Journal C'est à Dire 139 - Decembre 2008

PUBLI-INFORMATION

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D O S S I E R

Un bijou est le reflet

reste une branche sensible qui ressentira forcément la crise. Il faut être conscient qu’on est dans un jeu qu’on ne maîtrise pas nous-mêmes. Je pense qu’on ver- ra plus clair après Noël et les Les perspectives s’assombrissent en Suisse Suisse Les cantons de Vaud et Neuchâtel enregistrent les premiers signes de ralentissement écono- mique, notamment dans l’industrie. bulletin “Conjoncture écono- mique 4 ème trimestre” diffusé par l’office statistique cantonal, une entreprise sur deux juge son car- net de commandes trop peu rem- pli. Et contrairement aux années

de la personne Artisan bijoutier-joaillier à Morteau, Marc Lejeune a 30 ans d’expérience dans ce métier qu’il vit avec passion. Une passion qu’il communique à ses clients.

C omparé auHaut-Doubs, la situation n’est pas encore aussi “critique” chez nos voisins vaudois ou neuchâtelois qui résistent glo- balement mieux à la crise. Ce qui ne signifie pas nonplus qu’ils soient totalement épargnés. Selon les chiffres révisés de la statistique de l’emploi, la progression du nombre d’emplois s’est ralentie dans le canton deVaud au 3 ème tri- mestre 2008. Ce fléchissement survient après deux trimestres de hausse record dépassant les 4 % en comparaison annuelle. Les perspectives d’évolution d’emploi restent globalement positives. Mais elles se détério- rent dans le secteur secondaire où seulement 10 % des établis- sements souhaitent encore enga- ger du personnel contre 21 % l’an dernier à la même époque. Toujours selon l’office statistique de l’emploi vaudois, le secteur secondaire enregistre au 3 ème tri- mestre une diminution du nombre de places vacantes de (- 17,4 %) pour la première fois depuis 9 trimestres. “Dans la vallée de Joux, personne ne par- le très directement de ralentis- sement tout comme de croissance. Si l’on devait qualifier la ten- dance actuelle de manière réa- liste, le terme de palier semble

précédentes, la plupart s’attendent à une dégradation des affaires dans les 6 mois à venir. Le ralentissement semble moins marqué

le plus approprié” , estime Éric Duruz, de l’association pour le développement des activités éco- nomiques de la vallée de Joux (A.D.A.E.V.). Rien d’alarmant dans cette val- lée horlogère où les valeurs pro- duites ont pratiquement doublé en 5 ans et qui sera encore en progression en 2008. “Du fait qu’elle exporte la quasi-totalité de sa production, l’horlogerie

prochains grands salons horlogers qui donnent le ton, d’autant plus qu’il y a eu de très fortes com- mandes en cours d’exécution sur la Val- lée de Joux.”

Une dégrada- tion des affaires dans les 6 mois.

dans l’horlogerie que dans les biens de production où l’industrie des machines résiste mieux que la fabrication des équipements et appareils.

Sur le canton de Neuchâtel, on constate les mêmes signes d’affaiblissement au niveau des activités d’exportation. Selon le

Toutes les grandes marques sont dans les vitrines de Création Or.

C réation Or fête ses 30 ans en 2009. Comment est née cette passion pour le bijou qui ne vous a jamais quitté ? Marc Lejeune : Le métier m’a intéressé depuis mon plus jeu- ne âge. Mon oncle, qui était orfèvre chez Hermes, m’a don- né le goût pour le travail de l’or. Par ailleurs, j’ai toujours aimé dessiner. C’est avec ce bagage- là que je suis entré à l’école du Louvre où j’ai appris ce métier d’art. J’ai commencé à exercer ma profession dans une entre- prise en Suisse. Mais convain- cu qu’il fallait vivre ses rêves, j’ai quitté ce poste pour m’installer à mon compte, à Mor- Qu’est-ce qui vous plaît justement dans le fait d’être indépendant ? Marc Lejeune : J’aime le contact avec les clients. J’aime leur par- ler des produits que nous com- mercialisons. Un bijou reflète la personnalité d’une personne. Les clients se décident toujours pour un bijou qui leur ressemble. Les vitrines de Création Or sont garnies de bijoux dif- férents et originaux. Montres, bracelets, boucles d’oreilles, bagues, bijoux fantaisie. Il y en a pour tous les goûts et à tous les prix. Vous veillez à ce que chacun puisse se fai- re plaisir ? Marc Lejeune : Tout d’abord, je précise que nous avons fait le choix de travailler avec des entre- prises d’horlogerie locales. Cela teau. J’ai relevé ce défi quitte à perce- voir un salaire deux fois et demi moins élevé.

nous permet d’être très réactifs en service après-vente. Pour ce qui concerne nos produits en argent, plaqué et or, on fait par- tie d’un groupement de bijou- tiers, ce qui nous permet de pra- tiquer des prix très intéressants. On passe la porte de votre magasin pour trouver des produits de qualité, mais aus- si et surtout pour faire appel à votre savoir-faire de créa- teur de bijoux ? Marc Lejeune : En effet, nous travaillons beaucoup en matiè- re fournie. Les clients peuvent venir avec une ancienne bague en or ou une gourmette par exemple, que nous allons pierres précieuses et semi-pré- cieuses pour réaliser un bijou qui ne soit pas conventionnel. Actuellement, il y a un vrai engouement pour l’or blanc. Évi- demment, tout cela se fait sur la base d’un devis gratuit. Création Or, c’est aussi un service de qualité ? Marc Leujeune : Je transfor- me et je répare les bijoux en quelques jours seulement. Tous les bijoux que nous vendons sont échangeables. Ceux qui sont en argent sont rhodiés pour évi- ter qu’ils ne jaunissent en vieillis- sant. Une fois encore, on peut se faire plaisir ici et faire plaisir à partir de 35 euros pour des bagues, des chaines argents à 15 euros et des créoles à 7 euros. refondre pour recréer un nouveau bijou sur la base d’un dessin que nous pouvons imaginer ensemble. On peut en plus pro- poser un choix de

Éric Duruz, le responsable de l’association pour le développement des activités économiques de la vallée de Joux estime qu’il faudra attendre les prochains grands rendez-vous horlogers pour y voir plus clair sur l’évolution de cette activité prédominante dans la vallée de Joux (photo archive Càd).

L’intérim dans la tourmente Travail temporaire La frilosité de l’activité économique se traduit par un recul assez significatif du travail temporaire observé dans la plupart des agences de placement locales.

mois d’août, le résultat en cumulé jusqu’à fin octobre est de l’ordre de - 5 % sur les agences Manpower de Morteau et Pontar- lier” , observe la responsable Véronique Guyon. Même topo chez Adecco où l’on se rapproche des - 30 % sur la fin d’année. “Au niveau de notre agence, ce ralentissement s’est amor- cé à partir de juin à cause des fermetures de Streit et Cébé qui nous prenaient pas mal d’intérimaires. Puis, on l’a ressenti dans le secteur de production lié à l’automobile. Toutes les autres entreprises industrielles, que ce soit dans le bobinage, la plasturgie, l’électronique se sont séparées progressive- ment de leurs intérimaires. Maintenant, c’est au tour du bâtiment et des travaux publics” , constate Gilles Blondeau. Le directeur d’une des agences du Haut-Doubs signale aussi que sa structure est très peu impactée par le plan social d’Adecco qui va fermer 70 agences et licencier 600 personnes en Fran- ce. “Depuis septembre, on est passé de 5 à 4 C.D.I. avec un C.D.D.” Le fléchissement de l’intérim est souvent amorti par les bons résultats réalisés, avant que ne survienne la crise, dans le place- ment des personnes en C.D.D. et C.D.I. Ces agences s’appuient sur des outils de plus en plus performants pour optimiser les recrutements. Installée depuis deux ans dans le Haut- Doubs, Sup’Interim 90 semble un peu moins touchée puisqu’elle enregistre une baisse d’environ 9 %. Difficile de vouloir compa- rer quand la taille, les objectifs et les moyens ne sont pas du tout les mêmes. “On fonc- tionne plutôt avec des petits clients qui pren- nent un ou deux intérimaires. L’impact est moindre dans une petite structure com- me la nôtre” , explique-t-on. L’effet est tout aussi atténué à Synergie qui relève d’une logique assez similaire. “L’activité est très calme. Certains clients s’en sortent assez bien car leur activité n’est pas en lien direct avec l’automobile ou le bâtiment. Par rapport à l’an dernier, le recul de l’intérim est inférieur à 7 %. On inter- vient surtout sur le tissu de P.M.E./P.M.I.” Moins de volume, plus de clients, la tech- nique est probablement moins rentable quand ça va bien mais plus sûre quand ça va mal.

“Tous les bijoux que nous vendons sont échangeables.”

L es chiffres annoncés dans les plus importantes agences de travail inté- rimaires pontissaliennes se rap- prochent sensiblement des tendances nationales. “En novembre 2008, on est à -

25 % par rapport à novembre 2007. On note plus de baisse dans l’industrie, un peu moins dans la construction et c’est le secteur agro- alimentaire qui est le moins touché. Com- me on a été toujours à la hausse jusqu’au

Création Or 3, Grande Rue - 25500 Morteau 03 81 67 26 47 Marc Lejeune met son savoir-faire et sa créativité au service de sa clientèle.

La baisse peut aller jusqu’à 30% en intérim.

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