La Presse Bisontine 126 - Novembre 2011

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 126 - Novembre 2011

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ORNANS

Rembourser 10 % par an Syratu fait face à ses dettes L’entreprise touristique majeure de la vallée de la Loue est en partie tirée d’affaire puisque le Tribunal de Commerce de Besançon a adopté le plan de redressement la concernant le 4 juillet. Mais il reste des ombres au tableau.

L e 4 juillet, le Tribunal de Commerce de Besançon a approuvé le plan de redres- sement de la société Syra- tu Tourisme et Loisirs (S.T.L.). Cette décision fait suite à la procédure de redressement judi- ciaire dans laquelle la base de loi- sirs d’Ornans est entrée le 5 juillet 2010 après qu’elle ait vu sa fré- quentation chuter suite aux pro- blèmes de pollution de la Loue. Elle poursuit donc son activité. En revanche, conformément à la pro- cédure, elle ne commencera à rem- bourser ses créanciers qu’à partir du 4 juillet 2012 à raison de 10 % par an sur dix ans du montant glo- bal du passif. “Le premier dixième est déjà provisionné. Les choses vont plutôt bien” affirme Emmanuel Caillot, le directeur de S.T.L. qui précise que sa société a perdu plus de 350 000 euros suite à ce problè- me environnemental. Parmi les créanciers déclarés, on retrouve la commune de Pesmes à laquelle S.T.L. doit un peu plus de 25 000 euros. Cette somme corres- pond à un remboursement deT.V.A. à l’époque où l’entreprise ornanai- se gérait la base nautique pesmoi- se. Figure également un presta- taire touristique basé dans le Haut-Doubs auquel S.T.L. doit

5 382 euros. “Syratu existe depuis 20 ans. On fait tout ce qu’on peut pour faire à nos créances. Tout a été remis à plat dans l’entreprise. On a arrêté des activités comme le cam- ping et l’hôtellerie de plein air. Je rappelle que nous avons malgré tout gardé nos six emplois en C.D.I.” pré- cise Emmanuel Caillot. Pour Jean-François Longeot, le mai- re d’Ornans, la décision du Tribu- nal de Commerce est une bonne nouvelle pour le tourisme dans la vallée de la Loue victime selon lui “d’une surmédiatisation des pro- blèmes de pollution. Syratu fait par- tie d’un ensemble cohérent. Cette base de loisirs vient s’adosser à des structures commeNautiloue oumême le musée Courbet. Cela permet de diversifier l’offre” explique-t-il. Cependant, il reste encore des ombres au tableau qui pourraient freiner Syratu dans son retour à l’équilibre.Aux créanciers déclarés, s’en ajoute au moins un autre qui a été en affaire avec cette société ces dernières années et qui comp- te maintenant sur la bonne foi de sa direction pour qu’elle honore sa dette. C’est le cas de Profession Sport 25, une structure à laquelle Syra- tu Tourisme et Loisirs doit 23 000 euros. Cette somme corres- pond principalement à des retards

dans le paiement des loyers du cam- pingmunicipal de Port-Lesney. S.T.L. en avait pris la gestion en 2008. Si, selon la mairie, ce prestataire est parvenu à régler les loyers “tant bien que mal” la première année, l’affaire s’est compliquée en 2009. Consciente que les choses étaient mal engagées, la municipalité a accepté que S.T.L. se retire au pro- fit de Profession Sport 25 qui a repris la gestion du camping. L’opération n’aurait pu se faire qu’à la condi- tion que S.T.L.éponge sa dette envers la commune jurassienne. Profes- sion Sport 25 s’en est chargée par le biais d’une avance financière que S.T.L. n’a pas comblé. Hélas, en n’étant pas déclarée par- mi les créanciers, la société bison- tine ne fait pas partie du plan d’apurement de la dette de Syratu. Ce prestataire a donc peu de chan- ce de revoir son argent dans l’immédiat. Une autre affaire vient s’ajouter, indépendante du règlement judi- ciaire. Elle date de quelques mois quand Emmanuel Caillot était enco- re Trésorier de l’Office de Tourisme d’Arc-et-Senans (il dit avoir démis- sionné aujourd’hui de cette fonc- tion). Le carnet de chèque de l’association aurait été confondu avec celui de l’entreprise. Résultat :

un trou de “10 700 euros dans le compte de l’Office de tourisme. C’est presque la moitié du budget” confie- t-on au bureau d’Arc-et-Senans. “C’est une erreur de notre service comptable survenue au moment du règlement des charges, je l’ai cau- tionnée, je l’assume” explique Emma- nuel Caillot. Selon nos informations, lors d’une réunion qui s’est tenue à la fin de l’été, le directeur de Syra- tu s’est engagé à rembourser cette somme en quatre échéances à l’Office d’Arc-et-Senans qui l’aurait mena- cé d’engager des poursuites dans le cas contraire. Emmanuel Caillot affirme avoir commencé à réparer ce préjudice. Malgré ces écarts de gestion, Syra- tu Tourisme et Loisirs continue de se développer. Cet acteur majeur du tourisme dans la Vallée de la

Loue, spécialisé dans les sports out- door a encore apporté une nouvel- le activité pour élargir son offre de service. Il s’agit du Spider Jump, qui consiste à se jeter d’un pont d’une hauteur de 25 mètres accro- ché à un filin. Certains acteurs tou- ristiques reprochent justement au directeur de Syratu de sauter les yeux fermés dans les investisse- ments, sans filet. Si les idées sont bonnes, la rentabilité ne serait pas toujours au rendez-vous et les comptes finiraient par coincer. “Cha- cun joue sa partie comme il le peut dans le contexte actuel” note un créancier qui ne jette pas la pierre à S.T.L. Pas facile en effet de jouer juste avec des touristes qui vont et viennent au gré de la météo et de la pollution de la Loue. T.C.

Syratu Tourisme Loisirs aurait fait l’objet d’une recapi- talisation. “Les action- naires ont suivi l’entreprise” explique Emmanuel

Caillot, le directeur.

Le directeur du comité départemental du tourisme (C.D.T.) “Les entreprises du tourisme sont soumises à des aléas” Météo capricieuse, pollution, les acteurs du tourisme doivent com- poser avec ces facteurs extérieurs à leur activité. Pour Philippe Lebugle, directeur du C.D.T., l’équilibre n’est pas simple à trouver.

L a Presse Bisontine : Les entreprises du tou- risme semblent plus vulnérables que les autres. Quel est votre sentiment ? Philippe Lebugle : Si l’on prend le cas de Syratu, le problè- me est indépendant de l’entreprise puis- qu’il est lié à la pollution de la Loue. Com- me d’autres, cette société est vulnérable car elle dépend des éléments extérieurs. C’est le lot des entreprises du tourisme soumises à un certain nombre d’aléas. Sans neige, il n’y a pas de ski, avec la pluie, le camping est difficile. Les professionnels qui vivent du tourisme n’ont pas les moyens d’appréhender ces choses-là. En 2010, on a pu le constater à une plus grande échel- le lors de l’irruption du volcan islandais qui a perturbé le trafic aérien pendant plusieurs semaines. L.P.B. : Les aléas climatiques compliquent la ges- tion de ces sociétés. De quels outils disposent- elles pour s’adapter ? P.L. : L’enjeu, lors des années favorables, est de parvenir à constituer de la trésorerie pour absorber le déficit d’une saison plus diffi- cile. Mais quand les événements s’accumulent comme sur la Loue, on ampli- fie les problèmes. L.P.B. : Quelle stratégie a le C.D.T. pour la vallée de la Loue qui souffre de l’image d’une rivière mori-

bonde ? P.L. : Il y a eu une grande campagne de com- munication sur Courbet qui a véritable- ment donné du peps à l’activité sur ce ter- ritoire. Le musée a déjà enregistré 50 000 entrées depuis son ouverture. Certes, il y a un effet de lancement, mais c’est un très bon résultat. Quelqu’un qui vient visiter ce lieu va en profiter pour consommer sur place. Ce sont toutes les entreprises de loi- sir qui en tirent les bénéfices. L.P.B. : Comment est le moral des professionnels du tourisme à la veille de la saison hivernale ? P.L. : Globalement, le moral est plutôt bon. C’est une grande moyenne qui cache tou- tefois un grand nombre de disparités. 2011 est une assez bonne année. Au niveau de la centrale départementale de réservation, l’activité a progressé de 9 % cet été. Mais sur l’ensemble de l’année, la progression n’est que de 0,8 %. Ce résultat s’explique par le fait que l’hiver n’a pas été bon et que le mois de mai a été très compliqué car il n’y a pas eu de ponts. Juin a été meilleur mais il n’a pas suffi à compenser le déficit précédent. Le mois de juillet a lui aussi été très contrasté. En revanche, août et septembre sont bons.Avec une aug- mentation de 0,8 %, nous sommes dans une quasi-stabilité par rapport à 2010.

Propos recueillis par T.C.

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