Journal C'est à Dire 122 - Mai 2007

L E P O R T R A I T

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Thomas, Jonathan, Fabrice et les autres… Ces adolescents sont pris en charge par l’institut médico- éducatif de Morteau. Mais leur situation ne leur interdit pas de rêver et d’élaborer des projets afin de gagner leur reconnais- sance dans le regard du “monde ordinaire.” Morteau

I nstitut médico-éducatif (I.M.E.) Le nom de l’établissement mortuacien de la rue Frainier qui les accueille suffit à mettre ces enfants et ces ado- lescents à la marge. Il faut faire l’effort de passer outre l’étiquette pour aller voir ce qui se passe à l’intérieur de cet- te école pas comme les autres qui reçoit 31 élèves âgés de 5 à 20 ans. Tous ont des difficultés liées à une défi- cience intellectuelle et/ou moteur plus ou moins importante d’un enfant à l’autre. C’est ce retard qui les a conduits ici, en établissement spécialisé, après qu’ils aient quitté le milieu scolaire clas- sique. En même temps, c’est le senti- ment d’exclusion qui les a accompagnés dans cette nouvelle voie. Quelques-uns comme Thomas 16 ans, Jonathan 15 ans, Jérémy 16 ans et Fabri- ce 15 ans mesurent à quel point il leur est difficile d’exis- ter dans le regard des autres quand ils quittent l’I.M.E. Ils ne cherchent pas de la com- passion mais au minimum de la recon- naissance et une écoute. Car leur situation ne leur interdit pas de rêver et d’avoir des ambitions. L’équi- pe pédagogique (l’I.M.E. emploie 18 per- sonnes) qui les entoure est là pour les aider au quotidien à construire un pro- jet qui leur permettra peut-être un jour de quitter le milieu spécialisé pour réin- tégrer le monde ordinaire. “De l’exté- rieur, on ne voit que leurs difficultés mais jamais leurs capacités. C’est notre rôle de les valoriser” indique la res- ponsable Françoise Boissenin. “Nous sommes des jeunes comme les autres. Or, on ne met en avant que nos pro- blèmes. J’en souffre parfois. En fait les gens ne savent pas ce qu’est l’I.M.E. ni ce qu’on y fait” déplore Thomas, qui s’est fixé comme objectif de travailler plus tard à l’entretien des espaces verts comme son copain Mick qui est en sta- ge en ce moment aux services muni- cipaux de la mairie de Morteau. Fabri- ce aimerait en faire de même. Quant à Jérémy, c’est la cuisine qui l’intéresse comme Nicolas qui a en projet de tra-

vailler dans un restaurant du Val de Morteau. Jonathan, c’est la mécanique qui le passionne. Ces adolescents-là suivent une for- mation dans le cadre de l’I.M.E. Pro qui les initie à un métier. Plusieurs fois par semaine, ils ont des cours en atelier. “Un jeune qui sort de l’établissement peut travailler” poursuit la responsable. Jonathan a d’autres opportunités. Il devrait rejoindre le C.F.A. de Besançon dès la rentrée 2008 pour suivre une for- mation en mécanique auto. Ses der- nières évaluations sont encourageantes. Malheureusement, tous les enfants de l’I.M.E. ne réussiront pas comme ce gar- çon. Il faut parfois se rendre à l’évi- dence, aussi dure soit-elle à accepter. “Nous essayons de mettre en lien leur remarque Françoise Boissenin. En ce moment, c’est Thomas qui doit faire ses preuves pour montrer qu’il est capable de travailler dans les espaces verts. L’équipe pédagogique sait malgré tout qu’une partie de cet effectif ne par- viendra pas à rejoindre le milieu ordi- naire comme on le désigne à l’I.M.E. Après l’institut de la rue Frainier, cer- tains intégreront l’E.S.A.T. (établisse- ment ou service d’aide par le travail). Pour briser l’indifférence, l’I.M.E. jet- te des passerelles vers l’extérieur afin d’activer plusieurs leviers qui permet- tent d’intégrer ces jeunes à la société et leur donner une autonomie sociale. Cela passe notamment par le sport. Le 31 mai, trois élèves de l’institut médi- co-éducatif vont partir disputer un cham- pionnat de France U.N.S.S. à Mont- pellier avec trois collégiens de l’éta- blissement Jean-Claude Bouquet. Un moyen parmi d’autres d’estomper les différences et de niveler l’indifféren- ce. T.C. projet avec leurs capacités et leurs difficultés. Il arrive qu’il faille accepter que la voie choi- sie ne soit pas en adéquation avec les capacités. Ça passe alors par un travail de deuil”

Thomas, Jonathan, Fabrice et Jérémy en compagnie de personnes de l’équipe pédagogique, Myriam Grosjean et Françoise Boissenin.

“Ça passe alors par un travail de deuil.”

DISCO Vacances

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