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CO P E NHAGU E

Christiansborg, la chapelle catholique, et enfin l’hôpital de Frédéric/ En se promenant dans la Bredgade on sent que l’on est dans la résidence royale, et il n’est pas rare d’y voir les passants s’arrêter et saluer respectueusement, d’une profonde révérence, soit le roi ou un des membres de la famille royale. Parallèle à la Bredgade court l’Amalie- gade avec l’Amalienborg, place octogo­ nale entourée de quatre palais dont l’un est habité par le roi, un autre par le prince royal; l’Amaliegade est la rue aristocratique par excellence, la rue de la noblesse et de la famille royale, avec des guérites rouges et des sentinelles à bonnet à poil. Par la Bredgade et l’Amaliegade on arrive à la Lange Linie (la longue ligne), une des plus ravissantes promenades que l’on puisse s’imaginer; longeant la rade splendide de Copenhague, depuis la douane jusqu’à l’extrémité de la jetée du port franc, on y jouit d’un coup d ’œil magnifique sur celle jolie rade limitée, de l’autre côté, par des forts, des chantiers de construction et l’arsenal de la Marine. C’est aussi en foule que les habitants de Copenhague se portent sur la Lange Linie pour respirer la fraîche brise de la mer et jouir du sédui­

sant spectacle qu’oITre l’animation de la rade, avec ses innombrables navires de tout genre qui sortent ou qui entrent, ou qui, à l'ancre, se balancent mollement bercés par la vague qui vient battre le rivage. Mais c'est surtout par un soir d ’été, lorsque le soleil se couche derrière la vieille citadelle et dore de ses der­ niers rayons les légers nuages qui pla­ nent dans le ciel bleu et transparent, qu’il faut aller jouir de la merveilleuse beauté qui, à cette heure du jour, se dé­ gage de cette promenade. Tout y est calme, les bruits de la ville ne sont plus qu’un lointain murmure, et les rares pro­ meneurs ne troublent pas le recueille­ ment qui descend en vous, devant la puissante majesté de cette nature. Le soleil s’est couché; des nuages, du ciel, tombe un demi-jour pâle, une clarté douce, blonde et dorée comme les vierges du Nord, l’atmosphère se colore d ’une teinte gris perle irisée d ’opale, un mé­ lange de lumière et de ténèbres, d’aube et de crépuscule qui forme ces indes­ criptibles nuits d ’été danois. Les con­ tours s’estompent; les grands navires qui passent encore, silencieux, semblent de grands fantômes noirs aux yeux verts et rouges, voguant dans l’infini. Un calme profond, une quiétude qui vous

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