SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

SECONDE PARTIE_CHAPITRE 6

TABLE 1: Nombre d’adhérents individuels aux unions membres de l’ISL/SASI en 1931.

l’ASTB (Arbeiter-, Turn- und Sportbund) alle- mand à lui seul. (Table 1, page 99) Étant donné que les objectifs du mouve- ment sportif de la classe ouvrière étaient com- plémentaires à ceux dumouvement internatio- nal de la classe ouvrière, il est clair que les efforts du mouvement sportif travailliste inter- national étaient, eux aussi, antithétiques à ceux du mouvement olympique et des unions inter- nationales de différentes branches du sport. C’est pourquoi il a mis un point d’honneur à se libérer des signes de dégénérescence du sport : nationalisme, chauvinisme, mercantilisme, professionnalisme, emphase unilatérale sur l’établissement de records,… Toutes ces carac- téristiques négatives qu’il avait observées dans la vie sportive bourgeoise. Le mouvement spor- tif travailliste voulait élever la jeunesse de la classe ouvrière mondiale dans l’esprit de la paix et de la solidarité internationale, séparément du mouvement sportif bourgeois, afin que les phénomènes extrémistes de la vie sportive bourgeoise susmentionnés ne s’étendent pas aussi au domaine du mouvement sportif de la classe ouvrière. Le mouvement sportif travailliste inter- national est resté isolé du mouvement olym- pique (CIO). Afin de conserver l’intégrité culturelle du sport ouvrier, l’ISL/SASI instaura son propre mouvement olympique, qui orga- nisa trois Jeux d’été et trois Jeux d’hiver avec six ans d’intervalle (Nitsch 1984, 113–137) : en 1925, Francfort-sur-le-Main et Schreiberhau enAllemagne ; en 1931, Vienne etMürzzuschlag en Autriche ; en 1937, Anvers en Belgique et

Johannisbad en Tchécoslovaquie.

Les quatrièmes Olympiades Ouvrières de 1943 furent attribuées à Helsinki. Le fait que cet événement n’ait pas pu avoir lieu à cause de la seconde guerre mondiale est sûrement moins connu que la célèbre annulation des Jeux Olympiques du CIO en 1940 à Helsinki. En plus d’un athlétisme de compétition, ces Jeux mettaient l’emphase sur les perfor- mances populaire et les événements culturels. L’effort consistait à transformer l’exercice phy- sique – comme l’a souligné le dirigeant du sport travailliste allemand Fritz Wildung – en un nouveau langage international de la classe ou- vrière, qui serait capable de briser les barrières linguistiques et augmenter la solidarité inter- nationale au sein de la classe ouvrière (Wildung 1930, 117). Les Olympiades Ouvrières étaient des événements sportifs magnifiques, malgré que la participation n’y fût pas aussi impression- nante qu’aux Jeux Olympiques du CIO. Par exemple, les premiers Jeux d’hiver à Schreibe- rhau en 1925 n’ont accueilli que quatre na- tions : l’Autriche, la Tchécoslovaquie, l’Alle- magne et la Finlande ont participé, alors que seize pays ont envoyé leurs athlètes aux pre- miers Jeux Olympiques d’Hiver du CIO à Cha- monix en 1924. Pour ce qui est des Olym- piades Ouvrières d’été à Francfort en 1925, onze nations ont participé, tandis que le CIO en comptait 44 pour ses Jeux d’été à Paris en 1924. De même, la moyenne des résultats était globalement meilleure aux Jeux du CIO dans la plupart des disciplines sportives qu’aux

Pays

Nombre d’adhérents individuels

Allemagne

1 211 468 293 700

Autriche

Tchécoslovaquie

– Tchécoslovaques

136 977 70 730 30 257 21 624 20 000 16 795 12 909

– Sudètes

Finlande

Suisse

Danemark Pays-Bas Belgique

France

6 000 5 000

Alsace-Lorraine

Pologne

– Polonais

7 000 4 369

– Juifs

– Allemands – Ukrainiens

938

1 925

Norvège Lituanie

10 000 5 171 5 000 4 250

Royaume-Uni

Palestine

États-Unis d’Amérique

697

Roumanie Yougoslavie

2 500 1 800 1 750 1 600

Hongrie Estonie

Total

1 872 460

99

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