Mon expérience de Satprem

Quoi, maintenant ?

Tout continua.

Nous sentions tous que telle était Sa volonté.

Et il y avait, dans les mois qui suivirent, une sorte de joie physique, comme si un peu de la plénitude vibrante de Mère s’était disséminé en tous et en chacun.

Cependant, tout au fond ou au centre de l’être, il y avait une immense colère.

Une colère qui était aussi une peine, un chagrin résonnant dans les âges.

Tout cela, cette « réalité », était si contraire à ce qui aurait dû s’incarner.

Comment se pouvait- il qu’on eut ainsi traité Mère, qui S’était donnée sans compter et sans relâche à chacun et à tous, inlassablement, pour que le Vrai, le Suprême, prenne corps sur cette Terre… ? Mère dont le corps- même était devenu l’espoir de la Terre, un agrégat cellulaire entièrement offert à la Vraie Conscience… ? Comment se pouvait- il qu’au lieu de La servir, de L’accompagner, de veiller, nous devions La trouver ainsi exposée, seule, seule… ? Satprem écrirait plus tard un peu de ce qu’il avait ressenti, au -delà du choc formidable et incompréhensible – ce grand carillon qui venait battre dans le monde… « Pas d’obstacle, rien n’empêche… »

Je me souviens du 20 Novembre. Ce jour-là, le corps de Mère a été placé dans un cercueil qui a été déposé dans un compartiment du Samadhi, directement au- dessus de celui ou le corps de sri Aurobindo demeurait depuis 23 ans.

Satprem était l’un de ceux qui portèrent le cercueil.

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