La Presse Bisontine 121 - Mai 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 121 - MaI 2011

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CENTRE-VILLE

Les rodéos automobiles

Pas de borne pour calmer les chauffards Des riverains de la Grande rue s’inquiètent de voir débouler des autos à vive allure le soir venu. Ils réclament une borne permettant de contrôler le trafic, au moins la nuit. “Impossible pour le moment” dit la voirie.

Quelques habitants de la Grande rue en ont assez des conduites à risque une fois la nuit tombée.

21 heures au 79, Grande rue à Besançon. Le bruit des bus s’est estompé, pas celui des voitures filant à toute allure devant les Galeries Lafayette pour rejoindre le bout de l’allée. Malgré la limitation de circulation aux ayants-droit que sont les riverains, détenteurs d’un emplacement de stationnement, livreurs, bus, taxis, clients des hôtels, véhicules de secours, bon nombre d’automobilistes prennent la liberté de s’engager le soir venu en centre-vil- le avec leur auto. “Parfois, on assiste à de véritables rodéos. Un jour, il y aura un accident avec des piétons car les voitures roulent très vite. Venez un ven- dredi soir !” s’inquiète la propriétaire d’un appartement situé au 1 er étage

dans la Grande rue. Elle est aux pre- mières loges. Comme d’autres, elle demande une borne au début de la rue de la République “au moins à partir de 22 heures et jusqu’à 6 heures du matin.”

La direction de la voirie a déjà analysé le problè- me. Elle dit ne pas pou- voir poser de borne rue de la République identique à celle située rue Claude- Pouillet ou rue des Granges par exemple : “On ne peut pas car notre sys- tème de borne fonctionne de jour comme de nuit. Nous n’avons pas de bor- ne fonctionnant unique-

“1 200 passages de bus par jour.”

18 points pour les limiter les accès 25 000 euros la borne Au total, 8 bornes dʼentrée bloquent lʼaccès au centre-ville, 2 sont instal- lées dans le quartier Battant, 4 à Pla- noise et 4 hors zone. Elles fonction- nent jour et nuit grâce à lʼaide dʼune télécommande ou dʼun simple appel. Le prix dʼune borne est de 25 000 euros.

le problème. Oui, les services de voi- rie concèdent qu’il existe bel et bien des trouble-fête venus polluer la tran- quillité et la sécurité mais ne veulent pas transformer le centre-ville en désert. Bref, un juste équilibre est à trouver. “Rien ne devrait changer avant l’arrivée du Tram.” Vignettes et macarons sont disponibles à la Police municipale sur présentation de justificatifs de domi- cile. Les télécommandes sont dispo- nibles à la mairie de Besançon. E.Ch.

ment la nuit. En plaçant ce genre de système ici avec 1 200 passages de bus par jour sans compter les autres véhi- cules, la borne devrait remonter plus de 3 000 fois. Elle ne tiendrait pas le choc.” Pour autant, personne n’élude

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 24 mars 2011 Les perles du conseil Jean Rosselot (U.M.P.) attaque le maire sur son bilan économique et sa visite au salon de l’horlogerie à Bâle : “Vous êtes payé du matin au soir pour faire le V.R.P. de la ville !” Le maire se défend et riposte : “J’ai déjà ramené des contrats. Jean Rosselot dit toujours les mêmes choses, normal, il n’a pas grand-chose à dire. Changez de disque Monsieur Rosselot !” Jean Rosselot à son tour : “Ce n’est pas malin de vouloir ridiculiser ce que je dis ! Vous ne préparez vraiment pas l’avenir.” Mireille Péquignot (U.M.P.) s’appuie sur un article paru dans le dernier numéro de La Presse Bisontine et interpelle le maire sur la désindustrialisation de la ville. Elle s’engage dans une longue allocution. Réponse de Jean-Louis Fousseret : “C’est ce qui s’appelle parler comme un livre !” (rires de la majorité). Mireille Péquignot évoque l’analyse des besoins sociaux : “La ville propose d’accueillir de nouveaux arrivants dans un contexte où de nombreux Bisontins sont dans le besoin. Il faut être capable d’accueillir ces personnes !” Jean-Louis Fousseret répond : “La teneur de vos propos sur les étrangers me choque.” Michel Omouri (U.M.P.) concernant l’analyse des besoins sociaux : “Je vais être direct !” Réponse de Jean-Louis Fousseret : “Surprenant !” (rires de la majorité). Jean-Louis Fousseret à Mireille Péquignot : “Ce que vous dites n’a ni queue ni tête, Besançon ne remplacera jamais Genève en terme d’horlogerie. Vous êtes une donneuse de leçon avec des Yaka, Fokon.” Pascal Bonnet fait une remarque sur la pertinence du Tram. Réponse du maire : “Vous n’êtes pas sot Monsieur Bonnet ! Vous savez que les transports propres créent de l’emploi” Réponse de Pascal Bonnet : “Vous n’êtes pas sot non plus mais arrêtez de renvoyer les plats dès que l’on vous dit quelque chose.” Christophe Lime (P.C.) imagine un pacte social au niveau de l’emploi. Jean-Louis Rosselot répond : “Je m’étonne qu’un élu communiste s’étonne que les salariés roumains soient payés 250 euros par mois… À qui la faute sinon aux communistes ?” Jean Rosselot à propos des élections cantonales et du mauvais résultat

COMMERCE De l’alimentaire en moins Les Galeries Lafayette plus gourmandes avec le vestimentaire Le rayon alimentaire de l’enseigne fermera à la fin de l’année. Il devrait être remplacé par des produits vestimentaires et accessoires. Les 19 salariés devraient être reclassés. P our les étourdis qui avaient omis qu’il fallait des œufs pour faire une omelette, le rayon alimentaire des Galeries Lafayette demeurait le lieu de secours pour trouver de quoi se mettre sous la dent avant le dîner. D’ici la fin d’année, il faudra être plus prévoyant et se rabattre vers les autres magasins ou épicerie situés Grande rue ou rue des Granges (pour ne citer qu’eux). La raison : le rayon alimentation des Galeries Lafayet- te va fermer sur décision de la direction. Pour les 19 salariés, la nouvelle est tombée comme un couperet. C’était en mars. Le rayon alimentation couvrant une surface de 800 m 2 au sous-sol du maga- sin de la rue des Granges est condamné mais sera bien évidemment utilisé à d’autres fins par la marque. Un plan de sauvegarde de l’emploi va être ouvert et les 19 salariés reclas- sés. “Nous en saurons davantage à partir du 26 avril après une réunion” explique Marc Fiorucci, le directeur du magasin préférant dialoguer avec ses salariés avant de livrer l’avant-projet à la presse.

Une chose est certaine, l’alimentaire rapporte moins que d’autres rayons du magasin. La direction de la grande surface dit vou- loir “développer le vestimentaire et les accessoires, notamment de la marque.” La perspective de l’agrandissement de Monoprix ( leader du commerce alimentaire en centre-ville), le même grou- pe que les Galeries Lafayette, a précipité sans doute la décision de couper les vivres à ce rayon pourtant bien utile et pratique pour les consommateurs citadins. Contrairement à ce que l’on veut bien le croire, les supérettes sont de retour au centre-ville, favorisées par la loi de modernisation de l’économie (L.M.E.), qui a fait passer de 300 à 1 000m² le seuil d’obligation d’autorisation pour l’ouverture de nouvelles surfaces avec un simple permis de construire. L’alimentaire au cœur de ville n’est pas si périmé…

Ce n’est plus rentable.

de la droite mis en exergue par le maire : “Vous savez les élections, ça va, ça vient…”

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