Mon expérience de Satprem

nature à la lumière de l’être psychique, à la fois, en même temps, sans clivage. Mère était présente dans le moindre détail matériel comme dans l’expérience la plus haute et la plus absolue. Tout avait un sens. C’est cette présence même qui manquait à Satprem. Pourtant, sa flamme était fraternelle et l’on sentait bien que sa prière était de se garder de l’ego spirituel et de toute image religieuse du service au divin. D.M souffrait dans son corps et elle n’avait fait que se donner sans réserve à une nécessité pour nous tous, pour l’ avenir - elle, dont le premier enfant, Aurolouis, s’était déjà noyé, deux ans plus tôt, dans un puits ouvert (plusieurs des premiers enfants d’Auroville ainsi se noyèrent, comme s’ils ne trouvaient pas les conditions réunies pour rester )… Nous avions chacun notre tour de garde auprès d’elle. La partie inférieure du corps était paralysée, les mâchoires brisées et bien d’autres fractures, mais elle était consciente. Elle luttait pour servir. Un jour où je venais prendre la relève, c’était un après -midi je crois, je trouvai Satprem. Il venait de passer un moment près d’elle et s’apprêtait à repartir, avec R.T qui l’avait accompagné. Satprem me vit arriver et s’appr ocha de moi, les mains tendues et tremblantes, et me dit : « cela prend du temps de comprendre que l’on aime et que l’on est aimé… ».

Priorités

Satprem aimait à répéter que nous n’étions pas là pour construire un temple ou une ville de plus, mais un hom me nouveau possédé d’une conscience d’unité.

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