Journal C'est à Dire 139 - Decembre 2008

D O S S I E R

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Blanchisserie Quand le lion s’enrhume, l’UNAP frissonne

Le centre d’aide par le travail de l’Adapei qui intervient au service de Peugeot et de ses sous-traitants subit les répercussions du coup de frein dans l’automobile.

P ar les temps qui courent, ce n’est pas forcément idéal d’avoir le mono- pole du nettoyage des vêtements de travail des salariés de Peugeot et de ses sous-traitants. “On est impacté. Mais il n’y a pas péril en la demeure car on n’est pas mono-client. Sur la blanchisserie par exemple, on travaille beaucoup avec des centres hospitaliers et médico- sociaux qui ne sont pas concer- nés par le fléchissement écono- mique” , tient à rassurer Patrick Vuittenez. Le directeur de l’UNAP ajoute que la baisse d’activité liée aux difficultés du constructeur auto- mobile avoisine 10 %. Le recours à l’intérim s’en trouve suspen- du. Le personnel, 170 tra- vailleurs handicapés et 80 sala- riés, ne fonctionne plus en horaires décalés. “On revient sur des rythmes ordinaires.” Ce qui est vrai pour la blan- chisserie qui représente le 2/3 de l’activité de l’UNAP, l’est aus- si pour la sous-traitance qui ne tourne pas à plein régime. “On réalise des opérations d’assemblage et de condition- nement. On enregistre un petit fléchissement mais là aussi on est en train de se diversifier vers l’agro-alimentaire.” L’UNAP gère également un ate- lier de nettoyage et de prépa- ration de véhicules neufs et d’occasion. Vu la conjoncture, rien d’étonnant d’apprendre que

Les salariés ne travaillent plus en horaire décalé.

Pour échapper à la crise, investissez dans le Nesquik Nestlé a consenti de gros efforts dans l’amélioration de son produit phare. Progression des ventes, embauche, le baromètre est plutôt au beau fixe. Nestlé

ce volet subit la crise de plein fouet. “On est à - 30 %. C’est beau- coup et peu à la fois car il s’agit d’un volant d’activité très mar- ginal comparé aux deux autres.” Cette année, le centre d’aide par le travail de l’Adapei du Haut- Doubs a procédé à des travaux de restructuration et d’agrandissement de ses bâti- ments. Ce qui lui permet de dis- poser de 3 000 m 2 de locaux sup- plémentaires mis en service depuis juillet dernier. Ces exten- sions sont justifiées par des pers- pectives de développement très intéressantes sur 2009 avec un élargissement de la clientèle vers l’hôtellerie et dans le sec- teur sanitaire. “Comme on est moins bousculé ces temps-ci, on en profite pour installer les nou- velles machines utilisées dans le cadre de ces évolutions. On pensait faire une forte croissance l’an prochain. C’est toujours d’actualité mais du fait de la cri- se, elle sera plus modérée.”

L e secteur agro-alimentaire semble être l’une des rares éclaircies dans la morosité industrielle ambiante. L’usine de Nestlé France basée à Pontarlier se porte assez bien au regard des inquiétudes qui planent sur les autres entreprises pontissaliennes. “L’activité est très soutenue depuis le début de l’année et même si on a constaté un léger ralentisse- ment à partir du second semestre, on bouclera l’exercice 2008 au- delà de nos prévisions initiales” , note Laurent Frieh. Pour le directeur installé depuis un peu plus d’un, ce bilan pro- metteur n’est qu’un juste retour des choses. Il récompense de lourds investissements engagés

en 2007 dans le cadre de la réno- vation du Nesquik. La célèbre boisson chocolatée a été com- plètement remise au goût du jour. Sur le plan gustatif, nutrition- nel mais aussi au niveau du pac- kaging . Résultat, les ventes ont progressé de façon significative. “Sur le Nesquik, on est à + 5 % de croissance en 2008.” Quand on sait qu’il s’agit du pro- duit phare de l’usine et qu’il repré- sente les 3/4 de l’activité, on com- prend mieux pourquoi il n’y a pas trop lieu de s’angoisser. Cet- te dynamique a même généré des embauches. “On a réduit l’intérim pour recruter du per- sonnel” , confirme Laurent Frieh. L’usine compte désormais 295

L’usine Nestlé de Pontarlier emploie 295 salariés.

salariés et le volant d’intérimaires reste stable avec un effectif supérieur à 45 équi- valents temps plein par mois. À la différence de Schrader ou d’Armstrong, Nestlé ne fonc- tionne pas sur des carnets de commandes. “On a donc moins de problèmes de visibilité. On constate néanmoins un léger ralentissement qui relève de la problématique du pouvoir

d’achat. Même si on est assez serein, on regarde avec beaucoup d’attention l’évolution de cette crise. On doit poursuivre nos efforts et continuer à se battre pour maintenir un produit attrac- tif et compétitif.” Comme d’habitude, l’outil de pro- duction va s’arrêter une dizai- ne de jours à Noël. “Cette trêve nous permet de procéder à des opérations de maintenance.”

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