La Presse Bisontine 163 - Mars 2015

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015

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ROUTE

ses 3 750 km de routes et de plu- sieurs milliers ouvrages d’art qui sont présents le long de celles- ci. Il n’est dans ce contexte et avec la logique du décroisement, pas envisagé de prise de maî- trise d’ouvrage par le Départe- ment de travaux sur la R.N. 57, alors que l’État va engager les travaux de mise à deux fois deux voies du tronçon de R.N. 57 entre A 36 et l’accès à la gare T.G.V. et la loi N.O.T.R., en discussion actuellement à l’Assemblée et au Sénat propose de transférer la compétence infrastructures et mobilité aux nouvelles Régions” justifie le Conseil général du Doubs. J.-F.H. passe rien, ou presque. Entre Miserey-Salines et Devecey, les terrains ont été défrichés il y a plusieurs mois déjà et rien nʼa avancé depuis lʼan dernier sur ce projet de mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 entre lʼA 36 et la route dʼaccès à la L.G.V. La D.R.E.A.L. de Franche-Comté promet pourtant que “les pre- miers travaux auront lieu cette année, concernant la déviation de Miserey-Salines qui est liée à ces travaux de mise à 2 X 2 voies. Puis lʼéchangeur de Valentin sera réalisé fin 2015- début 2016.” La liaison à 2 X 2 voies entre Devecey et École- Valentin ne devrait pas être achevée avant 2019. Dans le Doubs, rien de nouveau… P endant ce temps à quelques kilomètres en amont, il ne

Mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 Yves Krattinger, le bulldozer haut-saônois Pendant que les automobilistes du Doubs se languissent de voir avancer les projets sur la R.N. 57, ceux de Haute-Saône voient s’activer les engins de chantiers. La différence : une farouche volonté d’avancer.

L es Bisontins devront s’armer de patience. Il n’y a à ce jour pas l’ombre d’un début de commencement d’études concernant

l’amélioration du trafic entre les échangeurs de Micropolis et du Trou-au-Loup. Pas plus que d’avancées entre École-Valentin Tandis que dans le Doubs on

ronge son frein, il suffit de fai- re quelques kilomètres plus au Nord pour voir le décor chan- ger et les engins de chantier s’activer. Le 27 janvier dernier, le président du Conseil général de la Haute-Saône Yves Krat- tinger lançait officiellement les travaux de mise à 2 X 2 voies du tronçon de la R.N. 57 entre Voray-sur-l’Ognon et Rioz, soit 9,6 km de voie rapide nouvelle pour unmontant total de 59mil- lions d’euros. Cette opération a été rendue possible parce que le Conseil général a voulu bouleverser l’ordre établi qui dit que l’État seul a la maîtrise d’ouvrage des routes nationales. Une conven- tion de délégation de maîtrise d’ouvrage a été signée entre l’État et le Département afin que ce dernier devienne le pilo- te du projet. Deuxième élément moteur : l’engagement fort du Conseil régional de Franche- Comté, qui sort lui aussi de ses missions premières. La Région injecte en effet 12,29 millions d’euros, soit 25 % du coût glo- bal, par l’intermédiaire de son plan de soutien régional au sec- teur des travaux publics et du bâtiment, plan signé en sep- tembre dernier. “Le désencla- vement de notre département

Le Conseil général de la Haute- Saône a également pris la maîtri- se d’ouvrage sur deux autres chantiers : la déviation de Saulx- de-Vesoul et la section Velle- faux-Authoison (image C.G. 70).

Yves Krattinger : “Pour nous, c’est un effort, mais tout cela a un sens économique profond.”

nois : rien que sur cette portion de route longue de moins de 10 km, 10 personnes ont perdu la vie entre 2002 et 2013. Le Doubs a adopté une autre politique en la matière : “Le Département du Doubs qui a reçu, par transfert de L’État, dans son domaine routier en 2006, 140 km d’ex-routes natio- nales applique depuis une poli- tique de décroisement dans les financements d’investissement des infrastructures routières nationales. La politique dépar- tementale est, depuis ce trans- fert, de réserver l’ensemble de ses moyens financiers et de ses capacités techniques à la main- tenance et la modernisation de

reste la priorité. Plus de 1 000 camions viennent et sortent chaque jour des usines Peugeot à Vesoul. De plus, les bassins d’emploi de Besançon et deVesoul sont intimement liés. Et pour les Haut-Saônois, être relié à l’A 36 et à la L.G.V., c’est vital” com- mente Yves Krattinger. L’aide précieuse apportée par la Région permet à ce chantier d’être scin- dé en deux tranches au lieu des trois prévues initialement. Il sera donc réalisé plus vite. “Nous reprenons la marche en avant de nos territoires” ajoute l’élu. “Région et Département, même combat” enchérit Marie-Guite Dufay. La sécurité est une autre priorité pour les élus haut-saô-

EN BREF

BILAN

820 entreprises comtoises Santé des entreprises : 2015 sera - encore - en demi-teinte

Préfecture La Préfecture du Doubs a créé un compte facebook sur lequel elle relaiera l’actualité des services de l’État, communiquera sur la vie des services de l’État : horaires, fermetures exceptionnelles… Cette page est visible sur www.facebook.com/pag es/Prefet-du- Doubs/1561918414067 438?ref=hl Santé La construction de l’Institut fédératif du cancer passe à une nouvelle étape. Le lieu qui réunira les équipes médicales ouvrira fin 2015 sur 6 niveaux (derrière le C.H.R.U.). Coût total : 65 millions d’euros. Un numéro d’appel unique en cancérologie a été mis en place (03 81 47 99 99) pour faciliter l’accès aux services et aux praticiens. Braderie. Comme chaque année, une Braderie de printemps est organisée à la boutique des Invités au Festin du mercredi 18 au samedi 21 mars, de 14 heures à 18 heures, dans les locaux de l’association, 10 rue de la Cassotte à

L es chefs d’entreprises francs-com- tois espéraient un net rebond de l’activité en 2014. Il n’a pas eu lieu. Échaudés, “ils ont tendance à être prudents pour donner des prévi- sions positives pour 2015” commente Jean-Charles Sananes, le directeur régio- nal de la Banque de Fran- ce à Besançon. entreprises régionales de l’industrie, du bâtiment et des services marchands. Si l’industrie reprend des couleurs, les perspectives d’investissement et d’embauches sont néants dans le bâtiment. La Banque de France a mené une enquête auprès de 820

Jean-Charles Sananes, directeur régional de la Banque de France (à gauche) et Philippe Kiehl, responsable des affaires régionales.

et 190 dans les services marchands. Le bilan 2014 “est mitigé, sauf pour le sec- teur de l’industrie dont le chiffre d’affaires a bondi de 7,8 % avec la palme pour le secteur électronique (+ 40 %)” analyse le directeur régional, rapidement obli- gé de nuancer ses propos. Si l’industrie va mieux grâce aux évé- nements macroéconomiques (baisse de l’euro, du prix du pétrole, des taux d’intérêt), elle a néanmoins continué à supprimer des postes (- 1,9 %) alors que les services marchands se sont mainte- nus (+ 1%).D’autres secteurs en revanche

n’ont toujours pas sorti la tête de l’eau après la crise de 2013 : “c’est le cas du bâtiment qui a supprimé des effectifs (- 4,9 %) et qui a largement baissé ses inves- tissements (- 27%)” poursuit Jean-Charles Sananes. Dans ce tableau sombre, une légère éclaircie : la rentabilité s’améliore dans l’industrie, effet notamment du pacte de responsabilité estime la Banque de France. “Comparé aux autres régions du Grand Est, la Franche-Comté s’en sort bien au niveau industriel avec l’Alsace mais pas la Bourgogne ou la Lorraine

qui perdent du terrain” commente Phi- lippe Kiehl, responsable des affaires régionales. Malgré ce “frémissement régional”,“2015 sera encore une année en demi-teinte” lâche la Banque de France qui annon- ce une croissance d’1 % pour l’industrie, 1,8 % pour les services marchands et encore un recul du B.T.P. (- 2 %) mais une baisse des investissements pour les trois secteurs (- 16 % pour l’industrie, - 7 % pour les services et - 23 % pour le B.T.P.). L’industrie et le B.T.P. prévoient même de réduire leurs effectifs…

L’établissement qu’il diri- ge mène chaque année une enquête annuelle sur la conjoncture économique auprès des entreprises locales en leur posant à cha- cune des questions précises. Entre la fin de l’année 2014 et le début 2015, la Banque de France a interrogé 820 entreprises dont 420 dans l’industrie, 210 dans le B.T.P.

Le B.T.P. est le plus touché.

Besançon. Tél. : 03 81 88 90 30.

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