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LES ENVIRONS DE COPENHAGUE.

Mais la côte s'étend plus loin et le Strandvej (route de la côte) est, à partir d'ici jusqu'à Copenhague, une coquette rue de fleurs. Nous passons Taarbæk, à présent couvert de milliers de villas. Trônant au milieu de ses nombreux concurrents, se trouve l'hôtel de Klampenborg, le plus ancien des hôtels de bains du pays, avec ses serres, ses balcons et sa vue splendide sur le Sund; car c’est partout le Sund qui prête à tout sa beauté. Restons un soir sur un des balcons de Klampenborg. C’est à la fin d'août, le ciel est sombre, parsemé d’étoiles, et l’air est saturé du suave parfum des résédas et des héliotropes. Dans la nuit, le Sund endormi soupire sous les étoiles et dans le ciel, c’est comme une pluie d’étoiles filantes. Les grands navires aux sabords lumineux glissent silencieux sur les eaux sombres, puis disparaissent. Le Sund s'allonge jusqu'à l'extrême sud, où il se perd sous un nuage de lumière, une brume lumineuse comme la lueur d’un immense foyer, la lueur de la jolie Copenhague, qui, là dans la clarté dresse ses tours et ses flèches. Mais ici, sur les balcons de Klampenborg, c'est la nuit et le silence . . . Il n'y a pas un Danois chez qui le Sund ne rappelle les plus doux souvenirs. Il n’y a pas d’étranger qui l'ayant vu, ne se souvienne avec attendrissement, dans le loisir de ses pensées, de ce manteau d’azur étendu aux pieds de la reine du Sund, aux pieds de Copenhague. „ n 1 i b Herman Bang. Les lacs du Danemark ont cela de particulier qu’ils ne ressemblent jamais à la mer; ils sont petits comme le pays lui-même, leurs vagues ne sont ni fortes ni grandes comme celles de la mer; la nature danoise dont le trait charactéristique est le calme, un calme harmonieux et doux, leur imprime son caractère. C'est pourquoi ces lacs ressemblent à des yeux, des yeux limpides et profonds comme des yeux humains. FURESŒEN. (Le Lac de Fure.)

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