La Presse Bisontine 86 - Mars 2008

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n° 86 - Mars 2008

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COMMERCE La redynamisation du quartier Yves Monnot et les Chaprais, une grande histoire qui dure Impossible d’évoquer l’histoire des Chaprais sans parler d’Yves Monnot. Plus qu’un commerçant du quartier (en retraite depuis août dernier), il a donné beaucoup de temps et d’énergie pour dynamiser et rendre son âme à ce petit coin de Besançon pas tout à fait comme les autres. Une histoire débutée à la fin des années soixante-dix.

Yves Monnot, plus de trente ans d’implication dans le commerce des Chaprais.

R adio-électricien de formation, Yves Monnot s’est d’abord ins- tallé à Roche-lez-Beaupré pour vendre dumatériel audio et de la hau- te-fidélité avant de venir sur Besan- çon. “Je cherchais à me rapprocher de ma clientèle. Le quartier des Cha- prais me paraissait agréable et m’attirait, bien quemoribond à l’époque avec beaucoup de boutiques vides.” En 1976, il trouve des locaux au 21 de la rue de Belfort. “C’était tout pour- ri. On a tout refait.” La Hi-fi a le vent en poupe, les affaires vont bon train et la boutique s’étend. Yves Monnot aménage un, puis deux puis trois audi- toriums et annexe le garage pour en faire son atelier. Si pour lui, tout va bien, l’activité commerciale du quar- tier est réduite à peau de chagrin. “Un soir avant Noël, on s’est retrou- vé à trois ou quatre au bar du Pro- grès en se disant qu’on pourrait fai- re quelque chose. On a acheté trois sapins à 5 francs.” Sans le savoir, le petit groupe a enclenché le proces- sus. “L’année suivante, on a créé l’association des commerçants des Chaprais.” C’est le début des années

pour qui veut vendre mais argumente. “Le but, c’est d’animer le quartier. On dépense sans compter avec des clowns, des jeux pour les enfants, une sono dans toute la rue. 1/3 du budget seu- lement est couvert par les troqueurs.” Autres temps forts, la course de vélos ou plus local, “L’art aux Chaprais”, mise à disposition des vitrines pour les peintres, potiers ou sculpteurs. Puis, pour fidéliser la clientèle, il y a eu le rattachement au réseau Client Roi (et donc des commerces du centre- ville), finalement plus simple que la mise en place d’une carte de fidélité sur le quartier. Hi-fi, Cibi, informa- tique, Yves Monnot a proposé divers produits sans jamais changer d’enseigne. En août 2007, quand il a laissé les clés de sa boutique à Emmanuel Lan- grock, son technicien pendant 17 ans, ce dernier a d’ailleurs gardé ce nom, indissociable de l’histoire du quar- tier. La retraite n’y change rien. Entre cours aux Beaux-arts et séance de taille de ces chers bonsaïs, Yves Mon- not maintient le contact. “J’ai gardé un pied aux Chaprais. Les gens ont

quatre-vingt. Les enfants reprennent les magasins des parents. Le quar- tier rajeunit rapidement. “Au début, on adhérait à l’Union des commer- çants mais on était loin du centre-vil- le. Nous, on avait un esprit village. On se connaissait tous, on en voulait. On travaillait énormément et on avait besoin de se retrouver.” Le noyau dur relève ses manches, les autres sui- vent. “On a travaillé sur le mot Cha- prais car les gens connaissaient la gare mais plus le quartier, pourtant commune libre au début du XX ème siècle.” Progressivement, des animations

“Les franchises s’y intéressent. C’est bon signe.”

s’organisent. Événe- ment phare, leTroc des Chaprais est né en 1983. “C’était vraiment novateur.” 25 ans plus tard, le Troc (plus de 300 exposants) attire environ 15 000 per- sonnes “s’il fait beau.” Yves Monnot sait que ce vide grenier-là est de loin le plus coûteux

l’impression que j’y suis toujours. J’accompagne Emmanuel. Je m’occupe de l’association.” Quand il regarde le chemin parcou- ru, Yves Monnot est fier. “Il n’y a plus de locaux vides. Le quartier s’est beau- coup renouvelé et les franchises s’y intéressent. C’est bon signe.” Il affir- me que la scission avec la Boucle n’existe pas et sans nostalgie évoque

“ce groupe de commerçants tellement soudés, d’une même famille, d’unmême village” qui ont su redorer le blason de ce quartier. Dans sa maison de Charnay, il trou- ve que “la vie est belle” mais est caté- gorique. “Si avec ma femme, on finit en ville, ça sera aux Chaprais.”

A.B.

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