand, “Le président”. Il est également écrivain et a rédigé une dizaine de romans, dont “La Souille”, prix interal- lié en 1995 ou “L’Américain” en 2004.

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Crédits photos : La Presse Bisontine, AGC architectes, Astro Voyager, Le Point, Micropolis, M.J.C. Palente, Saria Industrie, Unitone.

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