Mon expérience de Satprem

Ce fut à cette période également que Satprem put se consacrer à un effort plus concentré, s’étant acquitté des tâches plus extér ieures.

Ajneyam Auragni, notre fille, naquit le 27 juin 1982 à 9 heures du matin dans la maison de « Sincérité », où j’avais fait construire une chambre supplémentaire pour D. et l’enfant. Le nombre 9 était une aimable confirmation : D. était née le 9 février, moi le 9 avril et Auragni, la troisième, 3 fois 9, 27, à 9 heures. Et Auragni nous consola bien de nos petits malheurs ! Toutefois, dés que D. fut en mesure de reprendre une activité quotidienne au service de la communauté, elle se rendit compte que les positions n’ avaient guère changé et qu’on ne lui accordait plus la confiance dont elle avait toujours autant besoin. Auragni n’avait pas encore 1 an qu’un jour, rentrant des courses en ville, je découvris la terrible absence : D. avait quitté la maison et emporté Auragni et toutes leurs affaires dans un char à bœufs qu’elle avait fait venir, et s’en était retournée « chez les siens »… Elle fit un premier voyage en Australie auprès de sa famille , avec Auragni, d’où elle tenta un rapprochement épistolaire avec moi. Loin d’Auroville et laissée à ses propres perceptions elle put m’écrire et nous échangeâmes de nombreuses lettres ; j’envisageai même de les y retrouver pour faire le point. Mais D. revint à Auroville et ce rapprochement fut aussitôt neutralisé par le souci de l’opinion publique. La séparation se durcit et je fus de nouveau interdit de visite. (Si Auragni était tombée, c’était de ma faute ; si quelqu’un avait été piqué par un scorpion, c’était parce que j’étais venu ou allais venir, toute maladie était due à mon influence mauvaise, etc.) D. ne retrouva pourtant jamais ce qu’elle avait « perdu ».

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