Visa pour les Etats-Unis

à réduire l’aversion au risque des investisseurs et leurs inquiétudes concernant le risque de défaut, puisque le ratiodesprofitssurdépensesd’intérêts est resté élevé pour l’entreprisemédiane fin 2019 et aétémêmeen légèrehaussedepuis2016pour les entreprises les plus risquées (dans le premier quartile de la distribution). Évidemment, lacrisesanitairen’a faitqu’aggraver la situation. La dette des entreprises a progressé de 9% en net en 2020 et la chute des profits a provoqué une baisse des ratios de couverture des dépenses d’intérêts malgré la réduction des taux d’intérêt. Si fin 2020 ce ratio a retrouvé son niveau historique pour l’entreprise médiane, il a Le secteur financier américain est le plus déve- loppé au monde, à plusieurs égards. D’abord, il est le plus important par sa taille. L’ensemble des actifs financiers émis par les agents éco- nomiques résidant aux États-Unis représentent plus de 300 000 milliards de dollars à la fin 2020, soit plus de 14 fois la richesse produite chaque année par l’économie américaine. Les ménages américains détiennent plus de 100 000 milliards de dollars d’actifs finan- ciers, représentant cinq années de leur revenu disponible. Le secteur financier est également important par son poids dans l’activité économique. Il compte pour plus de 5 % du PIB américain avant la crise de la Covid-19 et pour 5,4 % de l’emploi, public et privé. 3 I LE SECTEUR FINANCIER AMÉRICAIN

continué à se dégrader pour les entreprises les plus risquées.

Le taux de défaut sur les prêts à effet de levier a augmenté rapidement au début de la pandémie mais a diminué depuis l’été dernier. De plus, les déclassements des prêts à effet de levier ont considérablement ralenti au cours de la même période, revenant à leur rythme d’avant la pandémie. Cependant, la part des prêts nou- vellement émis aux grandes entreprises avec un effet de levier élevé (défini comme ayant un ratio dette-bénéfice avant intérêts, impôts, déprécia- tionetamortissement supérieurà6)adépassé les sommets atteints ces dernières années. Enfin, cesecteur sedistinguepar le rôlequ’il joueà l’international, à travers sadeviseet certainsactifs émis par des entités américaines, qui jouissent d’un statut particulier dans le système financier mondial. Le dollar reste la devise internationale par excellence : il intervient dans plus de 90% des transactions sur lesmarchés de change. En2020, 67% des émissions de dette dans le monde, 54% des dépôts et crédits étaient libellés en dollars, cette proportion étant encore plus importante dans les pays émergents. Au-delà, les obligations d’État américaines restent aujourd’hui perçues comme un actif mondial, disponible en grande quantité, avec un risque considéré comme très faible. Utilisées comme actif sûr, elles confèrent à l’État américain et, par extension, à bon nombre d’entreprises américaines un privilège exorbitant pour s’endetter àmoindre coût sur les marchés.

A I L’économie américaine et son système bancaire

ENVISAGER LES ÉTATS-UNIS

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