Mon expérience de Satprem

Il n’était plus question de « réalisation spirituelle », mais d’une incarnation, d’une manifestation de l’Unité en chacun. Il n’y avait de doute en aucun d’entre nous : Mère allait frayer le chemin, Elle était restée pour cela après le départ de Sri Aurobindo et tout le travail se faisait par Elle et dans Son corps.

Certainement nous n’étions pas à la hauteur et ne pouvions bien comprendre.

Mais comment La servir, comment L’accompagner, comment contribuer à alléger le fardeau, au lieu de l’alourdir comme nous le faisions tous… ?

L’opposition qui m’avait forcé à quitter Pondichéry, et que je n’avais toujours pas élucidée, bien que plusieurs indications concordaient pour désigner Françoise (déjà re-nommée Pourna-Prema par Mère – j’ai cru comprendre que le nom « Françoise » lui avait déjà été donné par Mère et que Françoise en désirait un autre, plus « spirituel » que Mère lui avait enfin donné, après de nombreuses requêtes) comme un vecteur ou relais important … cette opposition, donc, semblait toujours aussi active, puisqu’elle était même intervenue pour faire cesser ma participation aux activités de l’Association pour Auroville à Paris, où j’avais pourtant noué de bonnes amitiés. Nata, de son côté, tout en gardant sa confiance en un dénouement positif, se déclarait impuissant. Je pris cette décision en Octobre 1973. J’étais prêt à quitter la France quand, au dernier moment Francis, mon père, insista pour que je retarde de quelques jours mon départ afin d’avoir un entretien télévisé avec Jean Yves mon demi -frère et moi, à propos d’Auroville et de l’Ashram (Jean Yves venait de vivre près de six mois à l’Ashram et à Auroville et avait ainsi pu voir Mère, bien qu’en des circonstance différentes, passant devant Elle dans une ligne ininterrompue, à peine le temps de Lui remettre un petit bouquet …). Ce fut donc seul – seul devant le Suprême – que je pris la décision de revenir.

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