La Presse Bisontine 126 - Novembre 2011

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n° 126 - Novembre 2011

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Comme tous les ans à la même époque, les notaires du Doubs révèlent les tendances de l’immobilier dans notre département. Eux comme les professionnels de l’immobilier confirment la reprise de ce secteur d’activité, tout en restant très prudents sur les orientations pour 2012, une année qui sera notamment plombée par la suppression ou le rabota- ge de plusieurs dispositifs fiscaux. La situation dans le Grand Besançon. LES PRIX À NOUVEAU ORIENTÉS À LA HAUSSE IMMOBILIER

TENDANCES Les biens supérieurs à 500 000 euros L’immobilier bisontin retrouve des couleurs, mais…

La chute des prix est enrayée sur Besançon et sa région. Il n’empêche, le marché n’a pas retrouvé l’euphorie des années 2007-2008. Plusieurs facteurs expliquent cette nuance. Le point avec la profession bisontine.

A u dernier salon de l’habitat de Besançon, si le public a répondu présent en masse, l’ambiance n’était pas pour autant à l’euphorie. Les com- mentaires des professionnels de l’immobilier allaient bon train sur une vraie reprise qu’ils attendent toujours. “La plupart des confrères disent qu’ils ne travaillent pas beaucoup” avoue cet agent immobilier bisontin. Quelles sont les vraies tendances du marché en cet automne 2011 ? Paradoxale- ment, la crise financière mondiale et les craintes liées à la l’instabilité de la bourse ont une première consé- quence : “Nous avons beaucoup de demandes pour des petites surfaces avec des paiements cash. Les gens ont moins confiance aux banques, ils pren- nent leurs économies pour investir dans des petits biens, studios, F1 ou F2” confirmeMarcVernier, de l’Office immo- bilier à Besançon. Le problème, c’est que l’offre se raréfie à Besançon sur ce genre de biens. Un autre marché continue à afficher une belle santé : les biens immobiliers haut de gamme, à 500 000 euros et plus. “Des maisons de ville à plus de 500 000 euros, on en a vendu quatre récemment en très peu de temps” ajoute Marc Vernier. S’il reprend timidement des couleurs, le marché de l’immobilier à Besançon a changé assez profondément. “Les acquéreurs sont en effet devenus de plus en plus exigeants : sur l’environnement, les prestations, la qua- lité du produit. On ne voit plus une seule vente qui ne se discute pas” pré- cise cet autre professionnel de la pla- ce. Conséquence : les délais de vente

s’allongent. “Entre 3 et 6mois enmoyen- ne.” Le durcissement des conditions imposées par les banques y contribue aussi. Les prêts équivalents au mon- tant total du bien et aux frais de notaires, c’est fini. “Les banques exi- gent un apport aujourd’hui.” La demande sur Besançon est pour- tant toujours aussi forte. Seulement, grosse différence par rapport aux années fastes (de 2005 à 2008), le ven- deur est quasiment toujours obligé de revoir ses prétentions à la baisse si bien que “le marché n’a toujours pas retrouvé sa vigueur de 2008” confirme cet autre agent immobilier bisontin. La baisse des prix est réelle pour cer- tains biens. Par exemple, si un F4 situé dans un immeuble des années soixan- te a pu se vendre jusqu’à 140 000 euros en 2007, il atteint péniblement les 110 000 euros cette année. Sur ce seg- ment-là à Besançon, les prix ont chu-

té “parce qu’il y a beau- coup plus d’offres que de demandes.” Contraire- ment par exemple aux maisons de ville à Besan- çon dont la demande est toujours supérieure à l’offre, d’où des prix qui se maintiennent, voire continuent à augmenger. La mentalité des acqué- reurs a également évo- lué. Aujourd’hui, ils cher- chent des logements “prêts à l’emploi”. “Ils ne veulent plus s’embêter à acheter un logement à rénover et à le retaper le week-end. Les gens pré-

Les prix dans l’ancien varient de 1 100 à 2 600 euros le mètre carré selon les quartiers à Besançon.

Un 90 m 2 rue du Lycée, 230 000 euros.

la place. Autre exemple récent relevé dans les ventes des agences locales : un appartement de 145 m 2 vendu 420 000 euros rue Moncey ou encore cet autre situé dans la Grande rue, négocié pour 430 000 euros (200 m 2 ). “Il y a encore des gens qui ont de l’argent à Besançon et qui veulent acheter du beau” ajoute ce professionnel qui venait de concrétiser une vente pour une mai- son à 500 000 euros (travaux compris) avenue Villarceau : 145 m 2 sur 6 ares de terrain. Calme plat en revanche pour d’autres quartiers comme Clairs- Soleils ou Planoise, ou “on n’a quasi-

ment jamais de demande” confirment les agences bisontines. Dans ces quar- tiers, les prix de l’ancien ne dépassent pas les 1 100 euros le mètre carré. Si les agences immobilières sont una- nimes pour affirmer que la demande reste soutenue, l’immobilier a muté ces dernières années.Notaires et agents immobilier affirment à l’unisson qu’un critère est de plus en plus prépondé- rant aux yeux des acquéreurs : l’emplacement. En résumé, un loge- ment bien placé trouvera toujours pre- neur. J.-F.H.

fèrent acheter à peine plus cher, mais quelque chose en parfait état. C’est une vraie évolution des mentalités” reprend Marc Vernier. Les biens non rénovés sont donc de plus en plus nombreux sur lemarché bisontin, et donc demoins en moins attractifs. En matière immobilière, il existe enco- re de nombreuses disparités géogra- phiques sur Besançon. Le centre-vil- le continue à se vendre cher, 2 300 euros le mètre carré au moins dans l’ancien. “J’ai vendu récemment un 90 m 2 rue du Lycée, 230 000 euros, c’est 2 600 euros le mètre carré” note un des agents de

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