IFCAM a 40ans

ÉMERGENCE D’UN NOUVEL ACTEUR DE LA FORMATION BANCAIRE

Un institut «3 en 1» Avant même la création de l’IFCAM, le Crédit Agricole est déjà fort de ses trois organismes de formation. Mais la concurrence se fait plus pressante. Il faut mutualiser les forces, répondre aux attentes des différents segments de marché. L’IFCAM sera l’outil ad hoc.

FACE À LA POSTE Jusqu’à l’arrivée du courrier électronique, les activités de l’IFCAM et du CETCA étaient très consommatrices de papier. Près de 70 tonnes de cours, corrections, convocations et autres documentations pouvaient être acheminées en une seule année aux Caisses régionales et aux apprenants. Pour cela, le personnel du courrier installé rue Magellan et avenue George-V devait traverser les Champs-Élysées plusieurs fois par jour avec une remorque à vélo remplie d’enveloppes pour rallier le bureau de poste de la rue Balzac. Le choix du 48, rue La Boétie pour la nouvelle implantation de la FNCA dut beaucoup à la proximité immédiate d’un bureau de poste ! Le saviez-vous ?

CNED (Centre national d’enseignement à distance). « Au tout début, il n’y avait que deux niveaux : un niveau modeste qui durait un an et n’ouvrait pas sur un diplôme. Il était surtout destiné aux nouveaux agents. Et il y avait le brevet en 3 ans, avec un diplôme à la clé. La première promotion du brevet comprenait 170 personnes reçues. Certains sont devenus directeurs de Caisse », se souvient Geneviève Bénier. À la différence du CFPB qui n’enseigne que les tech- niques bancaires, le CETCA enseigne en plus la culture générale, ce qui faisait alors défaut aux candidats. Et grâce à des formations complémen- taires comme «Des idées au plan », les candidats du CETCA réussissaient mieux aux examens que ceux des autres centres. Motivation supplémentaire pour les étudiants, le certificat de spécialité du Crédit Agri- cole et le brevet supérieur sont des diplômes recon- nus par l’État et appréciés par les autres banques. Le nombre d’inscrits passe en quelques années de 1 000 à 10 000, et Geneviève Bénier coordonne une importante escouade de formateurs. Tous animent des séminaires en Caisse régionale afin d’harmoni- ser le mode de correction des copies et la notation, et veillent à ce que le niveau soit homogène du nord au sud de la Loire. « Le CETCA était un puits de correc- teurs », se souvient-elle en riant. Installé au 53, avenue George-V à Paris, le CETCA rejoint la rue La Boétie à l’automne 1975, en même temps que les équipes de l’IFRAD (Institut de formation et de recherche appli- qué au développement) et de l’ANFCA (Association nationale de formation du Crédit Agricole), tous deux créés en 1970. L’IFRAD , situé à Denfert-Rochereau et dirigé par Jacques Delpeyroux, était chargé de la formation des dirigeants des Caisses régionales, ce qui en fait l’an- cêtre du Parcours des dirigeants. La formation permanente technique des cadres et des spécialistes ainsi que le perfectionnement des admi- nistrateurs du Crédit Agricole sont quant à eux assu- rés par l’ANFCA, à l’initiative de la FNCA (Fédération nationale du Crédit Agricole), en partenariat avec le Groupe Opéra, cabinet de formation indépendant. L’association est située rue Christophe-Colomb, à proximité de la FNCA, alors rue Magellan. «Mais il

ne faut pas faire d’un manager qu’un technicien, fut-il excellent. Dans le cadre de mes fonctions à l’ANFCA, j’ai vivement encouragé le développement des formations humaines aux côtés des formations techniques sur la banque... J’ai même fait faire du yoga aux cadres... L’épa- nouissement et l’équilibre, c’est important », se souvient René-Pierre Berseget, alors directeur de l’ANFCA.

La télévision se diffuse dans les foyers et la machine à écrire à boule arrive dans les bureaux. Le traumatisme de la guerre s’estompe, laissant peu à peu la place aux progrès technologiques et sociaux des trente glorieuses. Au Crédit Agricole, les embauches sont nombreuses mais les candidats ont souvent un faible niveau de formation. En 1955, seuls 45% des enfants d’une classe d’âge entrent en 6 e et l’école n’est obligatoire jusqu’à 16 ans que depuis 1959. L’enseigne- ment des métiers de la banque n’existe pas encore.

former… il faut déjà être embauché. C’est le CFPB (Centre de formation de la profession bancaire) qui organise la formation professionnelle de la filière. Le Crédit Agricole y a recours au même titre que les autres banques, mais la volonté de se doter de sa propre filière se fait très vite sentir. Si préserver la cohérence entre les régions et les valeurs du mutua- lisme en étaient les premières raisons, la volonté de ne pas dépendre du CFPB et de ne pas partager ses savoir-faire avec l’ensemble des acteurs du secteur sera certainement un autre facteur déterminant. « La volonté était de marquer ses spécificités, de les culti- ver même », explique Pierre Clerc Renaud, directeur pour les dirigeants de 2003 à 2013. DÈS 1959, LE CRÉDIT AGRICOLE DISPOSE DE SES PROPRES FILIÈRES DE FORMATION Le Crédit Agricole crée son propre Centre d’enseignement technique le 23 septembre 1959 et en confie la direction à Raymond Benoît puis à Geneviève Bénier. Le CETCA (Centre d’enseignement technique du Crédit Agricole) dispense un enseignement par correspondance sur le même principe que celui du

LA DÉCISION DE REGROUPER LES TROIS ORGANISMES EST PRISE EN 1975

Les années 70 ouvrent l’ère dumarketing bancaire et voient s’intensifier la concurrence entre les banques. Le Crédit Agricole a besoin d’ajuster les com- pétences de ses équipes aux demandes spécifiques des différents segments du marché. Mutualiser les forces que représentent le CETCA, l’IFRAD et l’ANFCA devient un enjeu stratégique. En 1975, LucienDouroux, alors directeur général de la FNCA, et Jacques Mayoux, directeur général de la CNCA, imaginent l’IFCAM pour que la formation soit au service des grands pro- jets de développement du Groupe et de sa cohésion. «M. Crickx, en poste à la Fédération, a alors assuré l’inté- rim jusqu’à ce que M. Tétaz-Monthoux soit nommé pour

La volonté de se doter d’une filière de formation propre se fait très vite sentir

LA FORMATION PROFESSIONNELLE FAIT SON APPARITION DANS L’ENTREPRISE Du côté des entreprises de services, il n’existe pas d’enseignement professionnel, et pour se

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1976-2016    L’IFCAM a 40 ans

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