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niers baisers, et dont les vagues amol­ lies s’irisent de nuances d'une délica­ tesse infinie. Et lorsque le soleil aura disparu dans un embrasement d’apo­ théose, derrière les sombres forêts, vous goûterez alors l’ineffable sensation de glisser dans ce magique crépuscule des claires nuits d ’été du Nord, dans celte lueur qui n ’est ni le jour ni la nuit,

quittent Helsingoer pour rentrer à Co­ penhague. Il n’est rien de comparable à cette ravissante promenade de quel­ ques heures sur ce Sund qui forme comme une limite d ’émeraudes et de saphirs entre le Danemark et la Suède. Après avoir quitté Helsingoer, le Sund s’élargit peu à peu, les côtes de Suède s’enfoncent dans la brume et ne forment I

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plus qu’une raie sombre barrant l’ho­ rizon. Vous longez les ravissantes côtes de Sjœlland (Seeland) qui se déroulent comme un décor magique et enchanteur. Tantôt, ce sont de superbes forêts de hêtres dont la tendre et fraîche fron­ daison tombe en cascades de verdure, jusque sur la vague frangée d ’écume; tantôt, une traînée de coquettes petites villas douillettement cachées dans des nids de verdure. Puis, à mesure que le jour décline, vous assistez au grandiose spectacle du coucher du soleil. L’astre du jour semble quitter à regret cette mer qui s’empourpre, pâmée sous ses der-

entre les gros navires endormis et les petites barques dont les voiles blanches, déployées comme des ailes, frissonnent à peine sous la fraîche haleine de la mer. Et vous sentirez descendre en vous cette douce et indéfinissable mélancolie qui change les chagrins en tristesse, mais en une tristesse douce, presque voluptueuse, tandis que le bateau, cou­ pant la vague paresseuse et câline, vous porte comme en rêve vers la ville dont la silhouette se dessine imposante et nette dans le jour pâle de la nuit.

P i E R I lE O E S T E R B V.

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