La Presse Bisontine 163 - Mars 2015

La Presse Bisontine n° 163 - Mars 2015 L’ÉVÉNEMENT LES POLICIERS BISONTINS EN INSÉCURITÉ ?

Les policiers municipaux demandent à être armés comme leurs homologues de la Police nationale. Dans un climat d’insécurité, l’arme leur apparaît dissuasive.

26 policiers municipaux supplémentaires sans arme à la ceinture Police Un nouveau plan de sécurité Besançon renforce ses effectifs de policiers municipaux mais ne les armera pas. C’est le job de la Police nationale

estime le maire. L’avis n’est pas partagé par l’U.M.P. et le F.N. La Ville vient de doter ses agents de gilets pare- balles. Le débat a agité le précédent conseil municipal.

Outre les effectifs, le plan municipal prévoit la mise en place du “conseil des droits et devoirs des familles.” Le maire peut convoquer un mineur et ses parents pour un rappel à l’ordre lui qui s’inscrit “pour le triptyque édu- cation prévention, répression.” Une annonce qui fait sourire Michel Omou- ri (U.M.P.) : “Je me réjouis qu’enfin vous mettiez en place un conseil pour enrayer la délinquance des mineurs, alors qu’en 2010 lorsque je vous l’avais proposé vous l’aviez combattu avec for- ce.” L’élu de droite va plus loin. Il pro- pose la création “d’un numéro vert Proxim’sécurité afin que les habitants des quartiers ne soient pas seuls mais aussi pour qu’ils puissent aider les forces de police en signalant les inci- vilités, les violences et les trafics.” Pour lui, la majorité est déconnectée des réalités des quartiers. Une proposi- tion combattue par les écologistesAnne

tins se sentiront mieux protégés grâce à notre collaboration menée avec la Police nationale. En résumé, eux inter- viendront le soir et la nuit. Nous, la police municipale, plutôt la journée” dit-elle. Si la coordination entre les deux polices existe, Jean-Louis Fous- seret, contre l’armement de sa police, n’oublie pas de rappeler que “40 postes de policiers nationaux ont été suppri- més par l’État entre 2002 et 2010” dit- il. Il réclame un rétablissement des effectifs rejoint par Christophe Lime (P.C.F.). Ce dernier estime que Besan- çon “n’a pas à suppléer l’État dans ce domaine.” Les 26 policiers municipaux promis ne seront pas affectés immédiatement mais sur l’ensemble du mandat à rai- son de 4 recrutements par an enmoyen- ne. “Les policiers municipaux sont une denrée rare car la formation dure un an” explique Frédéric Allemann, conseiller municipal délégué à la pré- vention et la sécurité publique. Le centre de supervision urbaine créé en 2014 - dirigé par un policier muni- cipal accompagné de 3 opérateurs - sera renforcé de 6 personnes. Il fonc- tionne actuellement du mercredi au dimanche, de 16 heures à 23 heures Ses missions horaires seront étendues. La vidéosurveillance aurait permis à la Police nationale de résoudre des affaires assure la mairie sans donner de chiffres.

dédiés à la mise en place du P.V. élec- tronique soient réaffectés à l’achat d’armes. Il n’a pas été écouté. En contre- partie, Besançon a acheté des gilets pare-balles pour tous ses policiers. La dernière livraison arrivée mi-février équipe également les agents de sur- veillance de la voie publique. Les voilà protégés à défaut d’être armés. E.Ch. D’ici 2020 : 16 policiers munici- paux supplémentaires, 4 A.S.V.P., 6 opérateurs de vidéo. État des lieux de la Police municipale EFFECTIFS 64 agents en tenue : 52 gardiens et gradés, 9 agents de surveillance de la voie publique et 3 opérateurs de vidéo-protection. Service découpé en 4 brigades : une brigade générale (23 agents), deux brigades V.T.T. (8 agents), une brigade circulation (4 agents) et une police de proximité (13). MISSIONS Du lundi au samedi, de 7 heures à 19 heures, et les jeudis, vendredis, samedi de 7 heures à 23 heures. ENGAGEMENT

A ttendez-vous à croiser des policiers municipaux dans le tram et les bus, mission qu’ils ne réalisaient pas jusque-là. Renforcer les équipes de police muni- cipale était une promesse de campagne du candidat Fousseret. Parole tenue. 26 policiers municipaux seront embau- chés d’ici la fin du mandat à Besan- çon, chiffre important au regard des coupes budgétaires voulues par l’État. Certains attendent de voir. C’est le cas de l’U.M.P. qui se demande s’il ne vaut pas mieux s’interroger sur leurs

missions et sur l’armement : “J’étais pour les tasers, mais dans les quar- tiers, le respect de l’autorité se fait aus- si lorsque l’on voit l’arme de poing. Je demande si ce plan n’est pas de l’affi- chage” estime Jacques Grosperrin, conseiller d’opposition. De quoi agacer l’adjointe à la sécuri- té et à la tranquillité publique Daniè- le Poissenot : “Quand j’entends cela, ça me met en colère ! 26 embauches dans le contexte actuel, ce n’est pas rien. Nous aurons davantage de pré- sence dans les quartiers et les Bison-

Le maire de Besançon a rappelé son opposition à l’armement des policiers municipaux tout en expliquant sa stratégie

Vignot et Anthony Pou- lin qui rappellent leur opposition à tout arme- ment. Ils plaident pour la médiation et pour une “répression proportion- née et comprise.” Idée que le Front National résume “à un monde de Bisounours” déclare l’an- cien gendarme Philip- pe Mougin qui préférait que les 53 000 euros

“Un monde de Bisounours” selon le F.N.

(photo archive L.P.B.).

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