Journal C'est à Dire 139 - Decembre 2008

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Environnement Débat autour de l’arrivée du cerf dans le Haut-Doubs Ce grand ruminant commence timidement mais sûrement à s’établir dans les forêts d’altitude du Haut-Doubs. Faut-il s’en réjouir ou s’en inquiéter ?

L’ apport d’unenouvelle espè- ce qui enrichit le patri- moine faunistique du Haut-Doubs,c’est plutôt une bon- ne nouvelle sur le plan natura- liste. Mais il y a tout lieu de s’inquiéter si l’on se place du côté des propriétaires forestiers car le cerf, par sa taille et son com- portement, peut causer d’importants dégâts. Au-delà du problème

zained’individus répartis en deux groupes et localisés sur le secteur Mouthe-Chaux-NeuveetChapelle- des-Bois” , précise Christophe Guinchard, le garde de l’O.N.C.F.S. qui intervient notamment sur ce secteur. D’où viennent-ils ? Plusieurs pistes sont plausibles et la seule certitude, c’est qu’il n’y a pas eu de lâchers de cerfs sur le Doubs. La première hypo- thèse concerne l’amorce d’une colo-

et le Chasseron.” Cette arrivée semble donc gui- dée par une dynamique d’expansion assez naturelle. Quoique, comme le souligne Christophe Guinchard au sujet de cette population du Mont Tendre, qui “pourrait avoir une origine solognote. Car les Suisses ont procédé par le passé à des lâchers de cerfs au Sud du Jura qui provenaient de la forêt de Chambord.” Pourquoi ce grand gibier cherche- t-il à s’installer sur des mas- sifs où les conditions de vie sont plutôt rigoureuses ? Contrai- rement à ce que l’on pense, ce type de forêt jardinée lui convient plutôt bien. D’autant plus qu’il en apprécie beaucoup la quié- tude qui y règne. Si discrète soit elle, l’arrivée du cerf mobilise néanmoins les autorités com-

nisation naturelle à par- tir de la forêt de Chaux. “On sait également queles Suisses ont une popula- tion de cerfs sur le Mont Tendre. Soit juste en face des massifs forestiers du Haut-Doubs concernés.

d’abroutissement des jeunes pousses, l’animal à la différence du che- vreuil a la mauvaise habitude d’écorcer les arbres avec son impo- sante ramure. De plus, il s’agit d’une espèce gré-

Une quinzaine d’individus répartis en deux groupes.

On peut donc envisager un apport de ce côté-là. D’autant plus que nos voisins constatent aussi l’apparition du cerf sur leSuchet

gaire, qui reste en groupe ce qui concentre son impact sur le milieu. “D’après les observations des chasseurs, il yaurait unequin-

çais, et le Conservatoire de la faune du can- ton de Vaud, le Programme Wildman de lʼOffice fédéral de lʼenvironnement, des forêts et du paysage ainsi que Écotec Environnement S.A. du côté Suisse. Le territoire concerné couvre une superficie de 550 000 hectares de forêts qui se situent sur les cantons du Jura, de Vaud, de Genève, de Ber- ne et de Neuchâtel, et les départements de lʼAin, de Haute-Savoie, du Jura et du Doubs.

L’arrivée du cerf dans le Haut-Doubs n’est pas du goût des forestiers.

Zoom Un suivi franco-suisse L e programme Interreg III relatif au “sui- vi de la colonisation naturelle du cerf sur le massif jurassien” est porté par la Fédé- ration départementale des chasseurs du Jura et lʼOffice national des forêts du côté fran-

gros gibier comme le souligne son directeur Raphaël Savignat. “On est intéressé par le déve- loppement des peuplements de cerfs qui peuvent contribuer au maintien de nos effectifs de chas- seurs. À côté de ça, on a bien com- pris les préoccupations des fores- tiers. À nous de trouver le juste équilibre.” F.C.

pétentes en la matière. L’un des volets du programme de coopé- ration franco-suisse Interreg III est consacré au suivi de la colo- nisation du cerf sur le massif jurassien. Il permettra de constituer une base de données sur les obser- vations réalisées dans le Doubs. La quinzaine d’individus obser- vés ne justifie pas, pour l’instant,

la mise en œuvre d’un plan de chasse. “Il faudra y penser quand l’équilibre agro-sylvo-génétique sera compromis comme le stipule le Code de l’environnement. Le principe étant de maintenir un niveau de population acceptable par tous.” À la fédération de chasse du Doubs, on ne voit pas forcément d’un mauvais œil l’arrivée de ce

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