SPORT, PAIX ET DÉVELOPPEMENT 1913 -2013

SECONDE PARTIE_CHAPITRE 6

fication de toutes les unions nationales, so- cial-démocrates ou communistes, l’Union Soviétique trouvait plus sage de se confiner à l’arène du sport travailliste. Sa participation aurait été absolument indispensable en pra- tique pour la création d’une Internationale unie. L’absence de l’Union Soviétique a été un coup dur sur le plan politique, surtout pour les membres communistes de la TUL finlandaise et de la FSGT française. La guerre étant terminée, l’URSS rem- porta avec succès l’aval du mouvement olym- pique et des fédérations internationales spé- ciales de différentes disciplines sportives. L’Union Soviétique voulait également défier l’Occident dans les hautes sphères du sport de compétition, et démontrer la vitalité de la so- ciété socialiste. L’équipe soviétique participa pour la première fois à des Jeux Olympiques à Helsinki en 1952. Dans un monde idéologiquement divisé en deux blocs, le CSIT était indéniablement le porte-parole de l’Occident. Dans l’ombre de la guerre froide et à la veille de l’Union Sovié- tique, les dites démocraties du peuple d’Eu- rope de l’Est ont été obligées de s’éloigner du mouvement sportif travailliste international, ce qui causa une grande déception en Occi- dent. La Pologne, néanmoins, prit part à l’In- ternationale aussi longtemps qu’elle le put ; en effet, le Congrès du CSIT de 1947 se déroula à Varsovie. Bien que les athlètes communistes de France, d’Italie et de Finlande, par exemple, constituent une exception, les principaux membres du CSIT étaient des social-démo-

d’en-dehors de l’Europe. (http://www.csit.tv/ en/menu_main/about_us/members) Le but du mouvement sportif ouvrier n’a jamais été de concourir à des hauts niveaux sportifs internationaux, dans l’intégralité de son spectre du moins, et en effet, le faire serait inutile. Pourtant, quelques affiliés à la CSIT ont fait preuve de standards de compétition sportive extrêmement élevés. Comme nous le savons, la CSIT est juste une plateforme du Sport pour Tous, comme l’étaient les organisa- tions sportives ouvrières d’antan. En 1986, la CSIT est officiellement reconnue par le Comité International Olympique (http://www.csit.tv/ files/doc/Diverses/ioc-recognition1986.pdf) et, trois ans plus tard, en 1989, elle est admise en tant que membre officiel de la Commission du Sport pour Tous du CIO. Voilà sans aucun doute l’une des percées politiques sportives les plus importantes que la CSIT ait connu. Les objectifs de paix et de solidarité du mouvement sportif travailliste international sont restés les mêmes d’une décennie à la sui- vante. Le mouvement sportif ouvrier remplit une tâche primordiale au sein du mouvement sportif international en brandissant ces ban- nières et en agissant comme représentant du mouvement ouvrier organisé. Plus la prise dont disposent les principes démocratiques au sein des unions sportives nationales et de la politique sportive internationale se précise, plus ce rôle prend de l’importance. Traditionnellement, le mouvement spor- tif travailliste entretient un lien fort avec d’autres organisations ouvrières et de ce fait,

crates occidentaux. Ainsi, le CSIT fut amené à jouer un rôle moins important que ce que ses fondateurs n’avaient espéré. Le schisme idéologique fit obstacle à l’en- gagement d’un dialogue avec l’Europe de l’Est. En réalité, la guerre froide empêcha le CSIT de devenir une organisation mondiale. En 1963, le nombre d’unions-membres ne dépassait pas 14. La plus grande était l’ASKÖ avec ses 340 000 membres, la TUL et la FSGT avoisinaient toutes deux les 290 000membres, et l’HAPOEL d’Israël en comptait 180 000 (SASI–CSIT 1963, 23–27). Bien que le CSIT ait été prisonnier de la guerre froide à partir de la moitié des années 80, le climat politique se mit à changer. Déjà en 1984, une délégation de l’organisation syndi- cale sportive soviétique Profsport assistait au Congrès du CSIT à Tampere et, depuis 1990, le syndicat russe de sport est un membre à part entière. De 1987 à nos jours, le nombre d’unions-membres de la CSIT est passé de 16 à 35 membres à plein temps. La plupart des nou- veaux membres viennent de pays ancienne- ment communistes, mais beaucoup d’unions africaines s’y sont également ajoutées. Alors que l’ancienne ISL/SASI et le CSIT jusqu’aux années 80 était surtout un mouvement euro- péen, un quart des membres de la CSIT mo- derne représentent d’autres continents. L’image d’organisation mondiale se précise également parce que la plupart des membres candidats et postulants à la CSIT viennent De l’Europe aux autres continents dans le cadre du Sport pour Tous

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