Mon expérience de Satprem

Chute

Il y avait donc aussi la cause du Matrimandir.

Nous avions la mission de construire ce corps et cette âme, cet être unique, le Matrimandir, pour la vérité d’Auroville. « Le plus tôt il sera là et le mieux ce sera pour tout le monde et spécialement pour les Aurovilliens », avait écrit Mère. Nous étions très peu nombreux pour une tâche si formidable et il nous fallait lutter sur tous les fronts pour que les fonds nécessaires puissent nous parvenir, pour que les énergies collaborent et que nulle influence ne s’empare du « projet » pour des fins plus profitables – le danger d’un « cirque spirituel » qui aurait certainement du succès mais empêcherait ou retarderait effectivement l’action d’une nouvelle conscience. D.M était un peu ma « sœur gitane ». Elle arrivait chaque matin sur sa bicyclette depuis sa communauté à Kottakarai, toujours juste un peu en retard après avoir fait toutes ses tâches domestiques et toujours en hâte de grimper les échelles pour rejoindre l’équipe déjà au travail. J’avais l’habitude de prendre garde, de m’assurer que tout allait bien. L’érection des échafaudages tubulaires, souvent à 15 ou 18 mètres de hauteur, demandait beaucoup d’attention, de maintien, d’ agilité et de précision. Ce matin- là j’étais parti tôt, avec l’autobus d’Auroville, pour faire les courses hebdomadaires en ville. Je marchais dans la rue Nehru en fin de matinée quand je croisai Ruud et Barbara qui m’apprirent qu’elle était tombée. Une chute de 15 mètres environ, son corps Le 13 Juillet 1976, D.M tomba des échafaudages.

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