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POINT FORT: RÉSIDENCES SECONDAIRES

Cinq ans après le oui à l’initia- tiveWeber: et maintenant?

Comment les régions de montagne ont-elles réagi à l’initiative sur les rési- dences secondaires? Sur les pages 27 à 59, nous donnons la parole à Thomas Egger et Peter Bodenmann et présentons des initiatives créatrices.

tion dans ce sens auprès du Secrétariat à l’économie (SECO). Eux-mêmes ne se seraient pas efforcés d’obtenir des sub- ventions, dit Claudio Quinter. «Les pro- cédures sont longues et, par expérience, visent plutôt les projets d’une certaine importance.» LeValais veut discipliner Airbnb La plateforme de location en ligne Airbnb semble avoir déclenché un véri- table boom pour les chiffres des nuitées. Mais les responsables du tourisme et surtout les hôteliers n’aiment pas trop Airbnb. Au Valais, l’on se plaint d’une «ubérisation» de la location d’apparte- ments de vacances. Avec le soutien du canton et de la Confédération, des repré- sentants de la branche ont donc déve- loppé un label dans le cadre du pro- gramme «Innotour», «pour organiser l’hébergement touristique et garantir la qualité des services». «Le but n’est pas de lutter contre de nouveaux acteurs du marché», nous répond le directeur des affaires économiques valaisannes Jean-Michel Cina. Mais ceux-ci devraient être impliqués dans les règles du jeu qui valent pour d’autres propriétaires. Cina: «Airbnb peut bien s’intégrer dans les solutions de la branche.» La ville de Lu- cerne examine aussi plus attentivement les comptes des propriétaires qui uti- lisent la plateforme d’Airbnb. Les reve- nus réalisés à partir de nuitées doivent figurer dans la déclaration d’impôt. Par ailleurs, l’administration fiscale factu- rera aux propriétaires des taxes de sé- jours et d’hébergement qui, dès avril, s’élèveront à 2.80 francs par personne et par nuitée. Avenir Suisse voit du potentiel Les bouleversements amenés par l’ini- tiative comportent aussi des chances. C’est ce que montre Avenir Suisse dans sa dernière étude sur les régions de montagne. Celle-ci peut être consultée sur https://tinyurl.com/h6bqzer.

Regard sur la beauté sauvage du Val Lumnezia: là aussi, les habitants s’engagent pour des lits chauds dans les résidences secondaires. Photo: Isabel Plana, Aide Suisse aux Montagnards

Cinq ans après l’acceptation de l’initia- tive sur les résidences secondaires le 11 mars 2012, la chute que craignait la construction est arrivée: par rapport à 2011, la dernière année avant l’accepta- tion de l’initiative, le nombre de permis de construire d’immeubles a diminué de 30 à 90% dans la plupart des régions de montagne. C’est ce que montre une évaluation de l’entreprise de conseil Wüst&Partner mandatée par le «Tages- Anzeiger». Jusqu’à l’ordonnance provi- soire de début 2013, l’on assista encore dans les régions de montagne à une avalanche de demandes de permis de construire. C’en est maintenant fini pour les communes ayant une part de plus de 20% de résidences secondaires; dans de telles communes, l’initiative interdit la construction de nouveaux appartements

de vacances. Que faire? A maints en- droits, un mouvement a vu le jour qui, en fin de compte, correspond à l’initia- tive lancée par l’organisation de Franz Weber, Helvetia Nostra: les lits froids des appartements de vacances qui restent vides presque toute l’année sont trans- formés en lits chauds. Des plateformes régionales soutenues par la Confédéra- tion et des initiatives privées amènent la vie du Tessin jusqu’à la Surselva gri- sonne dans les presque 400000 rési- dences secondaires des régions de mon- tagne suisses, en tout cas le début est donné. Les initiateurs grisons de la plateforme www.warmesbett.ch, Clau- dio Quinter et Gian Derungs, espèrent qu’à l’avenir des solutions simples se- ront offertes pour des petits projets et des startup et ont déposé une proposi-

Denise Lachat Traduction: Claudine Schelling

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COMMUNE SUISSE 3 l 2017

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