Journal C'est à Dire 119 - Février 2007

S O U V E N I R

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Hommage

Un gamin des Gras entre sport et paillettes Cela fait tout juste 20 ans que Jean de Gribaldy qui fut cycliste, directeur sportif et ami de stars, a disparu. Retour sur la carrière d’un personnage né aux Gras qui a commencé sa carrière en 1937 au club de Pontarlier.

L e destin boit où il veut. Il est tantôt gracieux, tan- tôt tragique. Sur cette rou- te du hasard, Jean de Gribaldy a vécu ces deux revers. Il goûta à la célébrité et disparut dans un accident de la route à l’âge de 65 ans. C’était il y a tout jus- te vingt ans, le 2 janvier 1987. “Il a eu la vie qu’il voulait” sou- ligne Pierre Diéterlé, son neveu qui vient de réaliser un site Internet où il retrace le parcours étonnant de ce gars élevé dans le Haut-Doubs, issu d’un milieu modeste, devenu une icône du cyclisme français (www.jeande- gribaldy.com) en tant que cou- reur, puis en tant que directeur sportif.

À travers des témoignages de personnalités, qui l’ont côtoyé de près comme l’ancien cycliste Sean Kelly, et des images inédites, on cerne mieux qui était le charismatique Jean de Gri- baldy, “un homme généreux qui n’a jamais oublié d’où il venait.”

Jean de Gribaldy commence sa carrière de cycliste en 1937 au club de Pontarlier et passe pro- fessionnel en 1945. Las, il s’ar- rête en 1954. “C’était un bon cou- reur, mais il était assez noncha- lant alors qu’il aurait pu être un

saire la veille. C’est finalement dans une voiture qu’il est pas- sé” se souvient Michel Vardane- ga, pilier du vélo-club des can- tons de Morteau-Montbenoît. Il court alors aux côtés de Charly Gaul et de Jean Robic. Mais c’est Fausto Coppi qui restera pour lui un modèle. Jean de Gribaldy n’a pas atten- du d’être hors course pour pré- parer sa reconversion. En plus d’avoir des jambes, l’homme avait du nez dans les affaires. Il profite de sa notoriété pour ouvrir en 1947 à Besançon des magasins de cycles qu’il bapti- se “Au Tour de France.” Le cyclisme n’était jamais très loin. En 1963, on fait appel à lui pour monter une équipe qui par- ticipera à la course la “Route de France.” Il relève ce pari et devient directeur sportif, un rôle qu’il assumera jusqu’en 1986. Jean de Gribaldy avait semble- t-il cette capacité à découvrir de nouveaux talents et à donner une seconde chance à des cou- reurs sur le déclin. C’est lui qui emmena dans le peloton l’Irlan- dais Sean Kelly, JoaquimAgos- tinho et des cyclistes régionaux comme Patrick Perret, Joël Pelier ou Frédéric Vichot qui ont tous participé au Tour de Fran- ce. “De Gribaldy était un type super. Il était sur toutes les courses. Ce qui est important en effet est qu’il a réussi à faire pas- ser beaucoup jeunes du secteur au niveau professionnel comme

excellent grimpeur. Il a participé à trois Tour de France en 1947, 1948 et 1952. Il abandonne d’ailleurs en 1948, vaincu par la

“Il a fait passer professionnels

Né à Besançon le 18 juillet 1922, c’est dans le Haut-Doubs que ce fils d’agricul- teur a grandi dans

beaucoup de cyclistes du secteur.”

le hameau des Seignes sur la commune des Gras, où vit enco- re son frère Jacques. Le pas- sage à Morteau du Tour de Fran- ce en 1931 avec en jaune Anto- nin Magne est un déclencheur.

fatigue” raconte Pierre Diéter- lé. “La course passait par la Che- minée, près de Damprichard. Tous ses supporters l’attendaient avec des banderoles. Mais De Gribaldy avait fêté son anniver-

Le jeune Jean De Gribaldy, à ses débuts, dans le Haut-Doubs.

constitué un sérieux carnet d’adresse sur lequel figuraient des noms comme Johnny Hally- day - qui venait parfois à Bregil- le dans la maison familiale -, Syl- vie Vartan, Régine, Sardou et d’autres personnalités du ciné- ma. Mais les paillettes, aussi séduisantes soient-elles, n’ont jamais fait perdre la tête à ce cycliste au destin singulier. T.C.

Joël Pelier. Didier Faivre-Pier- ret devait rejoindre les pros à son tour quand Jean De Gribaldy est décédé” remarque Michel Varda- nega. En marge de sa passion pour le vélo, l’homme ne cachait pas son penchant pour le show-biz . Il avait ses entrées dans les éta- blissements parisiens les plus “branchés” comme l’Alcazar. Tout au long de sa carrière, il s’est

Il était aussi l’ami des stars. Ici, avec Johnny Hallyday.

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