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santé Pratique

NOTRE EXPERT

Pr Pascal Alfonsi

chef du service d’anesthésie du groupe hospitalier Saint-Joseph, Paris

ANESTHÉSIE LOCORÉGIONALE Pour qui ? Elle est très utile pour isoler un membre, par exemple lors d’une opération du canal carpien sur un poignet ou d’un hallux valgus au niveau du pied. Elle permet aussi de n’endormir qu’une partie du corps (péridurale ou rachianesthésie). Comment ça se passe ? Pour une opération au niveau du bras ou de la jambe, un anesthésique local est injecté à proximité d’un groupe de nerfs, sous contrôle échographique. Le produit fait effet en 10 à 30 minutes et reste efficace plusieurs heures, permettant de mieux contrôler la douleur après l’intervention. Le patient est parfois sédaté pour calmer son anxiété. Il doit être à jeun. C’est une mesure de précaution, au cas où un problème en cours d’intervention obligerait à l’endormir complètement. Quels risques ? Les doses injectées sont en général moins importantes que pour une anesthésie locale. Si, malgré le guidage échographique, un nerf était lésé, le patient pourrait garder des séquelles neurologiques plus ou moins importantes (perte de motricité ou de sensibilité). Ces effets indésirables sont heureusement exceptionnels. Le + Le patient reste éveillé lors de l’intervention. La récupération est complète en quelques heures. Elle est plus rapide sur le plan moteur que sensitif.

De plus en plus souvent, l'anesthésie se fait “à la carte” et tient compte des souhaits du patient.

LOCALE, LOCORÉGIONALE, GÉNÉRALE TOUT SAVOIR SUR L’ANESTHÉSIE En moyenne, un adulte subit deux à trois anesthésies au cours de sa vie. C’est toujours une source d’anxiété, bien que les risques soient très limités. Sylvie Dellus

E nviron 12 millions d’anesthésies sont effectuées chaque année en France. Un acte qui n’est jamais anodin et suscite beaucoup d’inquiétude chez les patients. Pourtant, « le nombre d’accidents a été divisé par dix depuis le début des années 80 », se fait “à la carte” et tient compte des souhaits de la personne opérée. Dans certaines situations, le patient peut avoir le choix entre différents types d’anesthésie. Tout dépend de assure le Pr Pascal Alfonsi, anesthésiste-réanimateur. De plus en plus, l’anesthésie

Comment ça se passe ? Un médicament de type lidocaïne est injecté. Il bloque la conduction des nerfs autour du point d’injection. Ainsi, le message douloureux ne pourra pas parvenir au cerveau. Quels risques ? Les cas d’allergie sont « rarissimes avec les anesthésiques locaux », assure le Pr Alfonsi. Si, par erreur, le produit était injecté dans un vaisseau sanguin, il pourrait, dans certains cas, déclencher des convulsions ou des troubles cardiaques. Le + L’effet anesthésiant s’estompe vite. Il n’y a pas besoin d’être à jeun avant l’intervention.

l’intervention qu’il doit subir, de son envie de rester éveillé ou pas et de ses facteurs de risques particuliers. À noter que la consultation pré- anesthésique est obligatoire au moins 48 heures avant l'opération. Une consultation pendant laquelle le médecin informe son patient des bénéfices et des risques du type d'anesthésie retenu et répond à ses inquiétudes. ANESTHÉSIE LOCALE Pour qui ? Elle est réservée à la “petite chirurgie”, superficielle et sur une zone limitée, par exemple l’ablation d’un grain de beauté ou des soins dentaires.

SPL / BSIP

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SANTÉ MAGAZINE I janvier 2019

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