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santé Témoignage

« Après un cancer, rien n’est plus comme avant » Karine Lopes, 49 ans, n’a pas changé radicalement de vie après son cancer du sein. Mais elle a changé de regard sur la vie. Propos recueillis par Isabelle Duriez

E n 2015, lors d’une mam- mographie de contrôle, j’ai appris que j’avais une anomalie au sein gauche. Après biopsie, il s’est avéré que c’était une tumeur cancéreuse. J’avais donc un cancer du sein. Je suis tombée des nues. J’avais beau effectuer des contrôles depuis mes 40 ans, sur les conseils de mon gynécologue, j’avais beau entendre parler de sœurs, d’amies, de copines, de collègues, touchées par le cancer, je n’imaginais pas que cette maladie puisse me concerner. Mon père souffrait d’un cancer de la prostate et ma mère d’une leucémie à ce moment-là. Je voulais croire qu’à mon âge, presque 46 ans, je n’avais pas à m’inquiéter. La maladie m’a changée par petites touches Je ne suis pas du genre à avoir de grands regrets ou des pro- jets non réalisés au fond de mes tiroirs. Je me satisfais de ce que j’ai construit. Je suis professeure des écoles, j’ai trois enfants, aujourd’hui adolescents, je suis très investie dans la vie associa- tive de ma ville. Aussi, après le cancer, je n’ai pas radicalement changé de vie : j’ai repris mon travail, mon couple a tenu bon et je ne me suis pas mise à courir des marathons ! Et pourtant, la maladie m’a chan- gée. Par petites touches. Trois ans après, je découvre encore en quoi en en parlant avec d’autres. Le cancer est une épreuve physique. Mon corps en porte les stigmates. Après

Karine Lopes, 49 ans «Prendre du temps pour moi est une des grandes leçons de cette épreuve »

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SANTÉ MAGAZINE I janvier 2019