Journal C'est à Dire 119 - Février 2007

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Devenir français dans le Haut-Doubs Le 26 février, trois habitants du Haut-Doubs, dont un résident aux Fins, ont été naturalisés français à la sous-préfecture de Pontarlier. Retour sur la nais- sance de trois nouveaux citoyens français. Naturalisation

I ls sont trois. Juste trois dans le petit bureau de Francis Bianchi, sous-pré- fet de Pontarlier. Peu de monde, mais le moment est d’importance. Ce jour-là, le 26 février, ils vont être natu- ralisés. Français enfin, après plus de 18 mois d’attente. “Il est vrai que la procédure est longue reconnaît Francis Bianchi. Mais on ne peut pas obtenir la natio- nalité française sur un coup de tête. Cette attente est la garan- te d’une réelle volonté d’inté-

gration à la communauté.” Pour les officiels, la cérémonie est une habitude. Mais pour les principaux acteurs, cela semble autre chose. D’abord un peu inti- midés, ils entrent. Instincti- vement, ils s’alignent contre le mur. Une façon peut-être de se soutenir. Puis c’est le discours de bienvenue. Les mots volent dans la pièce, et la plupart n’en perdront pas un au vol. “Liber- té” , “égalité” , “fraternité” , “droits et devoirs du citoyen” , “laïcité” , “parité” , chaque parole rappel- le à celui qui l’entend son nou-

Légèrement tendus par l’émotion, les futurs naturalisés écoutent le discours de bienvenue de Françis Bianchi.

veau statut. Mais “devenir français, comme le précise le sous-préfet, ne signifie pas abandonner tout ce

que l’on est, mais apporter sa diversité, sa culture et sa riches- se à la nation.” Ils resteront eux-mêmes, simplement citoyens. Le petit dossier contenant le fameux décret de naturalisation en main, la Marseillaise reten- tit à leurs oreilles. Certains l’en- tendent depuis longtemps déjà. Ils sont arrivés en France très jeunes, il ne s’agit finalement que d’une musique bien connue et d’un document administratif de plus. “Je suis arrivé à Pon- tarlier à l’âge de deux ans. Alors, oui, au niveau des papiers, ce sera mieux. Mais je me sentais déjà français depuis longtemps” explique Hüseyin Kabadayi, un Pontissalien d’origine turque. Mais pour d’autres, l’émotion est palpable. Aux premiers accords de l’hymne national, ce sont tous les combats personnels, les enquêtes administratives et l’at-

tente qui se déversent par les yeux. Français, enfin. Avoir ins- crit noir sur blanc sur ses papiers ce que l’on a de gravé dans le cœur. “C’est comme un mariage” souligne Francis Bianchi. Et Gil- bert Balaguer, adjoint au maire de Pontarlier, d’ajouter : “Après, la plupart sont fiers. Ils ont un regard qui s’épanouit.” La suite se termine rapidement. Les félicitations, les accolades avec les adjoints au maire de sa commune, la cérémonie de natu- ralisation du 26 février est ter- minée. La vie de citoyen fran- çais va pouvoir commencer. Un moment à savourer en privé.

Naturalisés, les chiffres du Haut-Doubs 2006 58 dossiers déposés effectivement naturalisées 18 mois d’attente minimum 80% environ des dossiers acceptés (Source : sous-préfecture de Pon- tarlier et préfecture de Besançon) en préfecture 66 personnes

Hüssein Kabadayi, officiellement français depuis quelques minutes à peine.

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