MeeT and TRaVeL MaG n°79 septembre-octobre 2024
PHILIPPE BRIEU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE BOARD OF AIRLINES REPRESENTATIVES (BAR FRANCE) Propos recueillis par Michel Foraud
M&T – De quelle manière BAR France fondé en 1949 défend‑t‑il les intérêts de ses membres ? Son rôle est-il celui d’un réseau lobbyiste ? BAR France représente actuellement 56 membres et à travers les différents groupes (hors alliances), environ 110 compagnies aériennes. Il serait réducteur d’associer BAR à un groupe de lobbyistes, notre mission consiste avant tout à représenter tous les acteurs de l’aviation commerciale dans les diverses activités qui constituent notre industrie. À titre d’exemple, BAR France siège dans toutes les instances régissant, sous l’égide de la Direction Générale de l’Aviation Civile, ainsi que dans tous les groupes de travail se rapportant aux relations économiques et industrielles ainsi qu’environnementales. Par ailleurs,BAR France occupe en la personne de son président, Jean-Pierre Sauvage, un siège au sein du Conseil Supérieur de l’Aviation Civile. Eu égard au caractère international de notre organisation, nous assumons toutes fonctions en relation permanente avec IATA ainsi que les autres BAR, Européens mais également internationaux. M&T – En aucun cas, vous ne vous mêlez de questions commerciales ?
des déplacements moyen et long courrier. M&T – L’autorité de régulation des trans‑ ports a récemment fait des recommandations pour améliorer le cadre de régulation des plate‑ formes aériennes fran‑ çaises. En quoi sont elles pertinentes ? La DGAC a lancé très
récemment une large consultation auprès des acteurs du transport aérien en vue de modifier certains aspects de la régulation économique afin d’arriver, dans l’optique de la concrétisation de Contrats de Régulation Économique (CRE), à établir un équilibre et un consensus sur les termes économiques dans le cas des aéroports éligibles (plus de 5 millions de passagers), supervisés et approuvés par l’Autorité de régulation des transports (ART). M&T – Les compagnies sont-elles aussi vertueuses qu’elles le
prétendent en matière de réduction des émissions de CO 2 ? La taxation à répétition est-elle une réponse à la hauteur de la part de l’État ? Madame Borne, notre ancienne Première Ministre, après avoir également exercé les fonctions de ministre des Transports, n’a t-elle pas déclaré que la taxation ne peut pas régler la question environnementale et nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette affirmation… Les compagnies, conscientes
Jamais ! Ceci est interdit par nos statuts et fait partie de notre code d’éthique. M&T – Est-ce que depuis la crise, les compagnies ont vraiment retrouvé des niveaux d’activité élevés ? Pour la plupart, oui. La seule baisse notable concerne le trafic domestique pour des
« Nous observons un niveau de trafic revenu aux chiffres ante Covid avec des perspectives positives ».
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de leur obligation de réduire les émissions gazeuses, travaillent sans répit avec les constructeurs et motoristes pour disposer de matériels répondant à cet objectif vertueux. Cependant il est impératif pour ce faire de développer rapidement la production du carburant d’aviation durable et à un prix compétitif pour réussir le challenge du zéro carbone en 2050. Et en parlant de taxation, le transport aérien est le seul mode de transport à couvrir l’intégralité de ses infrastructures. M&T – L’hydrogène ou l’électricité sont-ils-les deux carburants du futur ? L’utilisation de l’électricité a montré ses limites pour être une réelle alternative au carburant dans un avenir proche. Pour ce qui est de l’hydrogène, les perspectives sont un peu plus prometteuses mais si l’on se réfère à ce qu’a déclaré le président d’Airbus, il est possible d’envisager un avion de 100 places propulsé par ce type énergétique à horizon 2035, ce qui limite bien évidemment les possibilités de connectivité avec ce type d’avions. Dans un cas comme dans l’autre, le poids des batteries et/ou des unités de refroidissement sont des handicaps à l’évolution. Le SAF (ou carburant durable d’aviation) reste donc à ce stade l’option la plus réaliste pour l’intercontinental et le moyen-courrier européen.
raisons que nous connaissons tous. Pour ce qui est du transport international, qui concerne la plus grande partie de nos membres, il est notable d’observer un niveau de trafic revenu aux chiffres ante Covid avec des perspectives positives pour le futur. M&T – À quoi va ressembler le ciel dans une décennie ? À la lueur des données statistiques de IATA, nous observons actuellement une expansion du trafic intra asiatique, transpacifique et la prochaine explosion sera le fait du sous-continent indien. La révolution suivante viendra probablement d’Afrique où les besoins sont immenses et les où infrastructures nécessiteront beaucoup de développements. Cependant, ne négligeons pas les plus grandes masses de l’aérien : 1) l’Europe, 2) L’Amérique du Nord. Même si nous assisterons probablement à un glissement vers des solutions alternatives au transport aérien dans les années à venir, l’avion restera la seule solution viable pour la majorité
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