Journal C'est à Dire 122 - Mai 2007

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P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E

Orchamps-Vennes L’urbanisation du village est figée Tant que le plan local d’urbanisme n’est pas validé, la mairie ne peut pas déga- ger de nouvelles zones constructibles sur son territoire. Pour l’instant, le P.L.U. est à l’étude et il ne sera pas approuvé avant le milieu de l’année 2008. A dieu le P.O.S., voici le P.L.U. ! La com- mune d’Orchamps-Vennes tourne la page sur son plan d’occupation des sols pour mettre en place le plan local d’urbanisme. Une fois terminé, ce document fixe le cap à tenir pour assurer un développement homogène du villa- ge en définissant avec précision les zones construc- tibles et celles qui ne le sont pas pour les vingt prochaines années. Le problème est que cette révision prend du temps. Un peu trop au goût des élus, puisqu’el- Il est donc peu probable que le plan local d’ur- banisme soit opérationnel avant la fin du man- dat comme le souhaite le maire Jean-François Pourcelot. La mairie d’Orchamps-Vennes qui investit 24 000 euros (subventionnés à 80%) dans cette affaire devra patienter avec les conséquences que cela comporte. Car tant qu’il n’est pas approuvé, l’urbanisation du village est figée. “Le problème est que nous n’avons plus de foncier constructible tant com- munal que privé. Nous avons tout consommé” indique Jean-François Pourcelot. Le P.L.U. doit notamment déterminer le sort des 14 hectares de terres privées situées au centre de la commune. La classification de cet espace en zone constructible ou non nécessite des études de sol complémentaires qui allongent les délais. “Nous n’avons plus de foncier construc- tible.” le a débuté au printemps 2006 et le cabinet d’architecte Char- tier en charge du dossier espè- re que le P.L.U. “sera arrêté d’ici la fin de l’année. Ensuite, il faut compter entre huit et neuf mois de procédure avant qu’il soit approuvé.”

Les nounous crient leur ras-le-bol Orchamps-Vennes

Un mouvement de grogne est en train de mon- ter parmi les nounous et les parents de jeunes enfants à Orchamps-Vennes. Les conditions d’ac- cueil des bambins sont devenues démentielles.

V errouiller chacune des portes de la maison, poser autour de son balcon des barrières d’1,50 m de hau- teur, enlever toutes les poignées aux fenêtres, réduire le périmètre de sa pelouse… Les exigences imposées aux assistantes maternelles du sec- teur d’Orchamps-Vennes par les res- ponsables de la P.M.I. de Valda- hon et de Morteau sont devenues insoutenables. À tel point que les nounous sont découragées. Après avoir fait chiffrer les travaux à réa- liser pour se conformer aux exigences tout bonnement d’abandonner leur métier. Deux d’entre elles ont déjà jeté l’éponge. Visiblement, ce renforcement des contrôles serait dû à l’opiniâtreté de certaines infirmières-puéricultrices qui supervisent les assistantes mater- nelles d’Orchamps-Vennes et éga- lement à de nouveaux textes régle- mentaires qui renforcent, à l’ex- trême, les normes de sécurité. Contactée, l’antenne valdahonnai- se du Conseil général estime que les infirmières-puéricultrices “ne font qu’appliquer les critères définis.” Elles ne feraient pas de zèle. “Au nom du risque zéro, on surprotège les enfants.” des services de la petite enfan- ce, certaines nounous ori- campiennes envisageraient

“La crise des nounous nous fait peur, les aberrations du système vont-ils nous faire revenir au travail au noir ?” se demande une maman inquiète des dérives d’un système sécuritaire poussé jusqu’à la cari- cature. Les nounous se découragent. L’une d’elle, visitée pour faire renouve- ler son agrément, a fait les frais de ces nouvelles exigences. “On vou- lait m’imposer de mettre un grilla- ge dans mes escaliers et une ram- barde d’1,50 m dans ma mezzani- ne. Je refuse de me barricader et de transformer ma maison en block- haus.” Pour elle, impossible non plus d’engager des milliers d’euros pour clôturer entièrement son terrain comme la puéricultrice lui a deman- dé. “Ça représentait pour moi un an de salaire !” dit-elle. Alors elle s’est contentée, à grands frais tout de même, de poser une barrière autour de sa terrasse. Aussi a-t-elle dû condamner l’étage de sa maison, elle ne peut donc plus accueillir plus d’un enfant à temps plein puisqu’aupa- ravant les bambins faisaient leur sieste à l’étage. “Au nom du risque zéro, on surprotège les enfants, c’est ridicule. Notre rôle, c’est aussi de les éduquer aux règles de sécurité, pas de les mettre en cage !” Le comble, c’est que cette nounou a appelé la puéricultrice mortuacien- ne pour la prévenir des quelques

Avec les nouvelles normes, garder des enfants à domicile devient de plus en plus difficile (photo archive Càd).

travaux qu’elle a effectués chez elle. Cette dernière lui a renouvelé son agrément pour cinq ans, sans même prendre la peine de se déplacer à Orchamps-Vennes pour vérifier si les travaux répondaient aux nou- velles normes ! L’aberration de ce système est dénon- cée par les nounous et les parents

qui ont alerté le maire et le conseiller général. “Je trouve cela inadmis- sible, s’offusque le maire d’Orchamps- Vennes Jean-François Pourcelot. Nous sommes entièrement solidaires des parents. Si ça ne bouge pas, c’est nous qui bougerons” dit-il. J.-F.H.

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