Journal C'est à Dire 122 - Mai 2007

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Frontaliers

Le parc naturel régional du Doubs est sur les bons rails Ce projet vient de bénéficier d’une aide de 500 000 francs suisses accordée par la Confédération. Le parc pourrait avoir une dimension transfrontalière.

P etite victoire aux grandes perspectives quand le 27mars dernier, le Secré- tariat d’État à l’écono- mie annonçait publiquement la décision de soutenir, par une aide “Regio Plus” d’un montant de 500 000 francs suisses, le projet de Parc naturel Régional du Doubs jusqu’à fin 2008. Une pre- mière aide pour concrétiser une démarche amorcée en 1997 et qui s’est traduite par la création de l’Association pour le Parc natu- rel régional du Doubs (A.P.N.R.D.) en août 1999. Basée à La Chaux-de-Fonds, cet- te structure est présidée par Gil- bert Hirschy, député au grand conseil neuchâtelois. La réali- sation de ce projet, conformément à la modification de la loi sur la protection de la nature du 6 octobre 2006, s’inscrit sur un territoire s’étendant sur trois cantons et 30 communes : Jura (70 % de la surface et 25 com- munes), Neuchâtel (26 %, 4) et Berne (4 %, 1). L’ensemble repré- sente un périmètre de 386 km 2 , des Brenets jusqu’à Sainte-Ursan- ne. Sur les 30 communes, plus de la moitié sont déjà membres de l’A.P.N.R.D. Y adhèrent éga- lement 36 associations-sociétés- fondations agricoles, sylvicoles, de protection de la nature, tou- ristique, de chasse, de pêche…

Cette démarche fédératrice par- ticipe à la volonté de répondre aux préoccupations de la popu- lation en terme de qualité de vie, développement social durable, valorisation de l’environnement. S’il voit le jour, le parc jouera ain- si le rôle de plate-forme de dis- cussion, de partage et de ren- contre dans le but d’initier, de soutenir et de suivre des actions concrètes de développement. “Un parc naturel régional, c’est la pers- pective de développer la région dans le respect du concept de déve- loppement durable, de préserver les paysages et le patrimoine natu- rel et culturel, de protéger l’en- vironnement et de contribuer à la sensibilisation du public à l’en- vironnement” , précise Martin Liberek, secrétaire général de l’A.P.N.R.D. Les projets financés par le dispositif “Regio Plus” doi- vent être novateurs, créer ou assurer des emplois, concorder avec les programmes régionaux de développement et d’autres études de planification régionales et cantonales. Les 500 000 francs permettront de renforcer la struc- ture professionnelle de l’A.P.N.R.D., de préciser la stra- tégie et les objectifs et d’effectuer ensuite les deux premières étapes de création d’un parc d’impor- tance nationale : l’étude de fai- sabilité et le projet.

En 2007, les sept commissions thématiques auront à définir cha- cune des objectifs généraux et un calendrier d’actions. Des inventaires seront également réa- lisés dans plusieurs domaines pour mettre en exergue les forces et faiblesses d’un territoire et la manière dont le P.N.R.D. pour- rait participer à les combler. La portée du projet s’étend au- delà de la frontière. En mars der- nier, le Conseil régional de Franche-Comté a organisé un débat sur l’opportunité d’un parc transfrontalier. Les élus et asso- ciations comtoises invitées à l’as- sociation ont montré un vif inté- rêt. Le P.N.R.D. a tout à gagner d’une coopération infiniment plus pertinente quand il s’agira de gérer en commun des projets por- tant sur la qualité de l’eau, la sauvegarde de certaines espèces menacées. Il n’existe pas jusqu’à présent en Suisse d’exemple de parc natu- rel régional à cheval sur les deux pays. Le maire de Maîche, Jose- ph Parrenin, y croit beaucoup : “Ce parc permettra d’avoir une relation beaucoup plus forte et concrète entre nos deux pays” dit- il. De quoi renforcer la cohésion d’unArc Jurassien où ne cessent de se multiplier les échanges éco- nomiques. F.C.

Le périmètre du parc couvre un territoire de 386 km2 dont 70 % inclus sur le canton du Jura.

Santé Gardes pharmaceutiques : un accord a été trouvé Du 1 er mai au 30 septembre, une seule pharmacie assure les gardes les week- ends et jours fériés sur les secteurs de Morteau et de Maîche. Un dispositif estival pas toujours compris et accepté et qui semble pourtant cohérent.

P ourquoi une et non plus deux ? Vu la taille des secteurs concernés, on peut légitiment s’in- terroger sur la pertinence d’un regroupement qui augmente de façon parfois considérable les trajets avant de pouvoir trou- ver des médicaments. “Avant,

çoit toujours une indemnité. À défaut d’avoir été présenté aus- si clairement, ce changement a d’abord suscité pas mal d’in- terrogations. “Il y a 3 ou 4 mois, on a même fait circuler une péti- tion qui a recueilli 1 650 signa- tures uniquement sur le canton de Maîche” , précise André Tri-

cation en saison hivernale” , pour- suit Philippe Biajoux satisfait que ces discussions aient abou- ti à un texte élaboré dans la concertation. “Ce dossier a pro- voqué pas mal d’effervescence depuis mai 2006 car on n’a pas été suffisamment explicite. Il a été dit tout et rien. Il restera enco- re des choses à affiner notam- ment au niveau inter-secteur avec des passerelles envisageables avec celui de Saint-Hippolyte.” Le point de vue d’André Triboulet semble un peu moins consen- suel. “On continue à revendiquer le retour au système de garde tel qu’il était auparavant.” Le débat ne semble donc pas clos. Il a éga- lement le mérite d’instaurer une réflexion qui pourra s’étendre dans un cadre plus général de santé médicale. Manque de spécialistes, diffi- cultés à attirer les jeunes pra- ticiens, le Pays Horloger n’échap- pe pas aux problèmes de “déser- tification médicale” qui affecte le milieu rural. F.C.

boulet, ancien maire de Damprichard à l’origine de cette fron- de populaire. Cette réaction a eu le mérite de provoquer des rencontres en jan-

chaque profession médicale organisait ses gardes sans trop se pré- occuper des autres. Au niveau du Pays Horlo- ger, les choses se pas- sent plutôt bien. On

Gilley et Damprichard seront de garde en même temps.

vier et avril entre les pharma- ciens, les pétitionnaires et plu- sieurs élus du Pays Horloger. “On a clarifié certains points. Pour l’usager, c’est parfois dif- ficile de différencier ce qui relè- ve de l’urgence ou du service. On a redéfini cette notion. Le nou- veau dispositif entraîne une diminution du service en été mais il y aura toujours une pharma- cie de garde pour assurer l’ur- gence. Il est hors de question que le système évolue vers une appli-

œuvre dans l’objectif de réaliser un maillage correct. On consta- te depuis plusieurs années une diminution du nombre d’actes prescrits en été si l’on compare avec la période hivernale. D’où l’intérêt de regrouper les secteurs de Maîche et Morteau pendant les week-ends et jours fériés de la saison estivale” , indique Phi- lippe Biajoux, pharmacien à Maîche qui s’exprime au nom des 14 officines implantées sur les secteurs concernés (6 sur Maîche et 8 sur Morteau). Précision utile, l’adoption de ce système sous-entend une excep- tion : les deux pharmacies extrêmes, à Gilley et Dampri- chard, seront de garde en même temps. “Ceci pour limiter évi- demment les déplacements” , poursuit le pharmacien maî- chois. Le planning des gardes pharmaceutiques se superpose également à celui des gardes médicales. Le principe appliqué limite à 30 minutes la durée du déplace- ment entre le médecin et la pharmacie de garde. Économi- quement, le regroupement pré- sente aussi l’avantage de coû- ter moins cher à la Sécu, sachant qu’une pharmacie de garde per-

L’accord sur les gardes de pharmacie s’étalera jusqu’à la fin de l’été (photo archive Càd).

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