Mon expérience de Satprem

(Si je m’attarde à cette description, c’est que pour certains d’entre nous l’Ancienne Egypte év oquait une profonde résonance ; Satprem, que nous fûmes nombreux à reconnaître comme, en quelque sorte, notre représentant auprès de Mère, écrirait plus tard sur cette Egypte qui vivait encore en nous – y situant même Françoise, dans un rôle antagoniste, q u’elle joua finalement auprès de lui après que Mère Se fût retirée. Et cette ambivalente assignation des rôles, dans un état de conscience où, même si près de la Lumière de l’Unité, survivent avec presque un regain de vigueur les archétypes qui nous ont poursuivis et gouvernés à travers les âges avec leur drame de la division et de l’adversité et leur consommation insatiable d’énergie humain e, - cette ambivalence serait bientôt ravivée et presque nouvellement légitimée dans une sorte de tangente collective dont Satprem serait pendant plusieurs années une figure centrale.) Fabienne n’arriva que le lendemain ou le surlendemain et me rejoignit dans une « Guest-House » que Françoise m’avait conseillée pour sa discrète tolérance - de ces nouveaux-venus étrangers ignorants et mal élevés, je suppose ; je crois que cela s’appelait la « Standard Guest-House », à quelques dizaines de mètres seulement, en bas de la rue Nehru. Ignorant, je l’étais ; et, en particulier, tout à fait inconscient de l’attention que me vaudrait ma relation avec Fabienne, la petite dernière, l’enfant chérie observée par tous. Fabienne prenait à Paris des cours intensifs de ballet classique et Françoise, de son côté, donnait des cours de danse chez elle le soir ; elle avait aménagé sa salle de séjour à l’aide de partitions géométriques de couleurs pastel afin d’y pratiquer. Toutes deux, Fabienne une jeune fille de 17 ans à peine et Françoise une femme épanouie d’une quarantaine d’années, émanaient une grâce physique remarquable ; Fabienne a vait un visage plus byzantin, et un sourire qui l’animait entièrement, que l’on ne pouvait oublier. Dans les jours qui suivirent, Fabienne m’introduisit à divers lieux et à diverses personnes. Elle me parla de Satprem, « un doux monsieur d’un certain âge a u teint rose et lumineux et aux yeux bleus, très tranquille… ». Et, en fin de journée, elle m’amena près de lui. Il était venu s’asseoir, comme il le faisait chaque jour à

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