Journal C'est à Dire 139 - Decembre 2008

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Bande frontalière Mêmes soucis, mêmes atouts, même combat pour les Pays frontaliers Réunis le 2 décembre à Pontarlier, les Pays Horloger, du Haut-Doubs et du Haut-Jura choisissent de travailler sur les thématiques spécifiques à l’espace frontalier.

Annie Genevard, la présiden- te du Pays Horloger, voit dans cette stratégie de reconnais- sance de l’espace frontalier, un moyen de peser davantage vis-à-vis des autres collectivi- tés territoriales, étatique et européenne.

Trois pays, trois présidents portés par la même volonté personnelle et politique de travailler ensemble.

L a démarche annonce-t-elle la naissanced’unestructurequi viendraitsesuperposeràcelles déjà en place ? “Non, tient à ras- surer Patrick Genre, le président du Pays du Haut-Doubs. Il ne s’agit pas de créer une strate sup- plémentaire. C’est seulement une volonté de se retrouver, de se réunir en utilisant les moyens existants.” L’idée de cet espace frontalier procède d’une envie commune d’instaurer une dynamique d’échanges entre ces trois Pays qui partagent le même environ-

nement géographique. “On se positionne dans une logique de massif avec trois structures qui se conçoivent comme des orga- nismes de projets et non pas uni- quement comme des boîtes distri- butrices de subventions” , précise Jean-Gabriel Nast, le président du Pays du Haut-Jura. Cet espace frontalier rassemble 143 000 habitants et s’étend sur 2 900 km 2 , soit 18 % de la sur- face de la Franche-Comté. En ter- me d’image, l’impact est certai- nement beaucoup plus fort car la bande frontalière englobe les ter- ritoires les plus emblématiques de la montagne jurassienne. Cet- te notoriété se retrouve dans les activités agricoles, touristiques mais également dans d’autres branches économiques liées à des savoir-faire ancestraux : horloge- rie, micro-mécanique, lunetterie. Les trois pays regroupent par exemple 20 % des emplois indus- triels franc-comtois, soit 15 000 personnes. “C’est l’équivalent du site de Peugeot sur Sochaux-Mont- béliard, juge utile de rappeler la présidente du Pays Horloger Annie Genevard en ajoutant : le sens de notre démarche vise à développer une solidarité territo- riale avec des atouts comparables et des difficultés voisines.” Se fédérer également pour peser davantage dans la reconnaissan-

ce de cet espace frontalier et mieux le défendre vis-à-vis des collecti- vités territoriales, gouvernemen- tales et européennes. La straté- gie se décline entre quatre axes. Maintien du tissu industriel et des activités économiques, for- mation, communication-mobili- té, et le déploiement des services à la population. Et la Suisse dans tout ça ? “On a déjà beaucoup d’atouts dans notre jeu et la Suis- se en fait partie.Mais on tient aus- si à défendre nos industries, nos pays, nos savoir-faire.” Le projet porté par le Conseil régional de parc naturel régional du Doubs et ses conséquences sur l’avenir du Pays Horloger et le positionnement du pays duHaut- Doubs ne risque-t-il pas de chan-

ger quelque peu la donne ? Qu’importe la dénomination, la volonté de fonctionner ensemble demeurera selon Annie Gene- vard. Rien n’est encore officiellement défini sur la place et le rôle qu’occuperont le Pays du Haut- Doubs et sa capitale pontissalien- ne dans ce dossier. “On souhai- te au moins être associé à la réflexion” , intervient Patrick Gen- re en annonçant l’intention de programmer d’autres rencontres autour de cet espace frontalier et pourquoi pas de mettre en pla- ce des commissions à vocation économique et sociale. Fin du débat. F.C.

Les trois Pays représentent ensemble 20 % des emplois industriels de la Franche-Comté, autant que chez Peugeot.

Zoom L’agglomération transfrontalière

mise sur la formation M ise en place en novembre 2006, cette entité franco- suisse regroupe les villes de Morteau, Villers-le- Lac, Le Locle et La Chaux-de-Fonds. Elle vient de se doter dʼune plateforme de formation professionnelle. “On a fait le bilan du C.A.P. horloger qui existe depuis 15 ans à Mor- teau. À partir de cette initiative ponctuelle, on va développer à travers cette structure un programme de formations qui répond aux besoins des entreprises situées à l’intérieur de cette agglo- mération transfrontalière” , explique François Girod, délégué ter- ritorial du Conseil régional de Franche-Comté, qui, ayant la com- pétence de la formation, fait partie du comité de gestion des Fonds Interreg qui serviront au financement de cette platefor- me.

“Ces trois structures se conçoivent comme des organismes de projet”, note Jean-Gabriel Nast, le président du Pays du Haut-Jura.

“La dynamique d’un territoire repose aussi sur sa ressource éducative”, explique François Girod chargé de mettre en place cette plateforme de formation.

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