La Presse Bisontine 104 - Novembre 2009

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 104 - Novembre 2009 2

Indécent Cʼest ce vendredi matin quʼest arrivé lʼavis dʼimposition : 1 065 euros. Oh, à peine 69 euros de plus que lʼan dernier, ne soyons pas bégueules. Cʼest cemême vendredi que Besançon se pare de quelques bizarreries drolatiques qui font juste sourire et retiennent à peine lʼattention. Lʼexplication de lʼavis dumatin éclate enfin au grand jour : cʼest pour payer le joujou de quelques élus vision- naires et éclairés que les impôts locaux ont augmenté cette année ! Raccourci facile, résumé poujadiste, parallèle bas de gamme répondra-t-on. Eh bien non : Sonorama, ce fatras avant-gardiste dont on nʼamême pas envie de saluer lʼaudace tombe bien mal en ces temps où, paral- lèle facile me direz-vous, on se déchire pour boucler les budgets des clubs ago- nisants de la ville et où les associations locales quémandent à lʼeuro près leur budget annuel. Sonorama ou lʼaveuglement dʼune ville qui nʼarrive pas encore à régler ses complexes dʼinfériorité et où lʼon croit toujours quʼen faisant décalé on se démarquera forcément des autres. Mais cʼest faux ! La ville qui a vu naître Victor Hugo et les frères Lumière nʼa jamais eu le bon sens de tirer parti de lʼœuvre gigantesque de ces créateurs universels. Besançon veut faire parler dʼelle et rayonner ?Alors quʼelle dépen- se ce million dʼeuros à inviter de vraies pointures internationales de la musique classique, une Cécilia Bartoli, un Lorin Maazel, et quʼelle sʼappuie sur le socle de son historique festival de musique pour le faire briller au-delà des frontières nationales. Et après tout, pourquoi ne pas organiser, en extérieur, aux quatre coins de la ville, des concerts classiques et donner au festival de musique de sep- tembre lʼappui quʼil nʼa jamais eu ? Si lʼon se targue de faire un festival ouvert à tous et à tous les sons à grands ren- forts demoyens, comment ose-t-on enco- re faire payer les accès à certains spec- tacles ou autres fumeuses expériences sonores sous la bâche dʼune voiture posée à Granvelle ? Ce genre dʼexpérimentation vaut certainement le coup dʼêtre tentée à Miami ou à Singa- pour. Pas à Besançon. Une telle initiati- ve confine à la vraie vision audacieuse non seulement si elle est bien conçue mais quand elle lʼest pour une cible adap- tée. Ce “paysage sonore”, tel quʼil a été posé artificiellement à Besançon, réson- ne comme un indécent signal à tous ceux qui pensaient encore que la culture devait savoir sʼadresser au plus grand nombre. Jean-François Hauser Éditorial

TÉMOIGNAGE

De la télévision au théâtre

Évelyne Leclercq, l’animatrice de l’émission culte Tournez Manège, porte un regard critique sur la télévision. Depuis qu’elle a quitté le petit écran, elle se consacre au théâtre et à l’écriture. “Je ne suis pas dans l’exhibitionnisme”

L a Presse Bisontine : Vous étiez le 11 octobre dans le Haut-Doubs à l’occasion d’une énième foire. Il vous arrive souvent de participer à ce genre de manifestation ? Évelyne Leclercq : J’ai fait ça tout au long de ma car- rière. Animer une foire fait aussi partie de mon métier d’animatrice. Je vais au-devant des gens, je fais en sorte qu’ils soient heureux de rencon-

sur cette émission ? É.L. : Je pense que lorsqu’avec Fabien- ne Égal nous animions Tournez Manège, nous étions plus naturelles. Il y avait un côté plus authentique. Là, on demande aux candidats de poser des questions “sexe”. Il y a tou- jours une séquence “cul”, la ques- tion interdite. Ils sont amenés à se démolir les uns les autres. À notre époque, les candidats faisaient ce qu’ils voulaient. Il n’y avait pas de consigne de la production. Le soir, on offrait aux gagnants une soirée à Paris. C’était leur soirée, sans caméras, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. L.P.B. :Avez-vous été sollicitée pour accom- pagner cette nouvelle formule ?

trer quelqu’un qu’ils connaissent bien. Je fais un peu partie de leur famille. Ils m’ont vue à la télévi- sion, entendue à la radio, ils vien- nent voir mes spectacles, lisent mes livres, j’ai beaucoup de respect pour ces gens-là. L.P.B. :Vous restez sans doute à leurs yeux l’animatrice de l’émission Tournez Manè- ge. Est-ce qu’ils vous en parlent ? É.L. : Cela fait quinze ans qu’ils m’en parlent, depuis que l’émission s’est arrêtée. Ils me demandent si je vais revenir à la télévision ou ce que je pense de la nouvelle formule de Tournez Manège présentée par Cauet.

“Faire un livre généreux.”

É.L. : Est-ce que TF1 m’a appelé pour animer Tour- nez Manège ? Non, à moins que Cauet se plante (rires). Dans ce métier, à partir de 40 ans, lors- qu’on est une femme, on est considéré comme trop vieille pour être animatrice. L.P.B. : Le retour de Tournez Manège et du Juste Prix donne quand même l’impression que la télévision fait du neuf avec

du vieux. Le recyclage relève-t-il de la nostalgie ou du manque d’imagination ? É.L. : La première version de Tour- nez Manège était excellente. Je crois en effet qu’actuellement, nous ne sommes plus capables d’inventer. À l’exception de “Panique dans l’oreillette” de Fré- déric Lopez, un bon concept qui n’a pas été importé de l’étranger, le reste est assez pauvre. L.P.B. : Quel contact avez-vous gardé avec Fabienne Égal et les autres après que l’émission se soit arrêtée ? É.L. : Fabienne est mon amie, nous sommes très proches. Ça a tou- jours été plus qu’une relation tra- vail. Ce fut le cas aussi avec Char- ly Oleg et Simone Garnier. L.P.B. : Depuis, vous a-t-on proposé d’animer d’autres émissions ?

Évelyne Leclercq est actuellement en tournée dans toute la France avec la pièce “Le canard à l’orange.”

L.P.B. : Justement, quel regard portez-vous

E2cacité • Réduction de votre temps de ménage grâce à une forte puissance de succion • Aucune saleté ne vous échappe, grâce au système cyclonique, qui maintient une aspiration constante et élimine 100% des poussières aspirées Confort

É.L. : Jamais ! La télé est un milieu où on peut gar- der les messieurs jusqu’à 80 ans. Mais les filles de 50 ans comme moi, même si nous sommes enco- re bien conservées, nous sommes des vieillardes. Il y a deux poids et trente-six mesures. L.P.B. :Aujourd’hui votre vie, c’est le théâtre. Vous êtes enco- re en tournée avec la pièce “Le canard à l’orange” qui ren- contre un vrai succès. É.L. : J’en suis à ma douzième pièce. J’ai joué avec Michel Galabru, Pierre Palmade, je suis assez fiè- re. Actuellement, je suis en tournée depuis le début de l’année avec cette pièce. Après une pause, nous l’avons reprise en octobre et nous la jouerons jus- qu’à Noël. Cela représente plus de soixante-dix dates. C’est un vrai plaisir d’être sur scène. L.P.B. : Vous avez un projet théâtral avec Raphaël Mezrahi ? É.L. : C’est plus qu’un projet. J’ai passé deux mois avec lui au Théâtre des Variétés avec “Monique est demandée caisse 12.” Nous allons reprendre le spectacle. Je vais jouer avec lui à la Cigale. L.P.B. : Et le cinéma ? É.L. : (rires). Le cinéma, ce n’est pas la même famil- le de spectacle. Dans ce métier, ce n’est pas vous qui décidez, on le fait pour vous. L.P.B. : Et l’écriture ? É.L. : Normalement, j’ai un projet de livre pour le mois d’avril dans lequel je parlerai de ma vie. Ce sera un joli bilan. Les gens que je rencontre me le demandent. L.P.B. : Qu’apprendra-t-on sur Évelyne Leclercq ? É.L. : Rien de croustillant. Je ne suis pas dans l’exhibitionnisme. J’espère simplement faire un livre généreux. Propos recueillis par T.C.

• Pratique et léger, plus d’aspirateur à traîner, seulement un $exible • Silencieux, vous faîtes le ménage en écoutant la musique car la motorisation setrouve dans le garage ou dans une pièce annexe Santé • Amélioration de la qualité de l’air, et réduction des odeurs grâce au système de rejet àl’extérieur de l’air aspiré

3 GAMMES DISPONIBLES LES SERIES 1000, 2000, 3000 • Aspiration des poussières LA SERIE REGULIERE · Aspiration des substances solides et liquides LA SERIE AUTOMATIQUE · Aspiration à vidange automatique

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

La propreté en3n dévoilée ! Ets LEGAIN SERGE 5 chemin du Vieux Village -25 170 CHAMPAGNEY Tél.03 81 590887 -Fax0381 599819 www.drainvac-Iegain.com Courriel : drainvacfc@wanadoo.fr

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2009 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.A.G.B., Carvy, Disco Vacances, M.J.C. Palente, Récidev, Théâtre musical, Ville de Besançon.

Made with FlippingBook flipbook maker