Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Nous avions certainement décidé ensemble de la date à laquelle je reviendrais pour une ou deux semaines, mais je ne me souviens plus quelle était cette date Peu de temps après mon retour à Auroville, Colette fit une chute – elle glissa dans son cabinet de toilette et se brisa un os à l’aine, une fracture minime mais particulièrement douloureuse, et elle dût être transportée à l’hôpital – Auragni eut à traiter presque seule avec cet épisode -, ce qu’elle détesta ; et Auragni et Olga me rapportèrent plus tard combien elle s’était presque oubliée, en réclamant en criant qu’Olga tienne sa promesse et l’aide à partir tout de suite, au lieu de la laisser souffrir cet enfer – et ce en présence de tout le personnel de l’hôpital... Enfin, après quelques jours, elle put être ramenée chez elle, mais la nécessité de soins devint plus intensive. Je dus revenir près d’elle. Et cette fois, je dus moi-même me joindre à la tâche, ce qui causa un nouveau tourment à Colette, en même temps que cette intimité nous fit tous deux sourire – le cercle ou la spirale des rôles de parent à enfant... Du fait de ma présence et de notre partage vivant, elle put se remettre au travail du progrès dans le corps, de l’apprentissage d’une conscience physique et corporelle se libérant des peurs et des inerties ; je fis venir un jeune kinésithérapeute et Colette s’appliqua à de nouveaux exercices pour recouvrer une autonomie après sa chute qui l’avait clouée au lit quelques semaines. Nous rencontrâmes aussi des moments difficiles : il m’arriva à quelques reprises d’être assez dur, lorsqu’elle s’abandonnait trop à une sorte de plainte et de misère, se laissait submerger par le pouvoir hypnotique de la douleur et de l’inconfort. Il s’agissait surtout d’inconfort, en fait – parfois extrême, entre la respiration et le coeur -, plus que de douleur, puisqu’elle recevait un traitement quotidien pour l’atténuer. Je dormais près d’elle, après le passage de l’aide soignante qui venait panser les petites plaies qui s’étaient ouvertes à

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