IFCAM a 40ans

NOUVEAUX MÉTIERS : SANS CESSE APPRENDRE, TOUJOURS SE PERFECTIONNER

chambre de commerce et d’industrie à 29 ans, il est remarqué par le Crédit Agricole. Et c’est ainsi qu’il entre en Caisse locale. Il sera président de la Caisse régionale de 2002 à 2012. Entre-temps, son président l’a inscrit à Perfectam : « J’ai toujours été partant pour aller en forma- tion, mais j’ai vécu celle-ci d’une manière exceptionnelle. On a formé une belle équipe. Pierre Caspar, du Cnam, était un pur de la transmission du savoir. » Franz Woerly, venu de la Caisse régionale du Morbi- han, développe, organise et co-anime Perfectam depuis le « 7 » (chaque cycle porte un numéro de promotion) après que Michel Bac eut pris d’autres responsabilités au sein de l’IFCAM. Perfectam tourne à plein régime depuis près d’un quart de siècle. Les sessions s’enchaînent sans interruption et le nombre de participants n’a cessé de croître, dévelop- pant un esprit « promo » apprécié de tous. « Lorsqu’un administrateur prend la parole, je sais s’il a participé à un cycle Perfectam» , rapporte un directeur général de Caisse régionale. Les inscriptions se font naturellement au fil du renouvellement au sein du bureau des conseils. Certains présidents de Caisse régionale n’hésitent pas à inscrire les nouveaux administrateurs très à l’avance. « J’ai pris ce matin une inscription pour dans… 3 ans » , pré- cise Franz Woerly. « La majeure partie du cycle se passe ici à la Fédé- ration (où sont aussi les locaux de l’IFCAM), c’est important du point de vue symbolique de visualiser où s’exercent le pouvoir et la gouvernance. Tout doit faire sens, rien n’est laissé au hasard » , souligne Franz Woerly. Le dernier séminaire, lui, a toujours lieu dans la Caisse régionale de l’un des 18 participants. Chaque année, de nouveaux sujets qui suivent l’actualité ou anticipent les tendances sont présentés et décodés avec le Groupe. Sur l’en- semble du cycle, une trentaine d’intervenants internes et externes sont mobilisés. Depuis 2008, la demande des élus en matière de connaissance bancaire et de culture UNE FORMULE PÉRENNE ET UN CONTENU SANS CESSE RENOUVELÉ

économique est naturellement plus importante. Les questions sont plus nombreuses et plus pointues. De même, les réglementations récentes dictées par les instances de contrôle depuis la crise financière imposent aux Caisses régionales la création de comités spécialisés qui renforcent la nécessité de donner aux élus les clés pour apprécier ces nouveaux impératifs. La responsabi- lité du conseil d’administration en matière financière s’est accrue, et Perfectam joue un rôle important de for- mation face à ces nouvelles exigences. UNE FORMATION AU SERVICE DU MODÈLE COOPÉRATIF Longtemps, les élus de Caisses locales sont venus en formation à l’IFCAM. En 1992, on a dénom- bré jusqu’à 550 inscriptions en formation nationale (mais il y avait aussi 80 Caisses régionales, donc autant de conseils d’administration). Le calendrier couvrait la saison hivernale, période de calme dans les champs. Il pouvait y avoir deux à trois séminaires simultanés. Des titres alléchants : « Civilisations, cultures et grands modèles d’organisation », ou bien déjà « L’avenir de la banque française : menaces et opportunités », un grand classique… «D’Internet au multimédia : vers la société de l’information » (prémonitoire...), et bien sûr : «Marchés agricoles et stratégies des acteurs à l’horizon 2000 » (Crédit Agricole oblige…). De tels séminaires – surtout agricoles – pouvaient réu- nir près de 30 administrateurs pendant trois à quatre jours autour d’intervenants éloquents, voire d’authentiques « tribuns ». Plusieurs générations d’ad- ministrateurs se souviennent des interventions de Jean-Louis Lespes, Sabine Monnier, Michel Rud- nianski, Daniel Haber, Laurent Creton, sans oublier Serge Alecian, qu’une fois par an ils retrouvaient avec passion à l’IFCAM.Dans les années 90, les sujets en vogue étaient très souvent prospectifs, et quelques administrateurs revenaient parfois une seconde année réécouter le même intervenant pour vérifier « si ce qu’il avait prédit (sic) s’était réalisé » .

ENTRETIEN AVEC...

Luc Démazure, betteravier près de Laon dans l’Aisne, ancien président de la Caisse régionale de Nord-Est et de l’Association des présidents.

« J’ai connu beaucoup de monde au Crédit Agricole grâce à l’IFCAM» «En 1976, j’ai suivi mon premier séminaire à l’IFCAM, et je n’étais qu’administra- teur de Caisse locale. C’est Henri de Benoist, alors président de la Caisse régio- nale, qui m’avait permis d’y aller. J’ai eu cette chance. Car ensuite et jusqu’en 1989 j’ai pu suivre deux voire trois séminaires par an. Il y a eu un séminaire sur la biologie, on y parlait de l’ADN, des choses que l’on ne connaissait pas.» Et on rencontrait ses collègues, d’ailleurs: « J’ai connu beaucoup de monde au Crédit Agricole grâce à l’IFCAM. Cela m’a permis de me rendre compte que les Caisses avaient à la fois des différences et des complémentarités importantes. C’était une ouverture très intéressante ». Une fois président de l’Association des présidents, il restera attaché à la forma- tion des élus. « Le Cycle de perfectionnement des présidents avec les voyages, c’était aussi de la formation. Et puis il y eut le séminaire annuel de l’Association initié par François Thibault en 2003 à Bordeaux.» Luc Démazure a également aimé transmettre à l’IFCAM: «J’ai été invité à intervenir dans des séminaires de managers, pour y expliquer le mutualisme, la coopération, le rôle de l’élu et tout ce qui concerne le fameux “quatre yeux”. Ces rencontres étaient importantes pour moi». Mais en tant qu’ancien dirigeant de Caisse, pour lui, la formation a été un révélateur de l’engagement: «Je propose un parcours de formation à un administrateur pour observer sa réaction. S’il réorganise son temps pour se former, c’est qu’il est prêt ».

longs et nourris, sur les contenus, les modalités, et aussi la question de savoir qui serait admis dans ce dispositif à forte dimension politique. Au final, il est apparu sage de le proposer aux membres du bureau du conseil d’ad- ministration et de laisser le président constituer un vivier dans lequel il choisirait, le moment venu, qui proposer pour lui succéder. Ce cycle très complet est composé de sept séminaires répartis sur neuf mois. Les premiers cycles sont animés par Pierre Caspar, «un des

Perfectam tourne à plein régime depuis près d’un quart de siècle

grands experts français de la formation des adultes, un esprit brillant capable d’inciter un groupe à donner le meilleur de lui- même» , précise Michel Bac. Alain David, fils d’agricul- teurs d’Ille-et-Vilaine, a créé sa première entreprise dans le bâtiment à 23 ans. Devenu le plus jeune élu de la

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