DETA0190_BasseDef

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BIMESTRIEL-Avril2016-Francemétro:5,95€-BEL:6,95€-LUX:6,80€-DOM:8€-D:8,50€-ESP/ITA:6,95€-CH:11FS-CAN:10,99$cad–NCAL/S:970CFP–POL/S:1010CFP–GR:7,10€ 190 LIMOUSIN L19471 -190 -5,95€ -RD TURENNE, COLLONGES- LA-ROUGE, BEAULIEU… « TRIANGLE D’OR » DES VILLAGES CORRÉZIENS LIMOGES / GUÉRET / TULLE / BRIVE-LA-GAILLARDE VISITES GUIDÉES - BONNES ADRESSES Beaux villages de pierre, terre d’art et d’artisans, balades dans une nature secrète… LIMOUSIN D E S T I N A T I O N DU VILLAGE DES « PETITS VENTRES » À LA RÉPUBLIQUE DES PONTICAUDS, LIMOGES TOUT EN DÉTOURS Philippe Roy - Détours en France x 5

ÉDITION 2016

VOS ITINÉRAIRES AVEC LA CARTE MICHELIN « LIMOUSIN»

L 19471 - 190 - F: 5,95 - RD

ABBAYE, BEAUX VILLAGES, GRANDS SITES PAYSAGERS, CABOTAGE AU FIL DE LA CREUSE ET DE LA SÉDELLE

GANTIERS, ARDOISIERS, PORCELAINIERS… LES TÉNORS D’UN ARTISANAT « MADE IN FRANCE »

n°190-Avril2016-Francemétro:5,95€-BEL:6,95€-LUX:6,80€-DOM:8€-D:8,50€-ESP/ITA:6,95€-CH:11FS-CAN:10,99$cad–NCAL/S:970CFP–POL/S:1010CFP–GR:7,10€

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D22P

* Entrée valable sur présentation de ce coupon, le jour de votre choix de 10h à 19h (18h le dimanche). Toute sortie est définitive. Cette invitation gratuite ne peut être ni revendue ni reproduite sous peine de poursuites (Art. 313-6-2 du Code penal). Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans. Les achats effectués sur le salon, à l’exception de ceux faisant l’objet d’un contrat de crédit à la consommation (article L311-12 du Code de la consommation) et de ceux résultant d’une invitation personnelle à se rendre sur un stand pour venir y chercher un cadeau, ne sont pas soumis aux articles L121-21 et s. du Code de la consommation prévoyant un délai de rétractation de quatorze jours. COMEXPOSIUM, 70 avenue du Général de Gaulle – 92058 Paris La Défense cedex - France - S.A.S. au capital de 60 000 000 € - 316 780 519 RCS NANTERRE – N° TVA FR 74 316 780 519.

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ÉDITO

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Collonges- la-Rouge, en Corrèze. Un style de village unique, de grès, de lauze et d’ardoise. Cette ancienne étape des pèlerins vers Saint- Jacques-de- Compostelle flamboie et rougeoie depuis des siècles dans le Limousin. C’est d’ailleurs son village le plus visité.

Philippe Roy - Détours en France

L ’ OR I G I NE DU MONDE

Je suis d’accord avec l’écrivain briviste Pierre Bergounioux : « on ne se risque pas impuné- ment sur Millevaches […] On est monté de la plaine. On a traversé les étendues ornées de fleurs, chargées de fruits, les pays de la tuile ronde et du calcaire, la chaleur. On a suivi les routes rectilignes pavoisées de reflets de fêtes, passementées de so- leil. Puis on a buté sur des pentes, cherché le pas- sage dans des encaissements […] Puis, la route sinueuse s’est redressée »... Voilà, vous y êtes, en ce petit matin de prin- temps, sous un ciel qui ne se décide pas . À un timide 1 000 mètres de hauteur, « sur cette terre vaine où les bruyères et les sources écorchent à peine de rose et de frais la cuirasse revêche des gra- nits maigres » (Pierre Michon), le plateau de Mille- vaches domine le Limousin et ses multiples « pays » composant la Creuse, la Corrèze, la Haute-Vienne. La brume laiteuse assourdit les rumeurs de la nature. La vie semble battre avec un léger ralenti. Et quand je dis « vie », ces hautes terres, parfois complaisamment comparées à un « Far West », n’en débordent pas. Les « patelins formidables » , comme les nomme avec une certaine affection l’écrivain creusois Pierre Michon, perturbent à peine cet océan de vert sombre, d’hori- zon bleu, de tapis végétal mauve, sorte demer « inco- gnita » bien plus empreinte de mystère encore que l’Atlantique ou l’exotique mer des Sargasses : Saint- Merd-les-Oussines, le Petit-Paris, le Bessou et la Bes- sette, Meymac, Treignac, Les Cars…

Dans ce pays de maçons, bourgs, villages et hameaux font montre sans ostentation d’un habitat qui, pour être solide, fait chanter la pierre. Pour toute preuve, il vous suffit de débusquer quelques petits châteaux tout en contenue joliesse, de faire un tour par Masgot (Creuse), le village du tailleur de pierre François Michaud, par l’un des petits cime- tières aux tombes sculptées ou par les incroyables ardoisières de Travassac (à Donzenac, en Corrèze). Et puis, il faut aussi tenir éveillé le souvenir de Martin Nadaud, maçon creusois qui accédera à la députation, et permettra aux idées progressistes et de justice sociale des maçons et tailleurs de pierre de se propager dans la capitale. C’est que dans le Limousin, tout est souvent af- faire de microclimats, y compris idéologiques. En quelques belles enjambées, on change de pays, à vous d’en apprécier les nuances. Quelles que soient les routes que vous choisi- rez, à moins que ce soit elles qui vous choisissent, fatalement, vous rencontrerez un Limousin qui, droit dans les yeux, la pogne invitante fermement tendue, vous lancera au seuil de sa demeure un so- nore : « Chabatz d’entrar ! » (finissez d’entrer). Dé- cliner l’invite serait non seulement impoli, mais surtout une terrible erreur… ‡

D O M I N I Q U E R O G E R / R É D A C T E U R E N C H E F

www.detoursenfrance.fr / avril 2016 / numēro 190

D Ē T O U R S E N A C T U S Expositions, musées, spectacles à voir dans toute la France P. 6

BAM

P. 8 2 : V I L L A G E S D E C O R R È Z E

SPĒCIAL LIMOUSIN

LE MEILLEUR DU LIMOUSIN

P.1 0

LE PORTFOLIO

P.1 2

P. 5 2 : L E S M O N T S D E B L O N D

ANNIE DUPEREY « LA CREUSE, UNE RÉGION FORMIDABLE »

P.1 8

PhilippeRoy -DétoursenFrancex2

LA VALLÉE DE LA CREUSE DES PAYSAGES IMPRESSIONNANTS EAU DE SOURCE ARTISTIQUE RENCONTRE AVEC TROIS ESTHÈTES GUÉRET UNE VILLE À LA CAMPAGNE LIMOGES LE SOUVENIR DES PONTICAUDS LE VILLAGE DE LA BOUCHERIE EMBLÈMES DE LIMOGES

P. 2 0

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P. 8 7 C A H I E R C O N N A I S S A N C E : L’ ÉPOPÉE DES MAÇONS DE LA CREUSE Pour fuir la misère, un grand nombre de paysans de la Creuse partent dès la fin du Moyen Âge travailler plusieurs mois dans l’année sur les chantiers de Paris et d’autres villes de France. Un phénomène migratoire alors sans précédent.

Coll.LesMaçonsde laCreuse

LES MONTS DE BLOND UNE «MONTAGNE» DE LÉGENDES PLATEAU DE MILLEVACHES SUR LE TOIT DU LIMOUSIN TULLE À LA DÉCOUVERTE DE LA VILLE L’ART DE L’ARTISANAT UNE SOMME DE TALENTS BRIVE-LA-GAILLARDE TENDANCE SUD-OUEST VILLAGES DE CORRÈZE, UN QUATUOR DE CHARME AUBAZINE, COLLONGES-LA-ROUGE, TURENNE, BEAULIEU-SUR-DORDOGNE

P. 5 2

P. 5 9

P. 6 4

P. 6 9

P. 7 6

P. 8 2

LA CARTE DĒTACHABLE SPĒCIAL LIMOUSIN

P. 9 2

VO I R | L I R E | Ē C O U T E R

Une sélection de livres, d’albums, d’objets, de DVD, de sites internet…

RETROUVEZ LA VERSION NUMÉRIQUE DU MAGAZINE SUR :

HCÉditions

Q U I Z / M O T S C R O I S Ē S / B U L L E T I N D ’ A B O N N E M E N T

P. 9 6

PLUS D’INFOS SUR : detoursenfrance.fr

facebook.com/detoursenfrance

Une partie de cette édition comprend pour les abonnés : une lettre de bienvenue, une lettre de réabonnement à Détours en France et un encart jeté Atlas for Men.Pour le kiosque et les abonnés : une carte Michelin spécial Limousin insérée entre les pp. 98 et 99.

pinterest.com/detoursenfrance

numēro 190 / avril 2016 / www.detoursenfrance.fr

DECOUVREZ LA BAIE DE SOMME 26 ème Festival de l’Oiseau et de la Nature Du 9 au 17 avril

Du 9 au 17 avril, le Festival de l’Oiseau et de la Nature attend tous les passionnés à Abbeville, en Baie de Somme et dans l’arrière-pays pour sa 26 ème édition ! Comme chaque année, de nombreuses animations et activités seront proposées aux festivaliers : • Plus de 350 sorties nature guidées • Des projections de documentaires animaliers • Une cinquantaine d’expositions photos et d’art • Des animations pour les enfants...

© JM Lecat - S. Bouilland - JM Seveno - Y. Fagniart - Com des Images

CONCOURS PHOTO

Une sortie inoubliable à découvrir dans le cadre du Festival : Chasseur d’images en pirogue

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« La Picardie que j’aime »

Jouez et gagnez un séjour en famille dans la baie de Somme et de nombreux autres lots.

Du 9 au 15 avril Tarifs : adulte : 40,00 € - enfant : 35,00 €

Pour participer, envoyez-nous LA photo (*) qui, selon vous, exprime l’esprit de la Picardie. Paysage, artisanat, patrimoine, faune et flore, traditions… Vous avez carte blanche pour nous surprendre, nous

Partez à la découverte et à la rencontre de la faune de la Baie de Somme, notamment les canards, limicoles et son plus célèbre habitant : le phoque veau-marin... Cette sortie sera également l’occasion de capturer l’instant avec votre appareil photo. Pour plus d’informations et/ou réservation : www.festival-oiseau-nature.com 03.22.24.02.02

émouvoir, nous faire découvrir des lieux secrets. Pour le gagnant, un séjour de 3 jours/2 nuits pour 4 personnes en baie de Somme.

Les plus belles photos seront publiées sur le site du magazine. Pour participer et consulter le règlement, rendez-vous sur la page http://www.detoursenfrance.fr/concours-picardie

(*) Vous devez impérativement être l’auteur de la photo que vous présentez. Chaque participant a le droit de soumettre 3 photos au maximum (les selfies sont proscrits).

En partenariat avec

TEXTE DE SOPHIE BOGROW DÉTOURS EN ACTUS

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T O U R I S M E E N S A L O N S

L’ É V A S I O N À N O S P O R T E S

Comme chaque printemps, le monde a rendez-vous à Paris avec les amateurs de voyages. Destinations lointaines, jolis coins de France, séjours insolites, aventures sportives, virées gastronomiques, grandes vacances ou escapades, le choix est vaste. D’autant que cette année encore, le Mondial du tourisme et le salon Destinations nature, dédié aux randonnées et autres activités de plein air, font cause commune. Au total, quelque 12 000mètres carrés d’idées et d’animations variées. À l’honneur pour cette édition, l’œnotourisme, les festivals, le tourisme de mémoire, l’accessibilité des personnes en situation de handicap… et, pour les plus sportifs, la possibilité de participer aux sept randos et marches nordiques en Ile-de-France organisées le dimanche 20 mars par Eco-Trail…

Darren Almond, Courtesy Matthew Marks Gallery

C E N T R E P O M P I D O U - M E T Z

S T U P E U R S E T T R E M B L E M E N T S Géographies prodigieuses ou cataclysmes, les démesures de la nature passaient autrefois pour des manifestations divines. Puis le surhumain s’expliqua par la science. Jusqu’à ce que l’homme lui-même en devienne la cause. Et l’art dans tout ça ? Il témoigne et transcrit notre fascination persistante, entre peur et admiration. De Léonard de Vinci au Lars von Triers de Melancholia , en passant par les peintres des XVIII e et XIX e siècles, les collections volcanologiques des regrettés époux Krafft, la poésie du land art ou les utopies écologiques futuristes, l’exposition Sublime évoque la question sous tous ses angles, en plus de 100 artistes et 1000 mètres carrés. Sublime, les tremblements du monde, jusqu’au 5 septembre au Centre Pompidou-Metz, galerie 1. Entrée : 7 à 12 €. Infos et réservations : 0892 700 840 ou www.centrepompidou-metz.fr.

M U S É E B R E T O N

U N N O U V E A U S O U F F L E P O U R P O N T - AV E N C’est un coin de Finistère où coule une rivière. Au XIX e siècle, son pittoresque attira par centaines des peintres, des admirateurs de Gauguin, qui constituèrent, dans les années 1890, l’informelle École de Pont-Aven. En souvenir, un musée fut créé en 1985. En 2012, il affichait 50000 visiteurs : il était temps de voir plus grand ! Métamorphosé par quatre années de travaux, il occupe aujourd’hui, sur la place fraîchement réaménagée du bourg, la totalité de l’ancien hôtel d’artistes qu’il partageait naguère avec la mairie, ainsi qu’une nouvelle aile sur cour moderne et lumineuse, donnant sur un jardin clos paysager. Avec 4500œuvres propres d’artistes inspirés par la Bretagne, de 1860 à 1970 −dont Gauguin, Paul Sérusier, Maurice Denis, etc. — il s’ouvre à la recherche et à la création contemporaine.

41 e Mondial du tourisme et 32 e Destination nature, du 17 au 20 mars au Palais

Paul Sérusier «Les Porcelets», 1889. Photo Guy Gasan

MuséedePont-Aven,réouverturele26mars. ExpositiontemporaireLesRouartjusqu’au 18septembre.Entrée:7€(5€horspériode d’expositiontemporaire).Infos:0298061433 ouwww.museepontavent.fr.

des Expositions de la Porte de Versailles, Paris. Entrée : 10 €. www.salon-du-tourisme.com et www.destinations-nature.com.

numēro 190 / avril 2016 / www.detoursenfrance.fr

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DÉTOURS EN FRANCE

Barockissimo! LesArts Florissants enscène, du9avrilau 18septembre auCNCS, faceaupont Régemortes àMoulins. Entrée:6 €. Infoset billets enligne: 0470207620 ou www.cncs.fr.

V I E I L L E M A R I N E

Nao Victoria

S U R L E P O R T , S È T E F A I T L A F Ê T E

BAM

Saviez-vous que Louis XIV en personne avait ordonné la construction du port de Sète ? En même temps d’ailleurs que le canal du Midi, en 1666 exactement : un anniversaire qui ajoute son lustre au désormais traditionnel rassemblement de grands voiliers méditerranéens, dont la ville accueille au printemps la quatrième édition. Quelque 130 unités prestigieuses seront au rendez-vous arriveront tout droit de Barcelone le 22 mars pour une parade Eulalia , goélette emblème du partenaire catalan… Rencontres des équipages, concours de chants marins, concerts, joutes nautiques, gastronomie locale (sous le label Escal’assiette) et costumes d’époque animeront la ville et les quais une semaine. Escale à Sète, fête des traditions maritimes, du 22 au 28 mars. Infos sur www.escaleasete.com ou auprès de l’office de tourisme : 04 99 04 71 71 ou www.tourisme-sete.com. d’entrée triomphale menée par la Santa

H A R M O N I E S E T V I E I L L E S D E N T E L L E S Le Centre national du costume de scène, à Moulins, occupe depuis dix ans tout juste l’ancienne caserne dite « Quartier Villars » − la plus ancienne de France, édifiée sous Louis XV. Son histoire, pour l’occasion, est racontée en photos sur le mur d’enceinte du site, tandis qu’en centre-ville de grands panneaux illustrent les plus belles pièces de sa collection. En attendant le grand bal déguisé du 14 Juillet et les animations spéciales prévues pour l’été, le public peut se régaler dès le 9 avril d’une superbe exposition consacrée aux Arts Florissants. L’ensemble fondé par William Christie, qui depuis les années 1980 ressuscite le répertoire baroque, s’est aussi fait remarquer avec la complicité des plus grands metteurs en scènes et chorégraphes par une inventivité spectaculaire en matière de costumes et décors. Visite en musique, ça va de soi… C E N T R E N AT I O N A L D U C O S T U M E D E S C È N E

M U S É E D U Q U A I B R A N LY

M A R Q U I S E S , V O S B E A U X Y E U X … Mata Hoata… Aux Marquises, le terme signifie « visage aux yeux grands ouverts », ou brillants, et désigne un motif omniprésent dans l’art de l’archipel, toutes époques confondues, qu’il s’agisse de sculpture, de tatouage ou d’autre ornementation. Le musée du quai Branly en a fait le symbole − et le titre − de sa prochaine exposition.

Photo RMN / Hervé Lewandowski

Mata Hoata, art et société aux îles Marquises, du 12 avril au 24 juillet. Entrée : 9 €. Infos et réservations : 01 56 61 71 72 ou www.quaibranly.fr. La puissance de la culture marquisienne, combinant adaptation au monde et permanence symbolique, s’y révèle en quelque 300 objets, des plus anciens (fin XVIII e siècle) aux plus contemporains. Pas étonnant qu’elle ait séduit pêle-mêle Stevenson, Gauguin, Jacques Brel…

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Embarquez avec Stéphane Bern et Luc Ferry, Laissez-vous tenter par une magnifique croisière sur la mer Adriatique. Pour cette nouvelle édition, la rédaction de Détours en France vous propose de découvrir les plus beaux lieux de la mer Ionnienne : Venise, Split, Kotor, Corfou, mais aussi Dubrovnik et Olympie. Vous serez en compagnie de Stéphane Bern , animateur préféré des Français, Elisabeth Crouzet-Pavan, historienne spécialiste de Venise, Luc Ferry , ancien ministre et écrivain, et Dominique Roger , rédacteur en chef de Détours en France et Détours en Histoire. Ils vous passionneront avec leurs conférences sur l’histoire de ces lieux riches. Une croisière passionnante en perspective !

Un programme passionnant au cœur des civilisations La présence de Stéphane Bern, Elisabeth Crouzet-Pavan, Luc Ferry et Dominique Roger Un programme riche de conférences et d’animations. À titre d’exemple : •Venise triomphante : une ville qui surgit de l’eau • Les grands mythes grecs • Le destin incroyable de Sissi en Grèce Des séances de dédicaces

Profitez de vos escales pour découvrir des sites historiques qui font partie du patrimoine de l’UNESCO : Venise et sa lagune, le palais Dioclétien de Split, Olympie... De merveilleuses escales

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justificatif d’identité.Cette croisière est organisée parMediaUp,détenteur de lamarque commercialeCroisièresThématiquesAtout France IM075150063 -Cette croisière est organisée parMediaUp détenteur de lamarque commercialeCroisièresThématiques / Licence n° : IM075150063. Programme garanti à partir de 70 inscrits.Les intervenants seront présents sauf cas de forcemajeure -Crédits photos :© LaurentMenec,© LionelRabiet,©Shutterstock,© Fotolia,©Costa -Conception et coordination :MEDIAUP -www.media-up.fr -Création graphique :MaGwen.

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PhilippeRoy -DétoursenFrance

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Pour paraphraser l’ArverneAlexandreVialatte, qui disait que « l’Auvergneproduit desministres, des fromageset desvolcans » , admettonsque leLimousinproduit desprésidentsde laRépublique, uncréatif artisanat «made inFrance » et unenaturedespluspréservées. Sanscompter, qu’augrédes différents «pays »qui s’égrènent entreCreuse, Haute-VienneetCorrèze, sedresseunemyriadede villagesauthentiques, où l’art, l’histoireet les traditions sont despromessesdesingulièresdécouvertes. LE LIMOUSIN N A T U R E S E C R È T E , A R T I S A N S , S A V O I R - F A I R E , V I L L A G E S E T C H Â T E A U X : L E M E I L L E U R D U

D O S S I E R R É A L I S É PA R HUG U E S D E ROUA R D ( T E X T E S ) E T P H I L I P P E RO Y ( P HO T O G R A P H I E S )

Si Cadet Roussel avait trois maisons, le village de Curemonte (200 âmes), ancienne cité médiévale située dans lemidi trois châteaux (Saint-Hilaire et son donjon carré, la Johannie, des Plas et ses tours rondes du xvi e siècle) et de trois églises (du xii e siècle), que l’on peut embrasser d’un coup d’œil depuis la route des crêtes. corrézien, possède la bagatelle de

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O R A D O U R - S U R - G L A N E

Le 10 juin 1944 au matin, les soldats de la 2 e SS Panzer Division Das Reich du général Lammerding entrent dans Oradour-sur- Glane (Haute-Vienne) où ils perpétuent l’un des plus effroyables massacres de civils. La division, qui traverse la France pour gagner la Normandie, a reçu l’ordre de réprimer les maquis sans pitié, il faut terroriser le peuple français. L’opération, minutieusement préparée, fera 642 victimes, hommes, femmes, enfants. Seules trente personnes parviendront à échapper à la barbarie nazie. Les maisons sont pillées, détruites au lance-flammes, à l’explosif. Le village est rayé de la carte. «…Oradour n’est plus qu’un cri/Et c’est bien la pire offense/Au village qui vivait/ Et c’est bien la pire honte/ Que de n’être plus qu’un cri,/ Nomde la haine des hommes/Nomde la honte des hommes/Le nomde notre vengeance/Qu’à travers toutes nos terres/On écoute en frissonnant,/Une bouche sans personne/Qui hurle pour tous les temps ». Long poème écrit en 1944 par Jean Tardieu, Oradour est l’expression de la révolte et de la souffrance d’un peuple martyrisé. Centre de la mémoire d’Oradour, L’Auze, BP 12, 87520 Oradour-sur-Glane, 05 55 430 430. www.oradour.org.

Philippe Roy / Détours en France

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L E S PA N S D E T R AVA S S A C

Elles se nomment la Giralle, la Puyboën, la Martiale, la Charbonnelle, la Jeanguinotte ou la Fayotte et ont fait carrière dans l’ardoise. Ces filons ont façonné, en 300 ans d’exploitation, une géologie de murs de quartzite impressionnants, hauts d’une soixantaine de mètres : les pans de Travassac. Avec les carrières voisines d’Allassac, le site ardoisier de Travassac (près de Brive-la-Gaillarde) est le dernier producteur d’ardoise de cette qualité. Sa structure géologique la rend inaltérable, résistante à la flexion, totalement imperméable. Si les toits des demeures corréziennes sont friands de ces ardoises, ce sont les grands monuments nationaux, telle l’abbaye du Mont-Saint-Michel, qui misent sur ce haut de gamme, cher, mais garanti de 200 à 300 ans ! Jouxtant les activités de production des Ardoisières de Corrèze, dirigées par Jean-François Bugeat (famille exploitant le site depuis 1808), un parcours touristique vous entraîne au cœur des galeries et les puits de mine, où se niche un musée souterrain. Les Pans de Travassac, 19270 Donzenac. 05 55 85 66 33. www.pansdetravassac.com.

Hervé Lenain / hemis.fr

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UN PONT, UN F I LM, UNE ABBAYE

Le long pont roman, probablement du xii e

siècle, enjambe la Creuse et rejoint Moutier-d’Ahun (Creuse). La brume matinale évoque l’ambiance du film d’Alain Corneau, Tous les matins du monde (1991), tourné en partie dans l’abbaye du village. L’origine de ce monastère bénédictin remonte à 997, selon la volonté du comte de la Marche, Boson II. La guerre première fois reconstruit, à la fin du xv e  siècle, dans un style gothique qu’atteste le portail. En 1591, l’abbatiale et les bâtiments conventuels sont de nouveau ruinés. L’abbaye xvii e  siècle. La Révolution lui donne le coup de grâce. Devenue l’église paroissiale de Moutier-d’Ahun, l’édifice renferme un ensemble de boiseries remarquable : un grand retable orné de colonnes torses, vingt-six stalles décorées, un jubé, un lutrin et un Christ à deux faces. Ces témoignages de l’art baroque auvergnat du xvii e  siècle proviennent de l’atelier du sculpteur Simon Bouer. Office de tourisme Creuse Thaurion Gartempe, 05 55 62 55 93. www.ahun-creuse-tourisme.fr/ est alors pillée, puis en déshérence jusqu’au de Cent Ans détruit la quasi-intégralité des bâtiments romans. Le sanctuaire est une

Hervé Lenain / hemis.fr

RENCONTRE 18

ANNY DUPEREY « L A C R E U S E , U N E R É G I O N F O R M I D A B L E »

P R O P O S R E C U E I L L I S P A R H U G U E S D E R O U A R D

Qu’est-ce qui fait que vous restez si attachée à votre village creusois, près de Châtelus-Malvaleix ? Je suis d’un tempérament fidèle, vous savez ! Je dirais que c’est avant tout une histoire familiale. J’ai perdu toute ma famille d’une part, et d’autre part, les trois lieux d’enfance où j’ai vécu ont, par le plus grand des hasards, tous été détruits. Je n’avais pas de lieux de « fondation » où revenir. Il y avait une très forteenviedeconstruire avec Bernard Giraudeau un endroit pour les enfants, ancré dans un lieu, dans la durée. Il s’agissait de réaliser l’« endroit d’enfance » que je n’ai pas eu, de « refaire une racine » ici. J’ai ressenti un coup de foudre « au ra- lenti » pour cette région, si bien qu’au- jourd’hui, dès que je ne suis plus prise à Paris, je file vers la Creuse… C’est Bernard Giraudeau, tombé sous le charme des paysages creusois, qui avait trouvé un petit corps de ferme, au milieu des champs seulement peu- plés d’ajoncs et de poteaux électriques. Il fallait beaucoup d’imagination, au Comment avez-vous découvert le village ? Depuis plus de trente ans, la comédienne, normande, vit une partie de l’année dans samaison creusoise, une ancienne ferme restaurée dans un village au nord de Guéret. Dans la campagne limousine, Anny Duperey a trouvé calme, sérénité et l’inspiration pour écrire. Rencontre dans son « fief ».

m’y sens moins isolée qu’à Paris ! Et l’avantage, c’est qu’il y a très peu de Parisiens (rires) ! Justement, comment réagit-on à Paris lorsque vous dites que vous habitez dans la Creuse ? Les clichés ont la vie dure. Certains disent « Oh, ma pauvre ! » , mais c’est parce qu’ils ne connaissent pas. Tous ceux qui sont venus me voir ici ont été conquis Je dirais qu’il faut être relati- vement bien avec soi-même pour s’y plaire. Il faut aimer le calme, le silence habité, la campagne, la nature… Bref, ce n’est pas Saint-Tropez ! Je n’avais jamais touché à la terre de ma vie, et j’ai développé ma passion pour le jar- dinage, et je peins des « Bonnard » dans mon jardin ! C’est surtout l’en- droit où je peux écrire. Il y a une dua- lité : Paris est lié à mon métier de comédienne, alors que la Creuse est liée à celui d’écrivain. J’ai d’ailleurs écrit un livre ( Allons voir plus loin, B I O G R A P H I E Née en 1947 à Rouen, Anny Duperey fréquente le cours Simon à Paris à 17 ans. Alors qu’elle débute sa carrière au théâtre, elle est repérée par Jean- Luc Godard qui lui offre son premier rôle au cinéma en 1966 dans Deux ou trois choses que je sais d’elle . Elle tournera par la suite pour Federico Fellini, Michel Deville, Georges Lautner, Sydney Pollack, Alain Resnais ou encore Yves Robert. Tout en continuant à s’illustrer sur les planches, elle rencontre le succès auprès du grand public grâce à la série Une famille formidable , diffusée sur TF1 depuis 1992. Elle est l’auteur d’une dizaine de romans et de livres, écrits dans la Creuse, parmi lesquels L’Admiroir ou son autobiographie, Le Voile noir . Elle a eu deux enfants avec l’acteur Bernard Giraudeau.

Cédric Ferrer / Visual Press Agency x 2

départ, pour imaginer que ça pouvait devenir un lieu superbe ! D’ailleurs, Ber- nard avait eu peur de m’y amener la première fois, craignant que je trouve cela affreux ! Il fallait six heures pour y aller depuis Paris, c’était loin, isolé – l’autoroute s’arrêtait à l’époque à Or- léans. Bernard a bâti de ses mains la maison et je me suis occupée du jar- din. J’ai fabriqué mon nid familial dans la Creuse. J’ai des racines paysannes que j’ai peu à peu retrouvées naturellement ici. C’est ce côté vierge de la Creuse qui m’a séduite, cette agriculture loin d’être intensive : c’est avant tout une terre d’élevage, un territoire presque intact, très peu modelé par l’homme. Les paysages y sont extrêmement bien préservés : il n’y a pas eu de re- membrement. Les champs, les haies, les petits chemins sont restés comme au temps de nos grands-parents. C’est magique de s’y promener. La Creuse est un endroit peu peuplé, qui souffre d’une désertification depuis longtemps, mais, paradoxalement, je Qu’est-ce qui vous a plu dans ce département ?

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veux-tu ? ) qui se passe dans le sud du Berry et, de cet endroit, j’ai voulu que la Creuse apparaisse comme un pays de rêve, et aussi un pays mystérieux, avec ces roches étranges qui peuplent la lande… A-t-il été facile de se faire accepter en tant que « célébrité parisienne » ? Oui, car on se fond plutôt facilement ici : cela est peut-être dû à l’histoire de la Creuse, une terre d’émigration. Pen- dant des siècles, jusqu’au début du xx e  siècle, les paysans, pauvres, par- taient nombreux – jusqu’à 80 % dans certains villages – travailler sur les chantiers parisiens plusieurs mois du- rant, revenaient puis repartaient… C’est toute la fascinante histoire des maçons creusois ( voir Cahier connais- sance, p. 37 ). Pour des paysans arrié- rés, comme certains le pensaient, ils étaient en tout cas très au fait des choses, très en phase avec les cou- rants de pensée à Paris… C’était des gens ouverts. Peut-être à cause de cette histoire singulière, il n’y a pas de folklore « bruyant » dans la Creuse, les traditions ne sont pas intimidantes, pas trop affirmées. Il n’y a pas de véritables spécialités culinaires, pas d’accents prononcés… Ainsi, on ne vous lance pas à la figure un «Mais vous n’êtes pas d’ici, vous ! » Les gens de ce pays sont d’une discrétion étonnante. Et même si on vous observe au départ, prudent, on vous accepte vite. Ma meilleure amie est éleveuse de vaches, en Creuse. Aujourd’hui, pour les habitants de mon village, je ne suis pas la comédienne, je suis « l’Anny », tout simplement. ‡ agriculture loin d’être intensive : c’est avant tout une terre d’élevage, un territoire presque intact, très peu modelé par l’homme. C’est ce côté vierge de la Creuse qui m’a séduite, cette

M E S B O N S P L A N S «Il faut se promener dans la campagne à vélo, reconnaître la main d’un maçon creusois anonyme qui a réalisé plusieurs granges, plusieurs maisons dans un même village... Masgot est un village sculpté incroyable, dont le maire est lui- même tailleur de pierre, et où l’on dispense des cours de taille de pierre. Le château de Boussac, où j’ai visité la petite chambre de George Sand, est magnifiquement meublé. La plupart du temps, je cuisine à la maison les légumes du jardin, mais il y a un restaurant formidable à Guéret, Le Coq en Pâte (voir p. 36) . On y cuisine avec inventivité les produits du terroir limousin. »

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LaCreuse, née sur le plateau deMillevaches, s’immisce dans sa partie septentrionale dans des gorges profondes dessinant de vastes

méandres jusqu’aux ruines spectaculaires deCrozant. Un paysage de toute beauté, mais qui a été bouleversé par la création du barrage d’Éguzon dans les années 1920. LA VALLÉE DE LA CREUSE D E S P A Y S A G E S I M P R E S S I O N N A N T S

La presqu’île de Crozant est au confluent de la Sédelle (à droite) et de la Creuse. Ce site est occupé par les hommes depuis le Néolithique.

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« Tout y enflamme l’imagination, tout y serre le cœur » , George Sand. « C’est superbe, ici, d’une sauvagerie terrible » , Claude Monet. Les artistes du xix e siècle, écrivains, peintres, poètes, photographes ou paysagistes, se sont entichés de la beauté lumineuse de la vallée de la Creuse. De méandre en village, suivons leurs itinéraires au cœur d’une nature généreuse et pleine d’imagination. EAU DE SOURCE ARTISTIQUE UN E R I V I È R E PA S C OMME L E S AU T R E S

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en passant son pont du Diable, que l’on ressent sa présence. Les gorges y deviennent profondes, la végétationboisée, touffue et sauvage, épousant les courbes d’un méandre. La voici du promontoire que constitue la collineduvillageduBourg-d’Hem, qui, perché, pouvait jadis aisément contrôler les passages sur l’eau. Une impression de puissance se dégage de la rivière encaissée. Une phrase de George Sand, la voisine de Nohant qui contribua au xix e siècle à la renommée de la vallée de Creuse,

lle a été mise à la mode par George Sand, « tout y enflamme l’imagina- tion, tout y serre le cœur » , immorta- lisée par les premiers photographes, subliméeparMonet,Guillaumin, Léon

Levillagede LaCelle-Dunoise s’estbâtiauplus prèsdelaCreuse. 600habitants y résident, dans un environnement trèspréservé. On aperçoit le clocher de l’égliseSaint- Pierre-ès-Liens (xii e siècle).

Detroy et les centaines de peintres avant-gardistes qui y plantèrent leur chevalet. En amont, la rivière, qui prend sa source dans le plateaudeMillevaches, est presque anodine. C’est, dans sa partie septen- trionale, à Anzême, depuis la place de l’Église puis

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Les gorges y deviennent profondes, la végétation boisée, touffue et sauvage, épousant les courbes d’un méandre.

vient à l’esprit : « On ne sait pas qui a été le plus hardi et plus tragiquement inspiré, en ce lieu, de la nature ou des hommes » . Nous plongeons ensuite vers La Celle-Dunoise, 600 habitants, bâti littéra- lement au bord de la Creuse. Le village, avec son vieux pont de style gothique enjambant la rivière, le tout surplombépar le clocher d’ardoisede l’église Saint-Pierre-ès-Liens, se dévoile. Suivons le cours de la rivière. La petite route serpente sur leplateauà traversdeshameauxde granit dans unpaysage quadrillé par le bocage. ÀFresselines, unbas-relief sculpté par Rodin à l’ar- rière de l’église attire notre attention. On recon- naît Maurice Rollinat. Le poète, filleul de George Sand, lassé de la vie parisienne, s’est installé dans le village en 1883 et ses longues promenades dans la nature lui redonnèrent un peu de sérénité et d’inspiration. Sa notoriété, ses liens avec lemonde parisien attirèrent nombre d’artistes dans la vallée, parmi lesquels Claude Monet. « C’est superbe, ici, d’une sauvagerie terrible » , dira lemaître. Obstiné, il semet àpeindre cette « satanéeCreuse » , demars à mai 1889. Confronté aux caprices atmosphé- riques et à « la lumière de cette landemouvante et fantasque, qui se dérobe au pinceau » , il y signera là dans la douleur sa première série de peintures – 24 toiles – bien avant les cathédrales de Rouen ou les nymphéas. Du bourg, un chemin mène dans la vallée, jusqu’à l’endroit où il peignait, à la confluence de la Creuse et de la Petite Creuse – site qu’il baptisa joliment les « eaux semblantes » . Cet austère paysage, hérissé de rocs et jonché de › FRESSELINES ET LES « EAUX SEMBLANTES »

Après avoir franchi le pont du Diable, à Anzême, la Creuse se faufile entre des gorges étroites. Les eaux y deviennent tumultueuses entre deux versants granitiques plus proches et très encaissés.

À Anzême, le pont du Diable, arche unique ogivale en granit au-dessus de la Creuse, fut, selon la légende, bâti sur ce site difficile d’accès par le Diable à la demande d’un meunier.

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Unméandre du lac de barrage d’Éguzon. D’une superficie de 312 hectares, ce lac contient 58 millions de m 3 d’eau.

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Cet austère paysage, hérissé de rocs et jonché de bruyère peint par Monet, a bien changé : quelques kilomètres en aval, la construction du barrage d’Éguzon a littéralement noyé les sites emblématiques sur des kilomètres, gommant ainsi l’aspect tourmenté de la Creuse.

Balade à Fresselines, sur un chemin en sous-bois menant au confluent de la Grande et de la Petite Creuse.

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bruyère peint par Monet, a bien changé : quelques kilomètres en aval, la construction du barrage d’Éguzon a littéralement noyé les sites embléma- tiques sur des kilomètres, gommant ainsi l’aspect tourmenté de la Creuse. « Notre belle rivière est morte » , lâchera, dépité, le peintre Eugène Alluaud, après l’inauguration de l’ouvrage hydroélectrique, en 1926. « Lamontée des eaux a fait disparaître plu- sieursmoulins etmodifié considérablement laphy- sionomie des lieux » , expliqueChristophe Rameix, historien de l’art. Il y avait deux torrents qui cou- laient aupieddeCrozant, alors qu’aujourd’hui, c’est une tranquillenapped’eau. Parallèlement, ladispa- ritiondu travail dans les campagnes a laisséplace à unevégétation luxuriante sur les bordsde laCreuse. La végétation rase et colorée, la bruyère rouge, les ajoncs ou genêts jaunes, les rochers nus… Ce pay- sage âpre, parfois lunaire, qui fascina les peintres n’est plus là. Les coteauxont peuàpeuété colonisés pas les arbres. CROZANT, UN CAS D’ÉCOLE Il n’empêche. Crozant, aux confins nord du département, fascine toujours. Ce village est à lui seul l’emblème de la vallée, par sa situation exceptionnelle. Dominant la Creuse gonflée des eauxde laPetiteCreuseet de laSédelle, sa forteresse en ruine est en à-pic sur un éperon rocheux aux allures de presqu’île. Le château fort des Lusignan, bâti aux xii e et xiii e siècles, est en lambeaux depuis les guerres de Religion et un tremblement de terre en 1606. Ses tours déchiquetées laissent entrevoir à quel point la citadelle féodale, verroudu Limousin, devait être grandiose – un kilomètre de remparts, dix tours… Le mieux est de découvrir le site sur l’autre rive, depuis le rocher des Fileuses : la vue sur la tour Colin, aux allures de figure de proue d’un vaisseau, est saisissante. Des vestiges romantiques, une nature sauvage, de l’eau vibrante… Il n’en fal- lait pas plus pour aimanter une cohorte d’artistes en quête de « pittoresque ». Ici, il y a carrément eu uneÉcoledeCrozant,mentionnéedès 1864, dont le

La rivière cristalline est toujours parsemée de gros blocs rocheux, de petites cascades et de moulins – le moulin Bouchardon ou le moulin de la Folie, immortalisés par Guillaumin.

chef defile fut un temps l’impressionnisteArmand Guillaumin, qui découvrit les lieux en 1892 : « Qu’il existe au monde un pays aussi beau que Crozant, c’est possible, mais un plus beau, je ne puis le croire » , disait-il sansnuance ! La valléede laCreuse sera sonobsession, desdécenniesdurant. Dans son sillage, l’impressionniste attirera une foultitude de petits maîtres, mais aussi Pissarro ou Sisley. Dans le bourg, l’hôtel Lépinat fut leQGdes artistes. Cette auberge vient d’ouvrir aux visiteurs pour com- prendrecephénomèneartistique. « Il s’agit de reve- nir sur l’École deCrozant. Comprendre à quel point l’endroit a fasciné, a attiré autant de peintres alors que c’est unendroit si peupeuplé » , nous explique- t-on durant la visite. Le patron de l’auberge venait alors chercher en charrette les peintres à la gare de Saint-Sébastien et les laissait admirer les cascades de la Sédelle. Justement, la vallée de la Sédelle, ce petit affluent de laCreuse, n’a, elle, pratiquement pas changé, conforme aux tableaux. La rivière cris- tallineest toujours parseméedegros blocs rocheux, de petites cascades et de moulins. Nous poursui- vons le sentier jusqu’au pont Charraud, en granit, où Francis Piccabia entama en 1909 des œuvres aux contours déjà plus abstraits. Nous nous arrê- DÉTOUR PAR LA VALLÉE DE LA SÉDELLE

Un ancien moulin à eau sur la Sédelle, en site naturel protégé, près du village de Crozant.

À l’arbore- tum de la Sédelle, à Crozant, une exposi- tion de sculptures de Laurent Dufour et Marit Kathriner s’est tenue en 2014. L’art paysager invite l’art contem- porain : une démarche artistique toute naturelle en cette vallée.

Sur notre site detoursenfrance.fr, consultez l’article sur : Les plus beaux jardins du Limousin www.detoursenfrance.fr/limousin-jardins

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Vestiges du donjon carré du château médiéval deCrozant. Dans le village, le buste du peintre Arnaud Guillaumin par le sculpteur Paul Paulin.

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La presqu’île de Crozant est l’un des lieux les plus emblématiques de la vallée. La présence des ruines de la forteresse érigée par Hugues X de Lusignan au xiii e siècle ajoute à l’étrange beauté de ce site, célébré par George Sand et Claude Monet.

Sur la presqu’île de Crozant, côté Creuse, les vestiges du château du xiii e siècle. Encore partiellement dressé, ce donjon carré est plus récent, xv e siècle. Avec l’ensemble des ruines, il fait l’objet d’une réhabilitation et de visites guidées.

Pour voir les ruines du château des Lusignan à hauteur d’envahisseur, remontez le cours de la Creuse et de la Sédelle en bateau. La vue est originale et possible en balade commentée au départ de Crozant.

Le village de Crozant vu depuis la tour Colin. Le château, sur son éperon rocheux, est orienté du nord au sud. Il comptait dix tours : six côté Creuse et quatre côté Sédelle.

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Découvrir Argenton-sur-Creuse, la « Venise du Berry », procure aujourd’hui le même choc visuel que celui que durent ressentir les peintres au xix e siècle lorsqu’ils descendaient en gare, ici, depuis Paris.

Deux visages d’Argenton- sur-Creuse. En haut, des maisons à galerie surplombant Saint-Sauveur, dont la flèche ajourée est haute de 50 mètres. Ci-contre, le quartier historique des bords de la Creuse et la chapelle Saint- Benoit, des xv e et xvi e siècles. Désanctua- risée, elle accueille des expositions. la Creuse et l’église

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tons à l’arboretumde la Sédelle. Cette magnifique « cascade de verdure » se jetant dans la rivière a été imaginée par le paysagiste Philippe Wanty, un émule de Gilles Clément, à la fin des années 1980. « C’était une friche agricole, envahie par les ronces, les fougères, les arbres morts, se sou- vient-il. Un bout de vallée abandonné, inoccupé depuis longtemps… Il s’agissait de redonner vie à l’esprit du lieu, à l’âme de la vallée de la Sédelle. On a défriché, réintroduits des espèces natu- relles, telle la bruyère, mis en valeur les rochers, planté de nouveaux arbres et arbustes, des chênes, des érables… J’ai fait un arboretum respectant la nature, ouvert sur la vallée, en gardant la perspec- tive sur la rivière magique et sauvage. » Au-delàdubarraged’Éguzonet de son lac, nous avons quitté la Creuse pour le département de l’Indre. Au détour d’un virage, apparaît, croulant sous la végétation, le superbe village deGargilesse- Dampierre reconnaissable à son château accro- ché à un rocher dominant la rivière Gargilesse, affluent de la Creuse. Ruelles pittoresques, vieilles maisons aux toits de tuiles brunes envahies par la vigne vierge, ateliers d’artisans perpétuant de vieux métiers… Au fil des rues, on découvre « Algira », le petit refuge que choisit George Sand en 1857, las- CHEZ GEORGE SAND, CÔTÉ INDRE

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sée de la vie de « châtelaine » à Nohant, ainsi que la maison du peintre Léon Detroy : l’« ermite de Gargilesse » feraduvillage son sujet deprédilection au point d’y acquérir une demeure – aujourd’hui occupée par une encadreuse et restauratrice de tableaux. Sur sonpromontoire, l’église romane joue les vigies. Sa crypte romane recèle des fresques de style romano-byzantine. Les visiteurs pourront ensuite poursuivre leur voyage jusqu’à Argenton- sur-Creuse. Découvrir cette petite ville procure aujourd’hui le même choc visuel que celui que durent ressentir les peintres au xix e siècle lorsqu’ils descendaient en gare ici, depuis Paris. La « Venise du Berry », avec ses vieilles maisons colorées à galeries qui s’étagent au-dessus de la rivière, est un tableau dont on ne se lasse pas. ‡

L’église romane castrale (xii e siècle) de Gargilesse- Dampierre. Outre ses chapiteaux romans, elle mérite la visite pour sa crypte décorée de fresques des xiii e , xv e et xvi e siècles. Dans le village de Gargilesse, magnifique, artistes et artisans ont trouvé leur port d’attache.

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TROIS ESTHÈTES EN VALLÉE DE LA CREUSE Ils en sont originaires ou l’ont découverte. Tous les trois y vivent, amoureux de cette région, de son histoire et de son art de vivre. Leur témoignage vaut tous les guides de voyage ! R E N C O N T R E S

CHRI STOPHE RAMEI X LE TRIOMPHE DU PAYSAGI SME

Habitant de La Celle-Dunoise, l’historien de l’art a révélé l’im- portance de l’École de Crozant dans la peinture de plein air. «Je passais mes vacances d’été, enfant, à La Celle-Dunoise, dit-il. J’ai été clerc de commissaire-priseur puis marchand, à Tours puis à Paris, et j’ai vu passer beaucoup de tableaux de la Creuse: je reconnaissais les paysages de mon enfance. Je trouvais ça étrange que personne ne parle de ces tableaux, certains légendés château cathare ou moulin de l’Aven en Bretagne! Cela a attisé ma curiosité et j’ai découvert l’ampleur artistique de la vallée de la Creuse : des centaines d’artistes ont fait le déplacement ici rien que pour des raisons picturales. Si, dès les années 1830, des peintres comme Théodore Rousseau ou les frères Dupré s’intéressèrent déjà à la vallée, c’est George Sand qui va en être l’ambassadrice, à Gargilesse, auprès du monde artistique. L’endroit était facile d’accès grâce à la ligne de chemin de fer Paris-Limoges, arrêt Saint-Sébastien ou Argenton-sur- Creuse. À l’époque, fin xix e siècle, la vallée de la Creuse est un site pittoresque très renommé à Paris, bien plus connu qu’aujourd’hui. C’était injuste que cette École ait été oubliée…» Injustice réparée grâce à Chris- tophe Rameix! Il est l’auteur de deux ouvrages de référence sur le sujet : L’École de Crozant (éd. Souny), 45 €, et Impressionnisme et postimpressionnisme dans la vallée de la Creuse (éd. La Simarre), 25 €.

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BERNADETTE BLONDEAU LE CHÂTE AU D’UNE V IE

Dominant la Petite Creuse, le château de Boussac, où George Sand découvrit la fameuse tapisserie de la Dame à la licorne, a été restauré avec passion par Bernadette et Lucien Blondeau. Détruit par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans, l’édifice a été reconstruit au début du xv e siècle par le seigneur de Boussac, Jean de Brosse, puis remanié les siècles suivants. C’est une ruine lorsque Bernadette et Lucien Blondeau s’en entichent en 1965. Depuis 50 ans, elle consacre sa vie à la restauration et à l’entretien du château, qu’elle a découvert quasiment en lambeaux après avoir servi de caserne, sous-préfecture, gendarmerie… «Plus de porte, ni de fenêtre, le plancher qui s’effondrait, l’eau à travers les toits…Mais on a voulu y habiter tout de suite, lui redonner vie, l’ouvrir très vite au public.» C’est l’œuvre de sa vie. Il faut la voir, les yeux pétillants, traverser à toute allure la trentaine de vastes pièces du château, décrire avec précision les cheminées monu- mentales armoriées, remettre en place un tableau ou un vase. Au premier étage, elle s’arrête dans une petite pièce avec vue sur la Petite Creuse. «C’est la chambre de George Sand. Je l’aime beaucoup, George Sand. Je lui parle, quelquefois!» , sourit-elle. L’ombre de l’écrivain plane dans tout le château, où elle fit de nombreux séjours, notamment durant la guerre de 1870. Surtout, c’est elle qui y découvrit les tapisseries de la Dame à la licorne, mondialement célèbres aujourd’hui. Elle alerta Prosper Mérimée de l’état pitoyable de ce chef-d’œuvre du xv e siècle. «La tenture servait de couverture aux chevaux!» , raconte Bernadette Blondeau. Aujourd’hui, on y trouve une copie, l’ensemble de la tapisserie étant exposé au musée de Cluny à Paris. Mais, consolation, on y admire des œuvres originales de Jean Lurçat ou de DomRobert. Bernadette Blondeau se dit satisfaite : « Je sais que, là-haut, plus tard, on parlera de moi pour Boussac et que je rentrerai à mon tour dans l’histoire du château».

Le bourg, 23600 Boussac. 05 55 65 07 62. Ouvert toute l’année.

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JEAN-MARIE LABERTHONNIÈRE, PEINTRE DES CHEMINS SECRETS

À sa manière, ce peintre né à Crozant il y a soixante-trois ans poursuit l’œuvre entamée par l’École de Crozant.

sauvages, « l’âme de sa région». « Des coins de puissante nature, une charrette abandonnée, des objets oubliés comme des traces de civilisation perdue… Je représente à ma manière un monde qui risque hélas de disparaître. Ma peinture est une forme de résistance et de militantisme. » N’hésitez pas à pousser la porte de son atelier, occupé jadis par Ernest Hareux et Léon Detroy.

CARNET D’ADRESSES LA VALLÉE DE LA CREUSE S E R E N S E I G N E R Tourisme Creuse 9, avenue Fayolle, 23000 Guéret. 05 55 51 93 23. www.tourisme-creuse.com. Profondément amoureux de la Creuse, dont sa famille est origi- naire «depuis au moins le xvii e siècle» , Jean-Marie Laberthonnière emprunte, comme les pré-impressionnistes qu’il vénère, les chemins secrets des vallées de la Creuse et de la Sédelle. Il s’appuie sur des croquis précis, réalisés sur le motif, avant de peindre dans son atelier de Crozant des tableaux cherchant à capter, dans un « réalisme poétique» , la texture des paysages

Atelier La Magine, 23160 Crozant. 05 55 89 83 45. www.jean-marie-laberthonniere.com.

xviii e siècle, toute proche de la confluence de la Grande et de la Petite Creuse. Accueil chaleureux de Christine et Jean-Claude Guillebaud. À partir de 56 € la chambre double.

marqué Fresselines. Il accueille régulièrement des expositions d’artistes.

Arboretum de la Sédelle Villejoint, 23160 Crozant. 05 55 89 83 16. arbosedelle.free.fr. Ouvert du 1 er mai au 31 octobre. Tarif, 5 €. Tuilerie Poligny 23220 Cheniers. 05 55 62 19 61. www.tuilerie-pouligny.com. Cet écomusée dévoile l’univers d’une tuilerie creusoise où l’on fabriqua de 1830 à 1982, grâce à l’argile, des tuiles et des briques. Ses bâtiments, aux lourdes toitures de tuiles descendant presque jusqu’au sol, sont impressionnants. L’endroit accueille régulièrement des potiers professionnels. Tarif, 6 €. Dans la partie sud de la Creuse, le petit village de Moutier-d’Ahun, vaut le détour pour son pont médiéval doté d’avant-becs enjambant la rivière et, surtout, son abbaye, mi-romane, mi-gothique, vestige d’un monastère bénédictin fondé en 997. L’église vaut absolument le coup d’œil pour ses superbes boiseries baroques qui ornent le chœur, réalisées dans la seconde moitié du xvii e siècle par un maître sculpteur auvergnat. Quelque 26 stalles sont finement sculptées de motifs floraux ou d’animaux. Tarif, 3 €. Abbaye du Moutier-d’Ahun 23150 Moutier-d’Ahun. 05 55 62 55 93.

V I S I T E R Hôtel Lépinat

Office de tourisme de la Vallée des Peintres 81, Grande Rue, 23800 Dun-le-Palestel. 05 55 89 24 61. www.tourisme-valleedespeintres-creuse.com. S E L O G E R - S E R E S TA U R E R L’Auberge de la vallée 4, rue Armand-Guillaumin, 23160 Crozant. 05 55 89 80 03. www.laubergedelavallee.fr. À deux pas des ruines de Crozant, une belle adresse pour déguster les produits du terroir limousin revisités avec subtilité par le chef Sébastien Proux. Menus de 19,50 à 56 €. Fermé le lundi soir, le mardi et le mercredi. Les Artistes du confluent 2, place de l’Église, 23450 Fresselines. 05 55 89 00 34. Au pied de l’église, une sympathique adresse sans chichi et un brin rétro. Rapport qualité-prix défiant toute concurrence. Menus du jour à partir de 12 €. Le Nid des 2 Creuse 6, rue Claude-Monet, 23450 Fresselines. 06 32 98 60 55. www.nid2creuse.fr. Une belle chambre d’hôtes dans une demeure du

5, rue Armand-Guillaumin, 23160 Crozant. 05 55 63 01 90. www.hotel-lepinat.com. Cette ancienne auberge de Crozant a été réhabilitée et est devenue un centre d’interprétation sur l’École de Crozant. Interactif, ludique et enrichissant. Plein tarif, 7 €. Espace Monet-Rollinat Allée Fernand-Maillaud, 23450 Fresselines. 05 55 89 24 61.

Installé dans une belle maison en granit restaurée, ce musée met à l’honneur deux artistes qui ont

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