IFCAM a 40ans

Loi instituant un fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) pour les demandeurs d’emploi et les salariés les moins qualifiés, et réorganisant les Organismes collecteurs (OPCA). 2009 Novembre

L’indispensable place du travail pour se professionnaliser

La formation professionnelle est aussi une occasion d’ouverture et de rencontres

En 1971, dans la dynamique de la nouvelle loi, elle-même portée par un accord national paritaire interprofession- nel, s’était créé un consensus plus ou moins implicite pour convenir que la formation des salariés devait s’effectuer à «l’extérieur» de leur situation de travail. C’était consi- déré comme une condition nécessaire pour

d’exercice de son emploi (à l’intérieur bien sûr d’un cadre de contraintes). Dans cette réalité, la professionnalisation de ce salarié ne peut se construire que par une confron- tation directe avec la «situation de travail», laquelle est toujours plus complexe que son énonciation dans un référentiel, quelle que soit la qualité de celui-ci... Il est alors

dans l’aviation). Des progrès spectaculaires sont à attendre encore dans ce domaine, porteurs d’importantes plus-values pédago- giques. Pour autant une simulation reste une simulation. Par définition, elle ne sera jamais totalement considérée comme étant «la» réa- lité du travail. «Les apprentissages en situation de tra- vail. » Il s’agit là d’inverser les choses et de faire du travail un moment formateur. Cela n’est pour autant possible qu’à condition de respecter impérativement les règles de toute action de formation. À savoir : un contrat d’apprentissage préalable, une pro- cédure participative définie et acceptée, une évaluation... «La pédagogie d’alternance», c’est-à-dire coupler apprentissage théorique et acadé- mique dans un lieu de formation, et appren- tissage en situation de travail accompagné par un tuteur. Dans cette pédagogie, la situa- tion de travail est prise en compte dans les enseignements théoriques et les appren- tissages académiques sont utilisés dans les situations de travail. Elle est certainement la voie d’excellence de la professionnalisation, d’autant qu’elle nécessite une coopération et une co-construction avec les unités de travail et leur manager. Elle est donc d’évi- dence une voie d’avenir, même si les condi- tions de sa mise enœuvre sont exigeantes.

Au fil du temps et des pratiques, surtout quand elles font appel aux péda- gogies actives et aux travaux de groupe, un constat s’impose: en plus de ses objectifs de compétences, la formation possède en elle une autre «valeur ajoutée» d’un grand inté- rêt: elle permet à ses participants d’y faire

prend facilement, la formation profession- nelle contribue, parmi d’autres moyens, à favoriser le sentiment d’appartenance, à développer des cultures professionnelles communes entre homologues et aussi quel- quefois, phénomène sous-estimé, àdévelop- per des réseaux d’appartenance et à créer des synergies utiles...

2014 Mars

prendre le recul indispen- sable aux apprentissages et aussi pour garantir la neutralité de ceux-ci. Si cette conception garde, dans un certain nombre de situations, une part de sa pertinence, les exi- gences accrues de profes- sionnalisme sont venues en contester le principe universel. Et cela du fait même des évolutions du travail: montée en puis- sance de la responsa-

revenu au système et aux acteurs de la formation de savoir construire des dispositifs qui puissent s’appuyer réellement sur les situations de travail de chaque participant et offrir des effets positifs pour ses pratiques quo- tidiennes...Trois grandes familles de dispositifs vont chercher à répondre à cette ambition: «Les pédagogies de simu- lation» pour «reproduire»

des rencontres utiles et souvent très heureuses. D’autant que, dans bien des cas, les «autres» sont des homologues. On peut donc, dans les temps morts, dans les moments formels et infor- mels, dialoguer, échanger et confronter des pra- tiques, se procurer de l’in- formation sur ses situa- tions professionnelles, bref s’enrichir de la réalité des autres, et soi-même y apporter sa contribution. Cette réalité assez évi- dente ne va pas échap-

Une simulation ne sera jamais totalement considérée comme étant «la» réalité du travail

Ainsi, à côté de forma- tions strictement profes- sionnelles, va-t-on voir se créer et se développer des séminaires ciblés princi- palement sur ces objectifs de rencontre et d’échange. Ce sera le cas par exemple des séminaires pour jeunes cadres quelques mois après leur recrute- ment, mais aussi pour des managers confirmés à des momentsde leur carrière... Plus globalement, la dyna- mique des échanges et des rencontres entre ses par-

La formation professionnelle contribue à développer les réseaux d’appartenance et à créer des synergies utiles

Loi instituant le compte personnel de formation (CPF) qui supprime, de facto , le DIF créé par la loi de 2003. Elle donne aux salariés un droit à un conseil en évolution professionnelle (CEP) gratuit et à l’extérieur de l’entreprise. Elle institue l’obligation d’un entretien d’évolution professionnelle tout les deux ans pour chaque salarié. En contrepartie, elle supprime l’obligation fiscale de dépense.

bilité – et donc d’une certaine autonomie – des salariés dans les manières d’exercer leur emploi, développement des métiers de «front-office» mettant en relation directe client et salarié... En fait, un ensemble de facteurs contestant les règles classiques du taylorisme et de la bureaucratie, et per- mettant au salarié d’organiser les formes

des situations de travail dans lesquelles les apprenants, en responsabilité, sont appelés à prendre les décisions qui s’imposent de leur point de vue et à mettre en œuvre les proces- sus adéquats... La digitalisation offre, ici, de grandesopportunitéspar les capacitésqu’elle offre de reproduire le réel avec beaucoup d’exactitude (comme les simulateurs de vol

Elle institue cependant une obligation de versement de 1% de sa masse salariale à son OPCA pour servir le

per aux pilotes de la formation et va même devenir dans certains cas un objectif. Parti- culièrement pour les centres de formation interne des grandes entreprises : on le com-

ticipants va devenir un «artefact» profitable, positif et heureux de tout stage de formation aussi bienpour ceux qui les suivent que pour leurs employeurs.

financement du CPF, des contrats de professionnalisation, du CIF et du FPSPP.

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