Mon expérience de Satprem

Il semble qu’il ait de suite fait le choix de la méthode à suivre et de la dis cipline quotidienne à pratiquer, et qu’il ne s’en soit jamais écarté, même lorsqu’il désespérait de parvenir à franchir l’obstacle ou à fondre ou à enfin s’abandonner. Il est légitime de se poser la question de la justesse de cette méthode particulière, ou même de la justesse d’aucune méthode, puisque Mère Elle - même n’en avait pas et que Ses innombrables expériences de l’éveil de la conscience du corps à la Présence se produisaient à n’importe quel moment, en n’importe quelle occasion, quelle que soit l’act ivité extérieure ou intérieure qui dominait à cet instant. Ces expériences, souvent décisives et entièrement nouvelles pour la terre, semblaient plutôt le fruit d’une action constante de la Conscience de Vérité, que d’un effort quelconque de la conscience individuelle, si vaste fut-elle. Le fait est que, dans notre condition humaine actuelle, si éclairée, si poreuse, si offerte soit-elle, notre conscience physique de chaque instant est encore régie par le principe du mental : il demeure une lenteur, il reste un clivage, une séparation, un arbitraire – nous ne sommes pas en continuum avec le tout. Le corps ne sait pas encore vivre – survivre – sans la formation d’un ego physique dont le siège est mental. Et cette formation doit fonctionner à chaque seconde de notre état de veille. Pour qu’une expérience d’un autre plan de conscience s’impose sur cette identité physique, il faut une faille, ou un oubli de soi momentané, ou un effort de volonté pour neutraliser temp orairement l’activité continuelle de maintien de soi de cette conscience physique individuelle. Mais l’on peut comprendre ce choix autrement.

Satprem, pas plus qu’aucun d’entre nous, n’avait développé de conscience active simultanée sur les autres plans d’existence à l’instar de Mère qui était

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