La Presse Bisontine 126 - Novembre 2011

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 126 - Novembre 2011

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CULTURE

Aldebert en aparté “Je plais plus au public qu’aux médias” Guillaume Aldebert revient avec un nouvel album, le sixième, attendu le 31 octobre. Dans “Les meilleurs amis”, l’artiste aborde des thèmes de société plus sensibles sans renier ses domaines de prédilection que sont l’enfance et le temps qui passe. Un album poétique aux mélodies efficaces. À découvrir.

Guillaume Aldebert : “Je vois la politique dans la vie de tous les jours à travers l’existence des

gens.” (photo Mona Awad).

L a Presse Bisontine : À travers les chan- sons de ce sixième album, vous abor- dez des thèmes qui vous sont chers comme l’enfance ou l’amitié. Mais il y a une ouverture à d’autres sujets de socié- té comme l’homophobie. Êtes-vous en train de devenir un chanteur engagé ? Guillaume Aldebert : Je prends de nou- velles directions avec des sensibilités plus sociales. La chanson “Mon homo- nyme” est un plaidoyer contre l’homophobie. Je parle du mal-être dont peuvent souffrir les homosexuels. Nous sommes en 2011 et pourtant les mentalités ont du mal à évoluer sur ces questions-là. Aborder un thème comme celui-ci dans une chanson est quelque chose de nouveau pour moi.

inquiet. J’ai la chance d’avoir un public qui me suit. J’ai l’impression d’être un peu à la marge. Je suis un artiste qui existe par la scène. On va rarement chanter chez Drucker, ou au J.T. de Canal +. Je plais plus au public qu’aux médias. L.P.B. : Dans “Un dernier foot sous Chirac”, vous ironisez sur la politique. Le sujet inté- resse l’homme de gauche que vous êtes ? G.A. : J’ai peu de temps. Je m’y inté- resse de loin. Peut-être que la gauche passera aux prochaines élections même si je ne suis pas certain qu’elle par- viendra à résoudre tous les problèmes. En fait, je vois la politique dans la vie de tous les jours à travers l’existence des gens. C’est là, au quotidien, qu’on voit le résultat d’un système. Je vis à Paris depuis deux ans, c’est une ville tout en contraste où on passe de l’argent à la misère la plus totale. L.P.B. : La vie bisontine ne vous manque pas trop ? G.A. : Non, elle ne me manque pas. Mais dès que j’ai trois jours, je quitte Paris pour Besançon. Je ne suis pas Pari- sien.

L.P.B. : Quelles sont vos relations avec la vil- le de Besançon ? G.A. : Nous avons avec la ville un par- tenariat historique. Cela fait longtemps que la municipalité nous aide et nous accompagne. On travaille ensemble sur des actions diverses. Elle ne nous boude pas. L.P.B. : Vous avez été sollicité pour défendre la cause des enfants autistes à Besançon. Où en est ce projet ? G.A. : Il y a en effet un projet qui émer- ge. Je ne sais pas encore comment les choses vont se présenter.Mais j’ai envie d’y participer. L.P.B. : Reviendrez-vous aux Enfantillages ? G.A. : Je prépare Enfantillages 2. J’ai déjà écrit sept titres. J’y reviendrai sans doute après ma prochaine tour- née. Propos recueillis par T.C. Aldebert en concert 26 janvier 2012 Besançon - La Rodia 27 janvier 2012 Besançon - La Rodia 3 février 2012 Dijon - La Vapeur 4 février 2012 Brainans - Le Moulin de Brainans 31 mars 2012 Paris - Casino de Paris

L.P.B. : Vous allez préparer votre prochain spectacle à la Rodia à Besançon. C’est un retour aux sources ? G.A. : C’est la première fois que nous serons à résidence à Besançon pour préparer un spec- tacle. Nous allons inves- tir la Rodia en janvier pour deux semaines pour écrire le spectacle, la scénographie. Nous ferons ensuite deux concerts dans cette bel-

son “pour adulte”, après avoir chanté pour les enfants. Le spectacle “Enfantillage” a d’ailleurs fait un carton, et l’album a été disque d’or. Ne redoutez-vous pas désormais d’être catalo- gué comme un auteur pour enfants ? G.A. : “Enfantillage” a été une paren- thèse extraordinaire. Cela m’a appor- té une énergie nouvelle dans l’écriture et dans la façon de me produire sur scène. Au contraire, cette expérience a été unmoteur pour revenir à l’écriture pour adulte avec des sujets plus pro- fonds. Je n’ai pas d’inquiétude. Des gens m’ont découvert avec “Enfan- tillage”, et me considèrent aussi com- me un chanteur pour enfant. Je l’assume très bien. Cela fait partie de mon uni- vers. Je suis resté un grand gamin. Lorsque nous sommes en tournée avec l’équipe, l’ambiance est à l’enfantillage. Je vais voir comment réagit le public avec cet album. Il y a déjà une très bel- le tournée qui s’annonce. L.P.B. : Pourquoi ce titre d’album“Les meilleurs amis”. Est-ce un clin d’œil à vos proches ? G.A. : Non. J’ai regardé les treize chan- sons en essayant de trouver entre elles un lien. Je me suis aperçu que ces chan- sons avaient l’amitié en fil rouge. Ce titre rappelle un peu le film “Mes meilleurs copains” avec Jean-Pierre Daroussin, le genre de cinéma que j’aime bien.

“J’ai l’impression d’être un

peu à la marge.”

le salle avant de partir en tournée. Une date parisienne est prévue au Casino de Paris. C’est une scène sur laquelle je ne me suis jamais produit. L.P.B. : Le monde de la chanson est-il en cri- se lui aussi ? G.A. : Il y a une dizaine d’années, le marché du disque a commencé à plon- ger dans la crise. En revanche, le public s’est tourné vers la scène. Mais aujour- d’hui, on estime que la fréquentation des salles de concert pourrait baisser de 15 % dans les prochains mois. C’est important mais je ne suis pas très

C’est le genre de sujet que je n’aurais pas appréhendé il y a dix ans. Ceci étant, mes domaines de prédilec- tion restent l’enfance, l’amitié, le temps qui passe. Je n’ai jamais été un chanteur engagé. C’est la première fois artistiquement que je me sens aussi à l’aise avec les titres d’un album.

“J’existe par la scène.”

Pour patienter en s’amusant avant la sortie de l’album : youtube.com/aldebertmusic et fr-fr.facebook.com/aldebertofficiel

L.P.B. :Vous revenez à la chan-

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