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Des médicaments

Médicaments psychotropes : usage détourné chez les jeunes

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• En France, dans une enquête qualitative réalisée en 2015 auprès de jeunes adultes, les médicaments psychotropes détournés étaient surtout des anxio lytiques et des antalgiques opioïdes, à l’occasion d’expérimentation entre pairs ou à la suite d’une prescription médicale. • Il s’agissait, selon eux, de satisfaire une curiosi té, de rechercher des sensations agréables, de surmonter des situations difficiles, d’améliorer ses performances scolaires, ou encore de remplacer d’autres drogues. En 2015, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a réalisé une enquête qualitative par entretiens semi-directifs auprès de jeunes adultes ayant déjà détourné l’usage d’un médicament psy chotrope au moins une fois dans leur vie (1). 29 jeunes dont 19 filles, âgés de 17 ans à 25 ans, ont été interro gés pour recueillir « le point de vue que les jeunes euxmêmes développent sur leurs pratiques » ( a )(1). Parmi eux, 25 avaient au moins le baccalauréat, et 18 ont déclaré qu’ils continuaient à avoir un usage détour né de médicaments au moment de l’enquête. Compte tenu de sa dimension exploratoire, cette enquête per met d’observer une diversité de profils, mais ne vise pas une représentativité de la population générale. Surtout des anxiolytiques et des antalgiques opioïdes. Ces jeunes ont déclaré avoir un usage détour né surtout des anxiolytiques tels que Lexomil° ( broma zépam ), Xanax° ( alprazolam ), Valium° ( diazépam ) par exemple (23 jeunes sur 29) et des antalgiques opioïdes tels que Lamaline° (poudre d’ opium + paracétamol + caféine ), Ixprim° ( tramadol + paracétamol ) (18 jeunes). Plus rarement, des hypnotiques tels que Stilnox° ( zol pidem ) (7 jeunes) et des psychostimulants tels que Ritaline° ( méthylphénidate ) (3 jeunes) ( b )(1). 12 jeunes sur 29 ont déclaré avoir détourné l’usage d’un médica ment plus d’une fois par semaine. Le plus souvent, les médicaments détournés étaient pris, de façon inten E n France, l’usage détourné de médicaments psychotropes par les jeunes adultes reste peu visible et peu étudié (1,2).

générale, associé à plusieurs expériences, que ce soit en termes de substances psychoactives (alcool entre autres) ou de changement de mode de vie (indépen dance vis-à-vis des parents, découverte du milieu étudiant, début de la vie professionnelle, etc.) (1). Comme observé dans d’autres études, les médica ments peuvent avoir été fournis par des amis, des adultes (parents, amis des parents, voire dans un cas un animateur de colonie de vacances) (1). Pour 6 jeunes sur 29, les médicaments psycho tropes détournés ont d’abord été prescrits par un médecin pour soulager des douleurs ou un “mal-être” tel que des troubles anxieux ou dépressifs (1). Les médicaments ont ensuite été utilisés en automédica tion, puis détournés de leur utilisation initiale, jusqu’à basculer parfois dans une consommation addictive (1). Certains jeunes ont aussi déclaré avoir eu recours à une prescription médicale pour obtenir de façon sûre et peu coûteuse le médicament souhaité, parfois très facilement (1). D’autres sources ont paru marginales : stock sur une ancienne ordonnance, pharmacie familiale, vol, ou, très rarement, achat en officine hors prescription ou avec une ancienne ordonnance, ou auprès d’un dealer (1). Selon l’enquête, les pratiques de revente semblent limitées, à l’exception du Subutex° (1). Motifs souvent intriqués. L’enquête a mis en évi dence quatre grands types de motifs, souvent asso ciés, de détournement de médicaments psycho- tropes : rechercher du plaisir et de l’euphorie, avec la volonté de tester les limites de son corps, voire de modifier son état de conscience ; faire face à des situations difficiles, échapper au mal-être et lutter contre l’insomnie, l’angoisse et le stress ; remplacer des drogues momentanément indisponibles telles que le cannabis ; améliorer ses performances scolaires (notamment en période d’examen) et sa créativité (1). Les auteurs précisent que, selon le contexte et le moment, un même médicament peut être détourné pour des motifs différents (1). Troubles hépatiques : penser aussi aux plantes AloeVera M i-2019, l’Agence canadienne du édicament a alerté sur l’hépatotoxicité de produits pris par voie orale conte nant de l’ Aloe vera , à la suite de plusieurs notifications. Ces signalements montrent l’intérêt d’évoquer les divers produits de santé pris par le patient en cas d’hépatite inexpliquée, y compris ceux à base de plantes. ©Prescrire ▶ Tiré de Rev Prescrire Décembre 2021 Tome 41 N° 438 • Page 266 "L vure de riz roug " E n France, des compléments alimentaires à base de “levure de riz rouge” sont commercialisés avec diverses allégations de santé, dont l’hypercholestéro lémie. Ces produits contiennent des monacolines, issues de la fermentation du riz par la “levure de riz rouge” (un remède traditionnel chinois), dont certaines ont une structure chimique identique à celle des sta tines. Des effets indésirables liés à la prise de ces compléments alimentaires, semblables à ceux obser v s avec les statines, ont été rapportés, notamment : des troubles musculaires don des rhabdomyolyses ; des troubles hépatique dont des augmentations des enzymes h patiques, parfois a sociées à un ictère. ©Prescrire ▶ Tiré de Rev Prescrire Octobre 2013 Tome 33 N° 360 • Pages 740-741

impliqués. Les analyses d’échantillons de ces produits n’ont pas mis en évidence de contamination. ©Prescrire

▶ Tiré de Rev Prescrire Février 2020 Tome 40 N° 436 • Page 111

Champignons E n France, des centaines d’intoxications par des cham pignons surviennent chaque année, surtout à l’au tomne. En moyenne, une trentaine de cas sont graves, dont des greffes hépatiques et des morts. La plupart de ces intoxications correspondent à un syndrome phalloïdien. Ce syndrome associe vomissements, dia rrhées, douleurs abdominales, cytolyse hépatique, insuffisance rénale, coma, voire décès, survenant 6 à 24 heures après la consommation de champignons. Il est causé par certaines amanites (phalloïde, vireuse, printanière), des petites lépiotes ou des galères. ©Prescrire Huiles essentielles L es huiles essentielles sont des mélanges complexes de multiples subtances chimiques. Leur ingestion est parfois source d’intoxications. Les huiles essentielles ayant une forte teneur en crésol (goudron de bouleau) ou en pulégone (buchu, calament, menthe pouliot) sont hépatotoxiques. C’est aussi le cas de celles contenant de l’eugénol (clou de girofle) ou du thymol (thym), quand elles sont utilisées à fortes doses. Des atteintes hépatiques, parfois mor telles, ont été rapportées, y compris chez des adultes ▶ Tiré de Rev Prescrire Septembre 2020 Tome 40 N° 443 • Page 669

Cimicifuga D es atteintes hépatiques dues à Cimicifuga racemosa (alia black cohosh, actée à grappes, e Actaea race

a- Dans cette enquête, l’usage détourné est défini comme une « consommation de médicament sans ordonnance et/ou avec une ordonnance mais sans respecter la prescription, la voie d’ingestion,

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