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LE BIO EST LA SOLUTION LA PLUS SAINE

L’enfant a beau manger presque comme un grand, il n’en reste pas moins plus sensible aux perturbateurs endocriniens et autres toxiques. Le mieux est de continuer à le nourrir autant que possible avec du bio. Les pommes de terre, par exemple, font partie des aliments les plus traités. Quant au poisson, mieux vaut ne pas le mettre au menu plus d’une fois par semaine, surtout s’il est gras, à cause des métaux lourds qui le contaminent. En cuisine, le contenant a presque autant d’importance que le contenu. « Les ustensiles en inox ou céramique sont plus sûrs que ceux qui ont un revêtement antiadhésif », dit le Dr Chevallier. Au micro-ondes, on utilise des récipients en verre sur lesquels on place une assiette plutôt que de recourir au film plastique. Vers 3 ans, c’est le moment de changer de lit. Pour le Dr Chevallier, c’est un point essentiel : « La plupart contiennent des substances toxiques que l’enfant va inhaler en dormant, explique-t-il. Il faut privilégier le bio, ou le latex 100 % naturel, sans traitements antiacariens. » On range également la télécommande de la télévision en hauteur. Elle contient des retardateurs de flamme potentiellement toxiques, et finit toujours dans la bouche.

remplacer les crèmes par des huiles sèches. Enfin, marcher est excellent pendant la grossesse, mais pas le long des artères fréquentées. Les petites rues et les parcs sont moins contaminés aux particules fines. DE LA NAISSANCE JUSQU’À 2 ANS « Les poumons du bébé sont vulnérables et l’aération quotidienne reste primordiale quel que soit le lieu de résidence », rappelle le Dr Réfabert. On zappe la promenade durant les pics de pollution. Le reste du temps, on contourne les grandes routes car la poussette est quasiment à la hauteur des pots d’échappement. Les plastiques contenant différents composés dont on connaît mal les effets, on choisit plutôt un biberon et des contenants en verre pour réchauffer la nourriture. Les petits pots pour bébé font l’objet d’une réglementation assez stricte, c’est pourquoi ils sont préférables aux purées maison réalisées avec des légumes traités. Dans l’absolu, le bio reste la solution la plus saine. C’est la même chose pour les couches : les marques conventionnelles

sont régulièrement épinglées pour leurs additifs toxiques. Lorsque l’on achète des peluches et des habits neufs, on les passe d'abord deux fois à la machine. « On estime qu’il faut 1 kg de produits chimiques pour produire 1 kg de vêtements », explique le Dr Chevallier. Les lingettes et les laits de toilette contiennent aussi des composants indésirables susceptibles de traverser la peau. On peut se contenter d’eau, comme dans certaines maternités, ou ajouter un liniment composé d’huile d’olive et d’eau de chaux pour nettoyer les fesses. Reste la question des jouets, constamment dans la bouche. On évite les jouets de seconde main, qui peuvent répondre à des normes anciennes et s’avérer plus contaminés que les neufs. Et le bois est préférable au plastique. À PARTIR DE 2 ANS On s’abstient d’aller au parc pendant les pics de pollution, car l’exercice physique fait absorber plus de polluants. Sur le chemin de l’école, le vélo et le bus sont des options plus saines que le métro, très pollué, ou la voiture, « le transport le plus exposé à la pollution, car on est au cœur du trafic », pointe le Dr Réfabert.

INFO + Les masques sont-ils utiles? Ceux qui sont en papier n’arrêtent pas les particules fines. Mais qu’en est-il des autres ? En juillet 2018, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a conclu qu’il n’existait aucune masque mal ajusté, mal entretenu, une activité physique soutenue... L’agence sanitaire française a jugé preuve de leur efficacité. Un

que trop de paramètres

pouvaient réduire à néant leur intérêt.

LES RISQUES DE LA POLLUTION SUR L’ORGANISME DES ENFANTS

LA POLLUTION DE L'AIR

6 Nez et poumons : gêne respiratoire, rhinite, bronchite, asthme. 6 Cœur et vaisseaux : fragilise les artères et favorise,

plus tard, l’apparition de maladies cardiovasculaires. 6 Cerveau : troubles de la concentration, de la mémoire, du comportement.

LA POLLUTION DES ALIMENTS ET DES COSMÉTIQUES

MA BIBLIO Le guide anti- toxique de la grossesse, Dr Laurent Chevallier, Claude Aubert. Éditions Marabout, 6,50 €.

6 Système reproducteur : altérations et malformations dues aux perturbateurs endocriniens, troubles de la fertilité. 6 Cerveau : les pesticides favoriseraient les troubles

neurologiques, comme l’hyperactivité, lors d’une exposition répétée. 6 Sang : risque de leucémie augmenté, surtout lorsque la mère a manipulé des pesticides pendant sa grossesse.

I. GEORGIEVA / GETTYIMAGES - SDP

58 SANTÉ MAGAZINE I janvier 2019