Journal C'est à Dire 119 - Février 2007

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S P É C I A L P L A T E A U D E M A Î C H E

Une vocation plus médico-sociale que commerciale La Rasse

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Entre la halte-garderie qui doit s’implanter sur ce site, l’ar- rivée probable du centre médico-social et le projet d’une maison médicale pluridisciplinaire, la place de la Rasse prend les contours d’un lieu à vocation social-santé.

F inalement à terme, la pla- ce de Rasse àMaîche pour- rait avoir plus une vocation médico-sociale que commerciale. Le projet de construction d’un hôtel est semble-t-il toujours d’ac- tualité, mais ce qui prime aujour- d’hui pour la municipalité est de répondre à un besoin plus urgent : la garde des enfants. La mairie lance les études pour voir dans quellemesure il est pos- sible de réaliser une halte-gar- derie place de la Rasse, dans les anciens locaux du foyer du troi- sième âge qui serait réhabilité pour accueillir la future struc- ture. Dans le même temps, le centre médico-social (C.M.S.) du Conseil général quitterait égale- ment la rue du Mont où le sta- tionnement est difficile pour s’im- planter à proximité de la future halte-garderie. Pour l’instant, la municipalité est toujours dans l’attente d’une réponse du Dépar- tement qui confirmer son inten- tion de déménager le C.M.S. Il est prévu aussi place de la Ras- se l’arrivée d’une maison médi- cale pluridisciplinaire. Pour Renée Bailleux, adjointe aux affaires sociales, il y a urgence à faire avancer ce dossier. Le ser-

vice multi-accueil qui se trouve pour l’instant dans le même bâti- ment que le centre médico-social ne répond plus aux besoins. Avec 10 places en accueil occasionnel et 8 places en mini-crèches, cet- te structure est sous-dimension- née. “Il faudrait 15 places enmini- crèche et 15 places en accueil occa- sionnel. Les besoins sont impor- tants. Le manque de place pose des problèmes aux parents” esti- me Renée Bailleux. La liste où figure le nombre d’enfants en attente d’un mode de gardien- nage s’allonge. Le relais assis- tantes maternelles est saturé de demande, bref, il est temps d’envisager une porte de sortie. L’adjointe aux affaires sociales espère qu’en 2008, le projet pla- ce de la Rasse sera concrétisé. D’autant que la ville de Maîche va continuer à s’étendre. Dans le cadre de la révision du plan d’oc- cupation des sols transformé en plan local d’urbanisme, la mairie prévoit de développer l’habitat sur la partie ouest de Maîche sur la route de Belleherbe. Avec un nouvel apport de population, le manque de place en crèche sera plus criant encore. T.C.

Renée Bailleux, adjointe maîchoise aux affaires sociales.

La rue Sainte-Anne en chantier à l’été ? Maîche

L’ accès à la place de la Ras- se, l’aménagement de la rue du Jura et de la rue Sainte-Anne sont les trois grands chantiers routiers en réflexion en ce moment à Maîche. Le plus engagé est sans doute celui de la rue Sainte-Anne dont “les tra- vaux pourraient débuter à l’été”

indiquent les services de la mai- rie. Cependant, toutes les études ne sont pas terminées et le bud- get estimé à “440 000 euros” pour ce projet n’est pas encore vali- dé. L’objectif de cette opération est d’améliorer les conditions de circulation sur cette voie en réa- lisant “des priorités plus affir- mées.” Ce sont également les conditions de circulation difficiles qui pous- sent la collectivité à se pencher sur le sort de la rue du Jura

entre le rond-point du Clos Saint- Michel et Intermarché. Compte tenu du développement de la zone commerciale, du collège et des maisons d’habitation, deux giratoires doivent être construits, dont un à proximité de la gen- darmerie et l’autre “au niveau de la rue du Gymnase.” Pour l’instant, rien n’est encore acté dans ce dossier. La mairie n’est pas le seul acteur dans cette affai-

re. Comme il s’agit d’une route départementale, le Conseil géné- ral doit également se prononcer sur le sujet. Concernant l’accès de la place de la Rasse, un accord est en passe d’être trouvé avec la direc- tion régionale des affaires cul- turelles. L’élargissement de la voie nécessite en effet de dépla- cer une partie du mur du châ- teau Montalambert.

Pour l’amour d’une abeille Cernay-l’Église À 72 ans, l’apiculteur Jean Pasqua se décrit comme un “amateur éclai- ré.” L’homme est cependant devenu président du Groupement de Défen- se Sanitaire Apicole du Doubs. Aujourd’hui à la retraite, il continue à prendre soin de ses petites protégées.

L a voix hésite un peu, butte parfois sur quelques mots. Les mains, aussi, tremblent alors que la température à l’intérieur de la maison reste douce. La faute peut-être aux cheveux blancs et aux 72 ans d’expérience de Jean Pasqua. Mais sous ses abords fragiles, l’homme est tout de même passé maître dans l’art de l’abeille. Apiculteur amateur, Jean Pasqua a rencontré ces petites butineuses par hasard. D’abord fro- mager, il s’est ensuite reconverti dans l’ébé- nisterie, son principal métier. “J’ai repris la maison et l’affaire de mon beau-père” souligne Jean Pasqua. Mais en emména- geant, il a trouvé dans le jardin, des colo- catrices, pas toujours commodes, mais aux- quelles il s’est vite attaché. Ce qui était au début un simple “hobby”, selon les termes de l’apiculteur, a petit à petit envahi le jardin. Au plus fort de la passion, plus de 75 mai- sonnettes à miel ont élu domicile à côté de Jean Pasqua. Et pour construire tout cela, il en a fallu, de la per- sévérance. “On apprend sur le tas, en discutant avec

d’autres professionnels, en regardant faire, en participant à des congrès” explique-t-il. Mais ça n’empêche pas les mauvaises expériences. “Une fois, j’ai même eu 300 piqûres d’un coup. Après, j’étais immunisé.” Le voisin, Hervé Cagnon, sourit à ce souvenir, et ajoute “Eh oui, au début, on enfle ! Après…” Des anecdotes comme celle-là, Jean Pasqua en a plus d’une centaine en réserve, bien au chaud, dans

ses souvenirs. Pour les écouter, il suffit juste d’un peu de patience. De la patien- ce. C’est, d’après Jean Pasqua, la plus gran- de qualité à posséder pour faire ce métier. Et dans un sourire complice : “Je n’en ai jamais eu, de la patience. Mais on acquiert une certaine maîtrise avec le temps.”

Jean Pasqua peut détecter n’importe quelle maladie.

Et s’il a appris à maîtriser ses émotions, Jean Pas- qua a également appris à maîtriser son sujet. Jus- qu’à devenir, dès 1984, “ou peut-être 85…” , prési- dent du syndicat Groupement de Défense Sanitaire Apicole du Doubs (G.D.S.A.). Il a alors multiplié les chevaux de bataille. Tout d’abord, le soin aux animaux : qu’il s’agisse de “loque” ou de “verroa”, Jean Pasqua peut détecter n’importe quelle mala- die de l’abeille, bien mieux que ne le ferait un vété- rinaire. “Ils ne sont pas au courant. Et puis c’est cher” lâche-t-il. En donnant des conseils aux quelques 1360 apiculteurs du département, il évite ainsi le cauchemar de l’éleveur : “Perdre les abeilles. Par- ce que c’est sentimental.” Mais au-delà de son amour pour ces petites bêtes volantes, Jean Pasqua peut faire preuve de mili- tantisme lorsqu’il évoque les produits chimiques, pesticides ou traitements responsables d’énormes dommages dans les essaims. “C’est devenu un com- bat. Et j’espère que ça va continuer.” Car en décembre, il a pris congé du G.D.S.A., surtout à cause de son âge. Pourtant, la retraite ne lui fera pas oublier ses petites amies. “Je vais toujours travailler là-dedans. Mais je serai moins stressé. Et j’aurai plus de temps pour les abeilles. Ce que je préfère, c’est rattraper les essaims. C’est le plus motivant.” Juste…Pour les néophytes, “rat- traper un essaim” consiste, grosso modo, à créer de nouvelles ruches. J.C.

Malgré les apparences, Jean Pasqua est bien décidé à ne pas rester dans son fauteuil.

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