Mon expérience de Satprem

tous les individu s, par leur propre nature, à la vérité d’Auroville – et ont causé de profonds malentendus.

Néanmoins une part importante, peut- être centrale de l’héritage culturel de la France, est le sens profond et inaliénable de certaines valeurs immuables qui doivent être servies dans l’existence de chacun. C’est par ce sens inné que les Français appréhendaient sans difficulté la notion de Dharma. Ces valeurs constituaient en quelque sorte un code de conduite, le code du chevalier - par exemple, « parole donnée doit être honorée », ne jamais mentir, la solidarité dans l’engagement, le rejet des calculs… Pour d’autres – ainsi les anglo-saxons -, une approche plus morale et mentale était mieux partagée, qui consistait à identifier différents points de vue et à préserver une « largeur d’esprit » qui avait souvent pour conséquence une sorte d’incapacité à prendre une position « claire » ou à devenir une impuissance à agir : une attitude ou une posture que la plupart des Français trouvaient détestable. Bien qu’il y eut une qualité d’intégrité de part et d’autre et dans les deux approches, ce fut pourtant parmi « les autres » - Américains, Italiens, Allemands… que j’observai pour la première fois en Auroville les subterfuges, mises en scène et mensonges employés pour parvenir à certains résultats… La même ancienne, sempiternelle question : la fin justifie-t- elle les moyens… ? De même, dans la culture du chevalier, faire allégeance, le serment d’allégeance, est un acte dont la portée est irréductible et transcende et la vie et la mort. (Selon cette conduite intérieure, la notion que l’on puisse de quelque façon légitimer le choix , par exemple, de changer de guru ou d’en rechercher un second, semble une aberration.)

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