Journal C'est à Dire 119 - Février 2007

R E P O R T A G E

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Secours

La sécurité civile en action La rédaction de C’est à dire a été autorisée à suivre un exercice d’en- traînement de la sécurité civile. Embarquement à La Vèze à bord de l’hélicoptère E.C. 145, le fameux Dragon 25. Destination : les Rousses.

Hervé Labous, pilote, est com- mandant de la base de la sécurité civile de La Vèze. Rencontre aux Rousses avec le groupe de secours en montagne et milieu périlleux du Jura pour un exercice d’entraînement.

Dans l’appareil, Christophe Gudfin, chef du G.S.M.P. du Jura, quelques minutes avant

qu’il ne soit hélitreuillé.

C iel limpide. Vue déga- gée jusqu’aux Alpes. L’E.C. 145, l’hélicoptè- re jaune et rouge de la sécurité civile est en vol sta- tionnaire à l’aplomb des falaises qui dominent la station de ski des Rousses. Aux commandes de l’appareil, Hervé Labous, 47 ans. Cet ancien pilote mili- taire a rejoint le corps de la sécu- rité civile après avoir passé cinq ans dans l’armée (dans ce métier, 98 % des personnels navigants suivent ce parcours). Depuis 2002, il commande la base de La Vèze où est stationné l’hélico- ptère qui intervient partout en Franche-Comté pour des mis- sions de secours. Concentré sur ses commandes, il doit maintenir le plus stable

possible ce petit bijou de tech- nologie (6 millions d’euros), dont le tableau de bord “est aussi effi- cace que celui d’un Airbus. C’est une chance dans la vie d’un pilo- te d’être aux commandes d’une telle machine qui nécessite une formation exigeante” estime Her- vé Labous. Ce samedi, l’opéra- tion à laquelle il participe lui demande rigueur et précision dans la gestion de la machine. Il n’est pas seul. À ses côtés, assis sur le bord de l’E.C. 145, les deux pieds posés sur une margelle, et la tête avan- cée vers le vide, son coéquipier, le mécanicien opérateur de bord Éric Idatte, 44 ans. Il est pas- sé par la base de Grenoble avant d’atterrir à La Vèze en 2002. Ce garçon est rompu aux missions

de secours en montagne. Pour autant, dans ce métier, la rou- tine n’a pas sa place, surtout lorsqu’on gère le treuil par lequel sont héliportées les équipes de secours dans des endroits escar- pés pour enlever les victimes à leur mauvais sort. Sont pendus trente mètres plus bas, au bout du câble capable de supporter une charge de 270 kg, Christophe Gudfin, chef du grou- pe de secours en montagne et milieu périlleux du Jura (G.S.M.P.) et un de ses équipiers. Ils seront déposés à l’endroit pré- cis où se trouve la victime, grâ- ce aux renseignements fournis au pilote par le mécanicien qui analyse la situation au sol. “Cha- cun à l’œil sur ce que fait l’autre” explique Éric Idatte. Il ajoute :

“La précision s’obtient en don- nant des indications et des sou- haits au pilote qui tient le sta- tionnaire et qui ne voit pas ce qui se passe en dessous.” Hervé Labous complète : “Notre souci est d’assurer une sécurité per- manente en vol.” Qu’il s’agisse d’une mission opérationnelle ou d’un entraînement (les exercices sont fréquents et obligatoires) comme c’est le cas ce jour-là aux Rousses, le respect des règles est le même. L’hélicoptère a décollé de La Vèze le matin à 9 h 30. Les deux hommes savaient qu’ils devaient partir dans le Jura pour un exer- cice de treuillage. Mais comme pour une intervention réelle, ils ne savaient pas où exactement, ni pour quelles raisons.

Le câble de 90 m peut soulever une charge de 270 kg. Il peut remonter à une vitesse variant de 5 cm à 1,25 m par seconde.

Un secouriste est déposé en contrebas des falaises, à proximité de la victime.

L’exercice d’entraînement est interrompu aux Rousses. Dragon 25 est demandé à Levier.

L’équipage dresse le bilan de l’opération à la base. De gardes, les deux hommes peuvent repartir à tout moment.

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