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4000 ASSISTANTS MÉDICAUX POURRAIENT ÊTRE EMBAUCHÉS CES PROCHAINES ANNÉES. SELON LA CNAM, LE COÛT SALARIAL ANNUEL (CHARGES COMPRISES) D’UN ASSISTANT MÉDICAL POUR UN MÉDECIN, S’ÉLÈVE À 50 000 €. Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé.

faire autant de choses. « Pour ce poste, il était indispensable d’avoir une formation et une expérience de soignant, estime- t-elle. Je pense que la présence d’un assistant au cabinet rassure aujourd’hui les patients et améliore la qualité des soins. » Cet avis est largement partagé par la médecin. « Elle permet de dédramatiser les situations, souligne le Dr Ballenghien. Mais ce qui est surtout très précieux, c’est que son expérience la rend capable de distinguer les situations d’urgences parmi les patients qui téléphonent ou arrivent au cabinet. » Pour autant, ce médecin, comme beaucoup d’autres, n’envisage pas de recevoir davantage de patients. « Le relationnel est primordial en médecine générale, explique aussi le Dr Isabelle de Ricaud, 35 ans, installée dans le bassin d’Arcachon et perplexe sur l’idée des assistants médicaux comme un certain nombre de médecins de terrain. Je vois déjà 30 à 35 patients par jour, je ne peux de toute façon pas en prendre plus. Si on réduit les durées des consultations, on risque de faire de l’abattage. » Pour elle, c’est avant tout surtout la charge administrative qu’il faudrait diminuer.

L’Assemblée nationale a voté, fin octobre, le déploiement accéléré des assistants médicaux, en particulier dans les départements en manque de médecins.

Rassurer et accompagner Difficile aussi de préjuger, à ce stade, de ce que ces assistants médicaux pourront apporter aux patients. « L’assistant sera utile s’il permet d’améliorer la coordination des soins, avance Alexis Vervialle, chargé de mission pour France assos santé, la fédération des associations de patients. On peut penser que sa présence au cabinet rassure le patient. Mais il ne faudrait pas non plus que ses missions soient trop élargies au risque d’appauvrir la relation médecin- patient. Dans tous les cas, il faudra absolument qu’il y ait une définition précise des actes que pourront réaliser ces assistants ainsi que de leur qualification. » Il est, cependant un endroit en France, où l’on se fait une idée très concrète du rôle de l’assistant médical. C’est le cabinet du Dr Isabelle Ballenghien, installée à Miradoux,

un bourg de 500 habitants dans le Gers, en association avec un autre médecin. Après une carrière au Samu et en médecine scolaire, elle ne s’imaginait pas, il y a cinq ans, travailler en solo. Le hasard lui fait croiser une aide-soignante dotée par ailleurs d’un diplôme de secrétariat dans le médico- social. Une “perle rare“ à qui elle propose un poste d’assistante au cabinet. « Ce qui est génial dans mon travail aujourd’hui, c’est que je garde avec les malades une relation proche de ce que j’ai connu à l’hôpital », raconte Anne-Laure Zammit. Outre le secrétariat, elle accueille les patients et réalise une sorte de “pré- consultation” : prise de tension, de poids voire, si nécessaire, électrocardiogramme et tests respiratoires. Au tout début, elle a dû faire ses preuves auprès des patients, étonnés de la voir

ET À L’ÉTRANGER ? Au Royaume-Uni, une expérimentation est menée pour accroître le rôle des secrétaires auprès des médecins généralistes. Mais c’est surtout aux États-Unis que le métier d’assistant médical est le plus développé. Le medical office administrator assure le secrétariat et l’accueil des patients, la comptabilité, la gestion des achats de matériels et de fournitures ou le suivi des dossiers médicaux. Le medical assistant , lui, a des fonctions plus proches du soin : recueil des antécédents, prise de mesures ou encore réalisation de test de laboratoire de base.

13 SANTÉ MAGAZINE I janvier 2019

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