Lettres à Divakar jusqu'à 2005
(Après mon séjour en France) Dimanche 29-2-04, 15 h 30 (20 h chez Kusum ?)
Aimé,
Je déchire ma lettre en cours, périmée d’une certaine manière. J’enchaîne avec notre téléphone d’hier (ne fais pas attention à mon écriture… l’inhalateur donne parfois pour un court temps un petit tremblement !) (Note : depuis quelques semaines, la capacité respiratoire de Colette avait beaucoup diminué...) Voilà mon plan : d’abord te conter les petits faits ; puis les grandes idées de ma tête ; enfin celles de mon cœur en rapport avec la situation que tu as à vivre, dans ton cœur, ta conscience, ta vie quotidienne, du moins avec l’inévitable marge que mon imagination, la distance, peuvent induire. … Récemment j’ai pris une décision… ce qui veut dire évidemment que celle-ci, malgré les apparences, ne m’est pas venue comme ça un beau jour, un travail s’était opéré avant, discrètement. La voici : je décide « d’aller bien » ! Avec cette pensée de base : « il est injuste, arbitraire même, que quelqu’un en mourant empêche le proche de vivre sa vie, surtout lorsqu’il s’agit d’une fin de vie, ça ne colle pas cette affaire ! Il faut vivre sa vie, évoluer librement, sans pour autant oublier le disparu… La vie, c’est justement ça, être présent à la Réalité à tous ses niveaux… » Mais le corps ne semble pas pressé de suivre ! La psychanalyste psychosomaticienne revient alors à la surface, en se demandant, scrupuleuse « mais pourquoi cette coïncidence ? » ; puis, avertie et consciente : « attention, tout ne s’analyse pas ! » Après quoi la réalité intervient : « un corps qui a bientôt 91 ans, tout de même… ! » N’oublions pas cette interférence que représente la nouvelle et j’espère dernière fournée de démarches embrouillées…
1564
Made with FlippingBook flipbook maker