Journal C'est à Dire 139 - Decembre 2008

D O S S I E R

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Pour quelles raisons le Haut-Doubs aurait pu échapper à la réces- sion qui frappe l’ensemble du pays ? Aucune ! Les acteurs écono- miques de ce territoire frontalier sont malmenés par une vague de récession. À quelques exceptions près, la plupart des sociétés, quels que soient leur taille et leur domaine d’intervention, enregistrent une baisse d’activité. Chaque sous-traitant suit de près les manœuvres de son donneur d’ordres dans cette conjoncture où chacun craint de dégringoler si son voisin dévisse. Cette crise qui fut financière avant de devenir économique n’épargne aucun secteur profes- sionnel. Partout, dans l’industrie comme dans les travaux publics, on ressent ses effets. Quand le bâtiment va, tout va disait l’autre. Aujour- d’hui, rien ne va plus. LE HAUT-DOUBS EN CROISSANCE ZÉRO Conjoncture La crise bouscule l’économie locale Bâtiment, industrie, travaux publics, artisanat, tous les secteurs sont touchés par le ralentissement économique sévère. Dans ce contexte de récession, le Conseil général veut jouer l’acteur “anti-crise.”

U ne crise. Le mot était encore tabou il y a quelques semaines dans la bouche des lea- ders politiques qui lui préféraient “ralentissement économique” pour qualifier la dégradation de la conjoncture. Passé l’effet sémantique, tous se sont réso- lus à admettre que nous avons désormais au moins un pied

en redressement judiciaire depuis novembre. À Valdahon, la société Val T.P. fait aussi l’objet d’une procédure de redresse- ment judiciaire depuis le mois d’août. Le secteur des travaux publics, qui emploie 5 800 personnes en Franche-Comté, dont on pensait qu’il serait épargné par le ralen- tissement conjoncturel est au contraire directement concerné. “L’activité dans les T.P. dépend aux 3/4 de la commande publique. 50 % sont liés à des projets portés par les collectivi- tés locales. Nous savons qu’il y a toujours une baisse d’activité lorsque nous sommes dans une année électorale. Les municipales étant passées, on pensait que l’activité allait repartir. Or, on constate qu’il n’y a pas eu de reprise des appels d’offres. En 2009, la baisse de l’activité devrait être de l’ordre de 10 à 12 %” s’inquiète la Fédération Régionale des Travaux Publics. Il est possible que des salariés des T.P. viennent grossir les chiffres du chômage. La F.R.T.P. attend donc des col- lectivités qu’elles soient moins frileuses et confirment des pro- jets “qu’elles ont dans les car- tons. Elles ont des besoins.” Cet organisme attend aussi beau-

coup du Département qui est un des plus important donneur d’ordres pour les travaux publics. Claude Jeannerot, le président du Conseil général, mesure sa responsabilité dans ce dossier, et annonce qu’il entend être “un acteur anti-crise.” Il se dit dis- posé à apporter son “soutien aux secteurs du T.P. et du bâtiment.” Le Conseil général qui réduit pourtant ses dépenses d’investissement (elles passent de 156 millions d’euros à 130 mil- lions d’euros) maintient ses chan- tiers de rénovation de collège, d’aménagement routier ou d’aide à la pierre pour la construction d’établissements pour personnes munautés de communes dans leurs projets. Nous allons adop- ter une stratégie d’équilibre.” Ces propos sont de nature à rassu- rer les sociétés de T.P. et du bâti- ment, un secteur où la rareté des marchés publics exacerbe la concurrence et la guerre des prix. Pour ce qui est de l’industrie et de l’artisanat, il faudra attendre les plans de relance annoncés par le gouvernement. âgées. Le président confirme que le Département conti- nuera de subven- tionner “fortement les communes et com-

Sur le terrain, les acteurs éco- nomiques veulent des signes forts pour que les marchés retrouvent leur confiance. Car pour l’instant, les entreprises sont sceptiques quant à leur ave- nir. Pour la plupart d’entre elles, les indicateurs ne sont pas très réjouissants. La Chambre des Métiers a lan- cé une enquête auprès de 7 091 entreprises pour dresser un dia- gnostic de la situation. Il appa- raît que “la crise est ressentie de façon différente suivant les sec- teurs.” Mais 71 % des répondants à l’enquête “déclarent enregis- trer une baisse du nombre de commandes. Ceci est flagrant

dans la crise pour ne pas les dire les deux à en juger par la situa- tion de certaines entreprises du bâtiment, des travaux publics mais aussi de l’industrie. La défaillance des firmes de l’automobile comme P.S.A. ou General Motors affaiblit en cas- cade tout le réseau des sous-trai- tants. Schrader à Pontarlier dont l’activité est à 80 % tournée vers

ce marché est en difficulté. La décadence de Peugeot qui a mis ses salariés en chômage partiel jusqu’au mois de janvier, fra- gilise tout le tissu industriel du Pays de Montbéliard. Dans le domaine du bâtiment, le Pontissalien Cofreco porte à son tour les symptômes du marasme économique qui touche la profession du B.T.P. Elle est

dans le domaine du bâtiment où les demandes de devis chutent brutalement. Il en est de même dans le secteur de la sous-

“Nous allons adopter une stratégie d’équilibre.”

traitance où les donneurs d’ordre limitent les commandes et les quantités d’outils et/ou de pièces.” Toutes estiment qu’elles ont une lisibilité qui ne dépasse plus les quelques semaines voire les quelques jours dans le pire des cas. À ce rythme, la rentrée 2009 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. T.C.

La majorité des entreprises déclarent enregistrer une baisse des commandes.

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