Journal C'est à Dire 111 - Mai 2006

6

V A L D E M O R T E A U

Les cuillères de Jules Dans les années cinquante, l’entreprise fondée par Jules Vermot- Gaud a compté jusqu’à 180 employés. La fabrique de couverts a fer- mé dans les années quatre-vingt. Les bâtiments devraient prochai- nement être transformés en appartements. Montlebon

I l y a quelques années, le fils du maire est allé en voya- ge en Turquie. “En mangeant dans un restaurant, il a recon- nu les couverts. C’était des “Vego”, la marque développée par l’en- treprise Vermot-Gaud” , s’amu- se Albert Rognon, le maire de Montlebon. Pendant des décen- nies, de l’entre-deux-guerres aux années soixante-dix, l’entrepri-

lors de la fermeture définitive de l’usine en 1984. Les machines à écrire, les dossiers de papiers jaunis, les derniers prospectus vantant les couverts Vego, com- me hors du temps. Vermot-Gaud, c’est la saga industrielle de Mont- lebon. À ses grandes heures, l’entre- prise fondée par Jules Vermot- Gaud - l’école communale du vil-

més ou argentés, se diversifie au moment de la crise de 1929 dans la fabrication de dînettes pour enfants et dans des pièces pour l’armement dix ans plus tard. “Dès le début de l’occu- pation, on a démonté et caché les machines et les outillages qui nous avaient servis pour l’ar- mement pour qu’ils ne soient pas réquisitionnés par l’armée alle- mande. Et on a continué au ralenti la fabrication de cou- verts” , raconte Max Vermot- Gaud, le fils de Jules, le fon- dateur. Après la guerre, l’entreprise se diversifie. Se lance dans la fabrication de fraises dentaires et de fleurs en plastique - dont la production est répartie entre Montlebon et Pontarlier. La fin de la saga est proche. Dès 1963, les ennuis financiers s’accumu-

se locale a inondé le marché de ses cuillères, couteaux et fourchettes en alu- minium puis en acier inoxydable. Dans le centre du vil- lage, l’ancienne usi- ne à l’abandon est

lage porte son nom - a compté plus de 180 employés. C’était dans les années cinquante. “La tradition ici, c’était le bois. Avec l’usine, ils arrivaient avec du métal, l’aluminium. Des choses qui n’existaient presque

Depuis 1984, l’usine Vermot-Gaud a cessé son activité.

“Mes parents avaient leur appartement au-dessus, j’y suis né.”

lent. Face à la concurrence ita- lienne et espagnole, les couverts Vego se font trop chers. En 1976, l’entreprise dépose son bilan, l’activité se poursuivra au ralen- ti quelques années. Avant de s’arrêter en 1984, définitive- ment. Les lieux n’ont pas changé depuis. Pendant vingt ans, Max Vermot-Gaud y a maintenu une

activité de plasturgie, “une peti- te fabrication de présentoirs en plastique et de pièces pour l’avia- tion.” Il a arrêté il y a trois ans. Depuis quelques semaines, le vieil homme aux bacchantes blanches impeccables, s’est mis à ranger les archives et les piles de documents administratifs dans de grandes caisses en bois. Des pourparlers ont été enga-

gés avec des promoteurs pour réhabiliter l’ancienne usine et y construire des appartements de standing. La nouvelle vie de la vieille usine rouge. “Ça me fait quelque chose, mes parents avaient leur appartement au- dessus, j’y suis né. Mais les bâti- ments resteront intacts” , dit le vieil homme. S.D.

toujours là, avec sa façade pourpre. À l’intérieur, dans les bureaux de l’administration, tout est resté en place, comme

pas dans la région” , note Albert Rognon. L’entreprise fabrique des couverts et des articles ména- gers en aluminium puis chro-

Équarrissage Michel Pélissier : “On collecte 5 000 tonnes de cadavres par an” Le président de la filiale Saria Sud-Est qui chapeaute entre autres le centre d’équar- rissage du Doubs basé à Avanne-Aveney revient sur une activité qui a tendance à baisser : le traitement des cadavres de ferme.

Les travaux d’aménagement d’un rond-point en bas de ville de Morteau démarrent mi-juin. Avant cela, enfouissement des réseaux dès ce mois-ci. Durée globale du chantier : 4 mois. Morteau Les feux tricolores vivent leurs dernières heures

En bref…

Peinture Le peintre d’origine mortua- cienne Jean-Pierre Sergent ouvre son atelier du 11, ave- nue de la Gare d’Eau à Besan- çon du 9 au 11 juin. Rensei- gnements au 03 81 53 28 87. Tennis Le conseil municipal de Maîche a arrêté le montant des travaux de construction de deux courts de tennis cou- verts à la somme de 745 555,64 euros, études et travaux compris. Par 19 voix pour et 4 abstentions, le pro- jet est approuvé. Gendarmerie Le projet d’extension de la gendarmerie de Maîche a été validé. Estimation du coût des travaux : 170 000 euros. Guide Un tout nouveau “Guide Bleu” consacré à la Franche-Com- té vient de sortir dans les librai- ries. Aux éditions Hachette. Arbitre Michel Vautrot publie “Mi- temps” aux éditions du Bel- védère. À l’occasion du 20 ème anniversaire de France Bleu Besançon, l’ancien arbitre international a mis par écrit le contenu des chroniques qu’il a assurées pendant des années sur la radio locale. Horloges “Le roi, l’empereur et la pen- dule” est une exceptionnelle exposition qui se déroule au Musée du Temps de Besan- çon du 12 mai au 19 novembre. Cinquante chefs-d’œuvre d’horlogerie du XIX ème siècle issus des col- lections du Mobilier national.

C’est à dire : Quel est le rôle du site d’Avanne-Aveney dans en matière de collecte de cadavres d’animaux ? Michel Pélissier : Ce centre est une des usines de Saria Industries Sud-Est. Cette divi- sion en compte dix. Il est spé- cialisé dans la collecte de pro- duits destinés à être détruits. Il rayonne sur le Doubs, une petite partie de la Haute-Saô- ne, le Territoire-de-Belfort, et une partie des Vosges. Ce centre collecte 5 000 tonnes de cadavres sur l’ensemble de ce secteur. Ils ne font que transiter par ce site. Il n’y a pas de dépôt au sol. Càd : L’équarrissage est-il le seul métier du groupe Saria ? M.P. : Non, le groupe Saria a un autre métier : la transformation des sous-produits animaux qui ont passé la barrière des contrôles sanitaires à l’abattoir. Ces deux métiers sont distincts et se développent sur des usines différentes. Pour tout cela, le groupe emploie en France 1 300

Càd : Le marché est carac- térisé par une baisse d’ac- tivité. Le confirmez-vous ? M.P. : En effet, on enregistre une baisse d’activité de l’ordre de 3 à 4 % par an, mais le niveau des charges fixes est toujours le même. Des entreprises com- me les nôtres sont une des com- posantes de la filière viande. Le recul du volume s’explique par une baisse générale de la consommation de viande, une baisse de l’élevage, et une aug- mentation de l’importation en France de viandes déjà tra- vaillées. En plus, les possibili- tés de valoriser nos produits sont réduites. C’est un métier dans lequel la gestion se com- plique, et pourtant, il est indis- pensable. Càd : Où sont désormais inci- nérées les farines de rumi- nants ? M.P. : Les farines sont inciné- rées dans les cimenteries qui disposent d’un combustible inté- ressant pour leur activité. Je le répète, compte tenu du risque de l’E.S.B., tous les produits issus du ruminant sont systé- matiquement détruits. Seuls les sous-produits de porc et de volaille peuvent être valorisés. Càd : Combien coûte la col- lecte des cadavres ? M.P. : Cela peut aller de 1 200 euros la tonne sur la Côte d’Azur à 400 euros la tonne en Bretagne. Cette amplitude entre les coûts s’explique. Par exemple sur la zone de Saria, dans le Charolais, on enlève une bête tous les 10 km et elle pèse 400 kg. Dans le Gard, on enlè- ve une bête tous les 35 km et elle pèse 40 kg, c’est donc moins rentable. Propos recueillis par T.C.

personnes et collecte 1,4 million de tonnes de bêtes. Càd : Qu’entendez-vous par sous-produits animaux et en quoi sont-ils valorisés ? M.P. : Ce sont par exemple, les os, les abats, le gras, tous des produits qui ont été contrôlés et que nous pouvons valoriser. Nous avons un circuit qui est dédié à cela. Ce sont exclusive- ment des sous-produits de porc et de volaille qui sont transfor- més en pet food , c’est-à-dire la nourriture pour animaux de compagnie uniquement. Càd : En revanche, vous ne pouvez pas valoriser les abats des ruminants ? M.P. : La législation prévoit que tout ce qui concerne le ruminant soit transformé en farines, et les graisses valorisables par l’in- dustrie oléochimique (fabrication de savons, cosmétique…). Ces farines sont systématiquement détruites alors que dans le reste de l’Europe, on tolère qu’elles soient valorisées en engrais.

À droite du plan, la rue de l’Helvétie côté suisse. L’emprise de la chaussée a été élargie, notamment pour permettre aux poids lourds d’amorcer leurs virages. Au centre du rond- point et aux abords, l’ensemble sera végétalisé par des arbres et arbustes (document ville de Morteau). A u total, quatre mois seront nécessaires pour transformer la physionomie du bas chantier soit en capacité de tra- vailler tout l’été, y compris pen- dant les vacances, où la circu- lation est moins dense” insiste le maire Annie Genevard.

de ville de Morteau. Les feux tricolores, mis en service au début des années quatre-vingt-

L’emprise du carrefour sera élar- gie par rapport à la configu-

dix, seront bientôt sup- primés. Au carrefour, un rond-point va être aménagé pour réguler la circulation de ce point névralgique des

ration actuelle. Une des futures voies de circu- lation grignotera sur l’ex-terrain Vuillemin, actuellement utilisé comme parking. “Cet-

L’emprise du carrefour sera élargie.

flux automobiles, souvent engor- gé aux heures de pointe. La mai- rie de Morteau, maître d’ou- vrage du chantier a émis une exigence : que tout soit réali- sé pendant l’été. “Un des cri- tères que nous avons fait appa- raître dans l’appel d’offres, c’est que l’entreprise retenue pour ce

te chaussée sera réalisée en pre- mier pour maintenir la circu- lation le plus longtemps pos- sible pendant les travaux.” Le budget global de l’opération, subventionnée à hauteur de “70 % environ” , est de 630 000 euros T.T.C. J.-FH.

Le centre de collecte d’Avanne est le seul à être certifié I.S.O. 14 001 en France.

Made with FlippingBook flipbook maker